
Auteur : Collectif
Traducteur : Clive Dixon | Jeff Probst | Nick Purser
Date de saisie : 26/05/2010
Genre : Architecture
Editeur : Imbernon, Marseille, France
Prix : 60.00 €
ISBN : 9782951639614
GENCOD : 9782951639614
Sorti le : 01/11/2004
- Les presentations des editeurs : 26/11/2009
Visitez les Riviera de Charles Garnier et Gustave Eiffel grace au superbe ouvrage coordonne par Jean-Lucien Bonillo. A partir de la collaboration de l’architecte et de l’ingenieur sur le chantier de l’observatoire astronomique de Nice sur le Mont-Gros, l’ouvrage presente les realisations de Charles Garnier a Monaco et Bordighera.
- Les courts extraits de livres : 26/09/2007
Liminaire de Jean-Lucien Bonillo :
On savait les muses indispensables aux poetes, mais on ignorait qu’elles pouvaient etre utiles aux scientifiques. Il fallait sans doute un artiste, peintre celui-la, pour exprimer la part de reve qu’un autre artiste, architecte de metier, avait su mettre dans un programme domine par des imperatifs fonctionnels et techniques, celui de l’observatoire astronomique de Nice concu par Charles Garnier… et son prestigieux invite, Gustave Eiffel. Dans son tableau, La muse de l’observatoire, Alexis Mossa reussit a traduire ce sentiment de mystere qui frappe tout un chacun lorsqu’il decouvre au terme d’un sinueux parcours dans l’enceinte de l’observatoire, l’intrigante presence du grand equatorial. La beaute severe et apollinienne de sa muse semble nous parler des mythes dont le batiment est porteur, au-dela de sa pure fonctionnalite. Car les etranges ceremonies qui s’y deroulent la nuit, l’observation et l’interpretation du ciel et des astres, le situent a mi-chemin du monde des dieux et des hommes, de la science et de l’art, de la raison et du reve. Le programme d’une cite de la science qui avait pour objet d’explorer les limites du monde connu ne pouvait qu’inspirer son auteur, le fameux architecte de l’Opera, qui pensait que sa mission a l’instar de celle du poete, etait de transporter les sens, d’embellir le quotidien et de faire rever, et qui s’etait fixe une regle de conduite qui correspondait a son penchant naturel, artiste et hedoniste, de donner toujours la preference au sentiment sur la theorie. Pour que sa vision romantique d’une architecture generatrice d’emotions puisse prendre corps, il fallait en quelque sorte, que le reve porte toujours la raison : les theories ont surtout pour but l’explication de ce qui a ete fait… j’ai donc pu des lors et sans crainte de mal tourner, raisonner ensuite mon sentiment… en art, ce qu’il y a d’abord de plus facile c’est de rever tout ce qui vous passe par la cervelle, ce n’est que peu a peu que les idees s’equilibrent, et que l’on peut etre certain que, si l’on donne libre cours a son imagination, c’est que celle-ci est raisonnable et raisonnee.
Au-dela de l’observatoire astronomique de Nice, l’objectif de cet ouvrage aura ete d’avancer plus generalement dans la connaissance de l’oeuvre produite par Charles Garnier sur les Riviera italienne et francaise. Il est surprenant de constater a quel point, eu egard a l’importance et a la notoriete de l’architecte, les publications le concernant sont peu abondantes et relativement recentes. Notre travail a beneficie des acquis de deux approches generales traitant de la pensee et de l’oeuvre. D’abord, chronologiquement, celle de Francois Loyer dans la preface qu’il donna a la reedition de A travers les arts dont la vision, quoique remarquable de precision et de concision, reste encore marquee par une sorte de prejuge concernant les ambiguites et les contradictions, la ou il faudrait plutot voir la richesse assumee des contraires et le balancement fecond entre intuition et calcul, pragmatisme et theorie, fierte et modestie, invention et norme, ascetisme et baroquisme. L’exercice accompagnait et presentait, il est vrai, un ouvrage qui n’est pas la meilleure production de Charles Garnier. Ensuite, celle de Jean-Michel Leniaud et Beatrice Bouvier ? dont la tres complete monographie approfondie est veritablement venue combler une lacune. Elle traduit admirablement les rapports entre la personnalite et l’oeuvre, saisissant l’originalite de la demarche derriere le conventionnel et demontrant, a contre courant des idees recues, le chainon que l’oeuvre etablit dans sa diversite entre les esthetiques extremes de la fin du XVIIIe siecle et les sensibilites qui preparent l’avenement de la modernite.
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