Auteur : Jacqueline Kelen
Date de saisie : 03/04/2008
Genre : Religion, Spiritualite
Editeur : Table ronde, Paris, France
Collection : Les Chemins de la sagesse
Prix : 14.00 / 91.83 F
ISBN : 978-2-7103-3035-6
GENCOD : 9782710330356
Sorti le : 03/04/2008
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- Les presentations des editeurs : 16/04/2008
“Et la nuit comme le jour illumine”
(Psaume 139)
La nuit n’est pas seulement l’autre versant du jour. Elle figure a la fois l’immensite et l’intimite. Elle deploie tout un monde fait de beaute, de silence, de douceur, mais aussi d’effroi et de malefices. Tantot elle procure la paix et le repos, tantot elle suscite terreurs et delires et se fait annonciatrice de mort.
La nuit veille sur l’amour, sur l’espace interieur, sur la creation artistique. Elle invite au recueillement et a la contemplation. Sans doute est-elle le manteau de l’invisible.
Au royaume des nuits, on rencontre Scheherazade, la conteuse de Bagdad, la Belle au bois dormant, Jacob, Joseph ou encore les Rois Mages visites de grands songes, on voit resurgir les amants du Cantique des Cantiques et, sous le ciel etoile, Romeo et Juliette…
Jacqueline Kelen consacre ses livres et ses seminaires a l’exploration des mythes de la tradition occidentale et a l’approche de la vie interieure. Aux Editions de La Table Ronde elle a publie plusieurs ouvrages, dont, en 2007, Lettre d une Amoureuse a l’adresse du Pape.
- Les courts extraits de livres : 16/04/2008
La premiere Mere
La foule tient a nommer nuit
ce soleil qui resiste a son entendement.
Michel-Ange.
La nuit est sublime, le jour est beau.
E. Kant.
Sans un oeil bleu, comment voir vraiment le ciel bleu ?
Sans un oeil noir, comment regarder la nuit ?
G. Bachelard.
Elle ouvre ses yeux de faon sur le monde des hommes. C’est la premiere fois, un etonnement leger comme a toute naissance. Elle a la douceur inquiete des jours a venir, une ferveur retenue, attentive. Plus qu’epaisse elle est dense et invite chacun a decouvrir en soi le puits de fraicheur ou se desalterer. Elle delie les peurs et les impatiences plus qu’elle n’engourdit les volontes. Souvent elle allege les peines mais renforce les emois. Elle verse le sommeil, les songes enchanteurs, les cauchemars terrifiants.
Elle est la mere de tout, la premiere et l’unique. Elle enfante sans se lasser, sans se presser. Elle veille et elle protege, elle berce et engloutit, elle nourrit puis reprend dans son ventre mysterieux ses enfants innombrables. Elle est sans age, sans epoux ni ancetre, Mere Nuit, Nuit souveraine. Aussi beaucoup de mortels l’ont-ils qualifiee de divinite, avec ce que ce rang confere de crainte et de majeste, d’emerveillement et de puissance.
Opulente et discrete, elle s’enveloppe de sa propre substance, contenant et contenu tout a la fois. Elle s’avance telle une messagere gantee de velours qui deroule puis enroule un poeme fait de silence et de chuchotements. Parfois, dans un pli de son manteau elle cache un poignard, une fiole de poison et d’oubli, quelques fleurs de pavot. Mais, si elle abrite des complots, si elle couvre des crimes, elle-meme ne se montre jamais assassine : elle se contente, le temps venu, de denouer les fils de l’existence, de dissoudre les formes.
D’elle on dit sans bien reflechir qu’elle est sombre, tenebreuse, on l’associe a l’absurde et au neant. On lui accorde aussi, outre le noir convenu, de rares couleurs : nuit blanche, bleu nuit… Mais que serait une nuit nue – je veux dire depouillee des couleurs propres a la vision du jour ? Cette nuit nue porterait-elle a si grand effroi qu’on n’ose l’imaginer ? Approcherait-elle, bien plus que le soleil, de l’Absolu ?
La nudite de la nuit offre la veritable lumiere que tres peu d’humains ont contemplee. Parce qu’il y a la lumiere du jour – devenue presque ordinaire, attendue – et la lumiere de la nuit qui ne se reduit pas a l’eclat des etoiles ni a la paleur de la lune. Cette lumiere propre a la nuit demande que voiles et ecrans soient l’un apres l’autre leves et que l’on s’aventure au-dela du rideau d’apparences. Elle ne veut pas que l’on se fracasse mais elle invite a se souvenir. A se souvenir d’avant le monde et d’avant soi.
Si la nuit seme l’epouvante autant que l’esperance, c’est parce qu’elle nous apprend la nudite de tout et l’infinie depossession. Elle convie le pelerin spirituel non a s’aneantir mais a habiter l’absence. Habiter l’absence, ou se tenir seul dans le noir, cela veut dire aussi oser, desirer, se sentir eperdument vivant. Si le jour, prodigue en bruits et en images, fait souvent miroiter des mirages, la nuit permet que surgisse le miracle : on ne peut croire qu’a l’incroyable. Ainsi, la nudite de la nuit se revele a certains eblouissante lumiere.
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