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Les morts du Karst : une enquete du commissaire Laurenti

Auteur : Veit Heinichen

Traducteur : Colette Kowalski

Date de saisie : 14/01/2008

Genre : Policiers

Editeur : Points

Collection : Points. Policiers, n 1835

Prix : 7.00 / 45.92 F

ISBN : 978-2-7578-0702-6

GENCOD : 9782757807026

Sorti le : 03/01/2008

  • Les presentations des editeurs : 15/01/2008

Rien ne va plus pour le commissaire Laurenti : sa femme le quitte et son fils passe son temps dans un bar frequente par des ultranationalistes. Sa seule echappatoire est le travail, qui ne manque pas… Une maison vole en eclats, tuant un couple et leur enfant. Reglement de comptes crapuleux ou crime fasciste ? Sous la neige et le vent glacial, l’enquete s’annonce delicate…

C’etait l’endroit ideal pour un crime.

Veit Heinichen, ne en 1957, a ete libraire, journaliste et editeur en Allemagne. Il vit desormais a Trieste. Les Morts du Karst est la deuxieme enquete du commissaire Laurenti apres Les Requins de Trieste, deja disponible en Points.

Un polar qui renouvelle le genre et ouvre sur d’autres cultures.

  • Les courts extraits de livres : 15/01/2008

Un jour tres gris

Proteo Laurenti ecumait de colere, de jalousie et de desespoir. Toute la nuit, trempe de sueur, transi de froid, il s’etait tourne et retourne dans son lit. Il se sentait au plus bas.
C’etait le 19 novembre, un dimanche, et la lumiere du jour avait peine a percer les noirs nuages d’orage. Depuis la veille au soir la bora nera soufflait sur la ville, emportant avec elle tout ce qui n’etait pas solidement arrime. Les volets claquaient, pots de fleurs et autres objets s’ecrasaient dans la rue ou sur la file serree des voitures en stationnement. Du port arrivait le seul bruit plus doux : le vent jouait de la harpe dans les haubans et les passerelles des voiliers.
Laura lui avait appris la veille au soir qu’il y avait un autre homme dans sa vie. Elle ne savait pas si elle l’aimait. Elle avait besoin de temps pour reflechir et elle voulait le faire seule, en toute tranquillite. Proteo Laurenti avait presque du la contraindre a cet aveu. Depuis des semaines, il le lui reprochait : quelque chose avait change entre eux. Longtemps elle avait refuse de le reconnaitre. Jusqu’a la veille au soir. Il s’agissait de Pietro, l’agent d’assurances. Il serait tombe amoureux d’elle quelque temps auparavant et elle prenait plaisir a ses attentions. Non, elle n’avait pas couche avec lui. Elle allait partir quelques jours pour voir clair en elle-meme.
Laura avait passe la nuit dans la chambre de Patrizia Isabella. Proteo l’entendit s’affairer avant sept heures dans la salle de bains, puis a la cuisine. Il se leva, esperant encore la faire changer d’avis, mais la trouva dans le corridor, en manteau, sa valise faite, la cle a la main. Elle prit conge d’un rapide baiser et l’esquiva quand il essaya de la serrer dans ses bras. Une fois la porte fermee, Proteo, au desespoir, se precipita dans la chambre, s’enfouit sous la couverture et boxa de toutes ses forces les oreillers jusqu’a ce que la fatigue grise, reste de la nuit, le replonge dans un sommeil lourd et agite.
A neuf heures, les jambes flageolantes, il errait dans l’appartement. Il n’avait pas envie de preparer du cafe, ni d’ecouter de la musique ou de lire, comme il aimait a le faire le dimanche matin quand le reste de la famille dormait encore. Il finit par entrer dans la chambre de Marco. En ouvrant les yeux, son fils s’etonna du visage morne de son pere.
Qu’est-ce qui se passe, papa ?
– Laura est partie pour quelque temps. Nous avons de gros problemes et elle veut y reflechir.
– Quoi ? D’un bond Marco se mit sur son seant.
Elle a une histoire avec un autre homme. Proteo s’appuya au cadre de la porte. Elle veut etre seule pour voir clair dans ses sentiments. Peut-etre que tout s’arrangera.
– Qui est-ce ? demanda Marco.
– Pietro, l’agent d’assurances.
– Ce n’est pas vrai ! Ce raseur ? Marco etait horrifie. Elle est partie avec lui ?
– Non, d’apres ce qu’elle a dit. Elle voulait aller chez grand-mere a San Daniele. Est-ce qu’elle le verra, je n’en sais rien. Mais je le suppose.
– Je vais lui telephoner !
– Non, Marco, laisse-la. Elle appellera d’elle-meme. Je crois que pour le moment elle a besoin de tranquillite.
– Pourquoi ne m’a-t-elle pas parle ?
– Nous nous sommes couches a une heure du matin. Tu n’etais pas encore rentre comme d’habitude et elle est partie a sept heures.
– Elle aurait du me reveiller ! Marco envoya promener la couverture et se leva. Je ne comprends pas ! Pourquoi ?
– C’est aussi ce que je me demande.