Auteur : Stuart Dybek
Traducteur : Philippe Biget
Date de saisie : 28/09/2007
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Finitude, Le Bouscat, France
Prix : 17.00 €
ISBN : 978-2-912667-47-2
GENCOD : 9782912667472
Sorti le : 28/09/2007
- Le choix des libraires : Choix de Jacques Griffault de la librairie LE SCRIBE a MONTAUBAN, France (visiter son site) – 14/07/2012
Voici la premiere publication en francais de Stuart Dybek, ecrivain americain ne a Chicago en 1942 de parents immigres polonais.
C’est le Chicago de son enfance et de son adolescence que nous raconte Stuart Dybek dans ces nouvelles. Pas le Chicago des gratte-ciel qui longent le lac Michigan mais plutot celui des faubourgs “ou tous les pays incompatibles d’Europe se trouvaient compresses”. Le Chicago des annees cinquante et soixante, bouleverse par un intense redeploiement urbain et l’arrivee d’immigrants des pays de l’Est et du Mexique.
La dimension poetique du recueil, la reverie issue du souvenir, est affichee dans la citation du poete Antonio Machado placee en exergue : “De toute la memoire, seule vaut le don precieux d’evoquer les reves”.
Dans Chopin en hiver, un jeune garcon est emu par une jeune femme mysterieuse, Marcy – “j’ai le sommeil tres leger ; la neige qui tombe me reveille” – qui joue du Chopin dans l’appartement situe au-dessus de celui ou il habite avec son grand-pere Dzia-Dzia (pepe en polonais). Ce grand-pere, dont la vie est rythme par des bains de pied, tout d’abord silencieux puis qui va lui decrire les oeuvres de Chopin, “les preludes, les ballades ou les mazurkas, de telle facon que meme si je ne les avais jamais entendus, je puisse les imaginer, particulierement les pieces favorites de Dzia-Dzia, les nocturnes, luisants comme des etangs noirs”. Pendant les dernieres semaines de l’hiver Marcy ne jouera plus que des nocturnes. Puis elle disparaitra lors du premier redoux. “La musique mit du temps a s’evanouir”.
Sur les quatorze nouvelles qui composent ce recueil, certaines, “anecdotes poetiques”, font deux ou trois pages, trois – dont Chopin en hiver – sont plus longues. “Blight” (insalubre) nous entraine “dans ces annees entre la Coree et le Vietnam, a l’epoque ou le rock’n’roll atteignait son apogee” dans un quartier reconnu officiellement comme insalubre, ou malgre les difficultes Polonais et Mexicains vivent sans tension ethnique, ou les jeunes declament du Kerouac, hurlent du blues, cherchent a transcender par leur imagination leur vie difficile. Glace chaude a valu a l’auteur le prestigieux prix O’Henry, distinction attribuee avant lui a Faulkner, Truman Capote, John Updike, Joyce Carol Oates et Raymond Carver.
Un livre qui commence a beneficier d’un discret bouche-a-oreille, un livre que l’on fait decouvrir a ses amis, qui pourrait bien devenir un livre culte. Un grand merci aux editions Finitude qui ont le talent et le courage de proposer des textes inedits ou oublies.
- Les presentations des editeurs : 14/07/2012
Le Chicago de Stuart Dybek n’est pas celui des majestueux buildings qui bordent le Lac Michigan, c’est plutot le Chicago populaire des quartiers polonais ou mexicains; le clinquant y cede le pas au reve et au merveilleux.
La, une fille a demi nue, prisonniere de la glace, legende urbaine pour certains, devient l’objet d’une quete desesperee. Quelques accords d’une polonaise de Chopin s’echappant d’une bouche d’aeration se transforment en souvenirs d’un lointain pays. La mort inexplicable d’un modeste joueur de base-ball rappelle combien la vie s’accelere en laissant les reves derriere elle. Melant avec talent la vie quotidienne a une vision onirique de la ville, Stuart Dybek s’impose comme l’un des grands nouvellistes americains d’aujourd’hui.