Auteur : Diane Meur
Date de saisie : 19/01/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : S. Wespieser editeur, Paris, France
Prix : 29.00 / 190.23 F
ISBN : 978-2-84805-056-0
GENCOD : 9782848050560
Sorti le : 23/08/2007
- Le choix des libraires : Choix de Claire Strohm et Robert Roth de la librairie AU MOULIN DES LETTRES a EPINAL, France – 17/09/2008
De la fin de l’epoque napoleonienne aux conflits de la Premiere Guerre mondiale, une propriete familiale se fait la narratrice d’une surprenante saga, qui voit se succeder plusieurs generations de Galiciens partages entre soumission a l’Empire Austro-hongrois et volonte d’independance au coeur d’une nation fantome : la Pologne.
Grandeur et decadence d’une famille sur fond de revolution tant politique qu’industrielle, c’est tout le pari que releve avec brio Diane Meur, formidable conteuse qui a eu l’idee de genie de confier la narration de cette histoire a une antique demeure qui ne s’en laisse pas conter, justement, qui observe les habitants qui se succedent entre ses murs, qui percoit leurs murmures, leurs aspirations secretes, les vibrations de leur coeur, leur detresse aussi face aux evenements qui s’imposent a eux comme autant de defis a leur resistance et a leur courage.
Travail colossal que s’est donne la romanciere pour nous offrir ce magnifique chant de la Terre d’un peuple parmi d’autres peuples, eternellement en devenir.
- La voix des libraires : Claire Strohm et Robert Roth de la librairie AU MOULIN DES LETTRES a EPINAL, France – 17/09/2008
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Claire Strohm – 29/10/07
- Les presentations des editeurs : 17/09/2008
LES VIVANTS ET LES OMBRES. Avec cette saga familiale qui se deploie sur pres d’un siecle, Diane Meur confirme son formidable talent de romanciere.
En Galicie, terre rattachee a l’empire habsbourgeois depuis le partage de la Pologne, l’obscure famille Zemka reconquiert le domaine fonde par un ancetre noble et s’engage fievreusement dans la lutte d’independance polonaise. Pour retracer son ascension puis sa decadence, l’auteur convoque une singuliere narratrice : la maison elle-meme qui, derriere sa facade blanche et son fronton neo-classique, epie ses habitants.
Indiscrete et manipulatrice, elle attise les passions, entremele les destins, guette l’echo des evenements qui, des revolutions de 1848 aux tensions annonciatrices du desastre de 1914, font l’histoire de l’Europe. Elle est partout, entend tout, garde en elle toutes les ombres d’un passe qu’elle connait mieux que les vivants. Mais les vivants ont sur elle un avantage qu’elle leur envie : leurs drames, leurs desirs et leur mobilite.
Les femmes surtout la fascinent. Condamnees comme elle a la reclusion dans la sphere domestique, elles sont reduites, de mere en fille et de tante en niece, a attendre l’amour en scrutant l’horizon.
Mais l’horizon, c’est toujours la plaine, les champs, le clocher de la petite eglise uniate. Les arbres poussent, les vies se nouent et on dirait que rien ne change… Rien ne change, vraiment ? Pourtant, voila qu’on se trouve au seuil du XXe siecle avec l’impression d’en avoir deja entrevu les exodes, les cassures et les embrasements.
Une jeune femme, enfin, reussira a s’en aller…
DIANE MEUR, traductrice et romanciere, est nee a Bruxelles en 1970 et vit a Paris depuis vingt ans. Dans ce livre, ou la maitrise narrative le dispute a une fantaisie hantee, elle renoue avec la veine historique de son premier roman, La Vie de Mardochee de Lowenfels, ecrite par lui-meme (Sabine Wespieser editeur, 2002) qui lui valut un accueil critique et public tres favorable.
- Les courts extraits de livres : 17/09/2008
Sur l’arriere il y a le parc, les champs. Les jours d’ete, une brume de chaleur voile les collines et au-dessus des bles l’air tremble, habite de guepes et de papillons. Il y a des fermes aussi, dont les toits descendent si bas qu’a l’herbe haute, quand je n’en apercois plus les fenetres ni les portes, elles semblent de chastes jupes dont s’eleve, en guise de torse, une melancolique fumee.
Parfois les enfants de paysans viennent ici marauder une poire, une poignee de cerises. Du temps de Gavryl ils auraient recu des pierres, des injures dans leur langue, peut-etre la menace d’un rapport au bailli. Ils se seraient sauves en direction des jupes, les chiens auraient hurle, Gavryl, a la grille, se serait arrete sur un dernier coup de gueule ; et j’aurais vu ses bottes, lentement, s’en revenir vers moi.
Voila longtemps qu’il a rejoint ses freres ruthenes, le vieux Gavryl, dans le cimetiere de l’eglise uniate, qui dresse parmi les fermes son humble clocher de bois ; et seule la stele de sa tombe, surmontee d’un saint au visage renfrogne, effraie encore la gent gamine apres l’office du dimanche. Bien apres lui, il y a eu un certain M. Jager, Bas-Autrichien dont l’accent nasillard, le pince-nez metallique, les manieres urbaines d’ingenieur en retraite parurent aux Zemka plus dignes de leur rang. Celui-la ne criait pas, ne portait pas de bottes : il frappait poliment a la porte des chaumieres, mais a sa vue les paysannes reculaient vers le mur auquel pendait deja une lithographie de Francois-Joseph, comme pour en appeler a Son Imperiale protection devant les ennuis qui s’annoncaient.
Il a pourtant fini par s’en aller aussi, M. Jager, une nuit de 1869. Il s’en allait avec le salaire des trois cents ouvriers de la sucrerie et un gros paquet d’actions de chemin de fer, ne laissant derriere lui que son inutile pince-nez qu’escroc en toutes choses, il ne portait apparemment que pour se donner bel air. L’enquete devait reveler des comptes truques, une moralite douteuse, une fille entretenue au chef-lieu de district.
On pourrait faire l’histoire du domaine par ses intendants successifs : ce ne serait pas le petit bout de la lorgnette mais, au contraire, le coeur du sujet. Qui, mieux qu’un intendant, resume a chaque epoque la conjonction changeante entre le pouvoir, l’argent et la propriete ? Qui connait mieux les dessous de la fortune, ses terreux soubassements, la patiente addition de steres de bois, de sacs de ble, de poires et de cerises dont elle n’est que la somme ?
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