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L’escalier en spirales

Auteur : William Butler Yeats

Traducteur : Jean-Yves Masson

Date de saisie : 08/04/2008

Genre : Poesie

Editeur : Verdier, Lagrasse, Aude

Prix : 15.00 / 98.39 F

ISBN : 978-2-86432-531-4

GENCOD : 9782864325314

Sorti le : 10/04/2008

  • Les presentations des editeurs : 09/04/2008

L’Escalier en spirale est un livre de transition : a pres de 70 ans, Yeats contemple sa vie passee, multipliant les echos avec les recueils precedents ; mais aussi, sentant monter en lui une revolte irrepressible contre la vieillesse qui vient, il tente et reussit un ultime renouvellement de son art, au prix d’une remise en question qui aboutira aux Derniers poemes, posthumes.
Ce livre dont la genese fut longue (de 1922 a 1933) contient quelques-uns des poemes et des cycles les plus celebres de Yeats, dont plusieurs sont traduits ici en francais pour la premiere fois, comme les chansons intitulees Paroles a mettre en musique (peut-etre). Le poete les a ordonnes de telle maniere que les souvenirs des lieux marquants de sa vie aient pour contrepoint l’evocation d’une serie de lieux ideaux : ainsi le celebre poeme intitule Byzance est-il moins une reverie sur l’heritage byzantin qu’une preparation a la mort. L’esoterisme de Yeats change ici de nature : sans se preoccuper de trouver des explications aux reves qui le hantent, il laisse son imagination se deployer en visions fantastiques, et batir une sorte d’eloge de la folie en reponse aux troubles de l’Histoire. Les poemes de L’Escalier en spirale imposent ainsi au fil des pages la souveraine evidence de leur imaginaire.

Ce septieme et dernier volume acheve la premiere traduction complete en francais de la poesie de W. B. Yeats (1863-1939).

Edition bilingue.
Presente, annote et traduit de l’anglais par Jean-Yves Masson.

  • Les courts extraits de livres : 09/04/2008

Extrait de la presentation :

Paru chez MacMillan en 1933, cinq ans apres La Tour, L’Escalier en spirale et autres poemes est le dernier ouvrage de poesie de grande ampleur dont Yeats ait pu elaborer l’architecture ; en 1938, les Nouveaux poemes que publiera la Cuala Press n’auront a ses yeux qu’un statut de publication intermediaire, a tirage restreint. Yeats donnait en effet regulierement a cette petite maison dublinoise fondee par sa soeur de courts recueils qui etaient comme les embryons d’ensembles plus developpes auxquels ils etaient ensuite integres. Ainsi Responsabilites ou Les Cygnes sauvages a Coole ont-ils connu des premieres versions provisoires ou ne figuraient que quelques-uns des poemes de l’edition definitive (mais incluant en revanche des pieces de theatre). Tous les livres majeurs de Yeats ont eu une gestation analogue : ainsi le recueil La Tour fut-il compose a partir des poemes d’abord disperses entre trois plaquettes publiees entre 1922 et 1927. De telles publications representaient en realite pour lui l’ultime etape de la mise au point des poemes : une premiere edition lui permettait les retouches qui aboutissaient a la version definitive – demarche typique d’un poete qui s’est souvent compare a un peintre travaillant dans son atelier, et qui avouait volontiers ecrire lentement et sans facilite particuliere.
Comme les livres precedents, L’Escalier en spirale et autres poemes a ete precede par des ouvrages de moindre ampleur. Il se presente a premiere vue comme une version augmentee d’un volume du meme titre paru a New York en 1929 ; en realite, il resulte de la fusion de ce dernier avec une plaquette intitulee Paroles a mettre en musique, peut-etre (Words for Music Perhaps), parue en 1932, qui comprend le cycle eponyme et un certain nombre d’autres poemes.
C’est peut-etre cette genese editoriale complexe qui a conduit bon nombre de critiques a etudier les poemes de Yeats isolement, en ne considerant que rarement les recueils dans leur ensemble : le pari de l’edition complete dont le present travail constitue donc l’avant-dernier volume (mais le dernier dans l’ordre de parution des ouvrages) a ete de donner a lire au contraire la poesie de Yeats livre par livre, et de mesurer combien ce fils de peintre possede le sens des proportions, non seulement a l’interieur des poemes, mais dans leur agencement d’ensemble. Kathleen Raine fut la premiere a me faire remarquer combien la critique specialisee avait meconnu la facon de proceder de Yeats qui, sur le modele francais represente dans sa jeunesse par Hugo, Baudelaire ou Verlaine, avait toujours eu le souci de publier des livres au plan soigneusement medite, et non pas simplement des collections – comme on dit fort bien en anglais – de poemes epars : Vous avez eu assez d’anthologies, en France ! Il faudrait maintenant donner a lire Yeats livre apres livre, comme il a voulu qu’on le lise. Telle fut, donnee par un poete qui fut l’une des meilleures commentatrices de Yeats, l’impulsion initiale du travail qui trouve ici sa conclusion.
De fait, la poesie de Yeats, qui peut sembler hermetique au premier abord et se recommande volontiers d’un esoterisme qui peut decourager certains lecteurs, cesse presque entierement d’etre obscure quand on parvient a en prendre une vue d’ensemble : les poemes, et plus generalement les differents textes (contes, pieces de theatre, essais critiques) se commentent en quelque sorte les uns les autres – tel vers de jeunesse eclairant telle strophe de la maturite et inversement, tel texte de l’oeuvre en prose rendant soudain lumineux tel passage de l’oeuvre lyrique. Et il ne fait pas de doute que Yeats, comme tout vrai poete, comptait sur ces correspondances pour etre compris. Aussi n’y a-t-il pas une porte d’entree dans son oeuvre : peu importe par ou l’on commence.