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L’ete le plus chaud

Couverture du livre L'ete le plus chaud

Auteur : Zsuzsa Bank

Traducteur : Olivier Mannoni

Date de saisie : 23/11/2007

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Bourgois, Paris, France

Collection : Litterature etrangere

Prix : 17.00 / 111.51 F

ISBN : 978-2-267-01933-9

GENCOD : 9782267019339

Sorti le : 30/08/2007

  • Les presentations des editeurs : 18/10/2007

De New York au Canada en passant par l’Australie et l’Europe, Zsuzsa Bank met en scene des personnages attachants et fragiles. Douze recits qui se rejoignent autour de la separation, du depart et des adieux : une conferenciere retrouve, dans une ville de l’Est, sa famille perdue de vue depuis longtemps ; un gigantesque poete new-yorkais a la recherche de son petit amant a la peau bleme; deux amies d’enfance isolees du monde par le froid et la neige du grand Nord ; un couple en quete du lieu ideal dans la fournaise australienne; l’etrange ballet amical de deux femmes apres la mort d’un garagiste ecrase par le moteur d’une voiture… Faisant preuve d’une remarquable maitrise de la langue, maniant l’ellipse, l’intuition et l’empathie, Zsuzsa Bank deploie tout son art litteraire pour donner le jour a des nouvelles poignantes, parfois brutales dans leur purete et leur force.

  • La revue de presse Bruno Corty – Le Figaro du 22 novembre 2007

Revelee en 2004 avec Le Nageur, Zsuzsa Bank, cette ancienne libraire confirme avec ce recueil de nouvelles qu’elle est une valeur sure de la jeune litterature allemande…
On parle peu chez Zsuzsa Bank, mais les silences sont eloquents. Parfois, les situations se desamorcent par de grands eclats de rire. Une autre maniere de fuir le dialogue. L’incommunicabilite regne, renforcee par des paysages de pluie, de neige, d’averses abondantes qui absorbent les mots…
Des phrases entetantes, des repetitions de mots, qui surprennent au debut puis s’infiltrent dans la tete, hypnotisent le lecteur. C’est la fameuse petite musique que jouent, ou pas, certains ecrivains.

  • La revue de presse Fabienne Pascaud – Telerama du 17 octobre 2007

Apres Le Nageur, son premier roman, la journaliste de Francfort sait les secrets d’une ecriture a l’ecoute des choses, des gens, des mouvements infimes…
Et ne donne jamais de reponse, met mal a l’aise, laisse sur sa faim, invente une ecriture a la fois precise et floue, presente et lointaine. Entetante et insaisissable. Comme ses personnages.

  • Les courts extraits de livres : 16/10/2007

Dernier dimanche

Elle se tient la desormais, a peut-etre un metre et demi d’Anna, comme si elle avait peur de se rapprocher. Les autres se sont ecartes, forment un demi-cercle. Ils devinent qu’ils ne doivent pas deranger, se detournent, hesitants, font un, deux pas, regardent dans leurs poches, dans leurs cahiers, ou bien le cadran de leur montre. Apres la conference d’Anna, elle est restee debout dans la foule et a attendu que les autres aient pose leurs questions et discute avec Anna, elle leur a regarde par-dessus l’epaule, vers la table d’Anna, le papier, les crayons. Anna a trouve cela etrange, mais elle ne s’est rien dit de special, elle ne s’est pas demande qui cela pouvait bien etre, parce qu’il y en a beaucoup qui font cela : rester sur place puisque d’autres y sont deja.

Elle demande a Anna : Es-tu… ? et cite des noms a Anna, comme si Anna pouvait etre une autre, alors que chacun ici sait bien qui elle est, ne serait-ce que parce qu’elle figure sur les affiches dans le couloir, a la porte et devant l’estrade. Plus tard, elle dit avoir su tout de suite que c’etait elle, Anna, qu’elle n’aurait pas du poser la question. Elle a, dit-elle, entendu son interview a la radio, au matin, dans l’un de ces nouveaux magazines, a l’heure ou elle prenait son premier the, explique-t-elle, presque comme si elle devait s’excuser d’etre ici et de s’adresser a Anna. Elle a bondi pour monter le son de la radio, les autres se sont tus aussitot pour ecouter, et puis, dit-elle, elle a traverse la ville en voiture, elle a renonce a son universite, a ses cours, ses parents etaient d’accord, elle a couru a travers ce hall, a travers ce grand hall, pour se retrouver a present, ici, devant Anna. Elle demande, alors, es-tu… ?, et prononce le nom d’Anna, tout son nom, d’une voix qui ne parait pas tres sure, presque anxieuse, et Anna se dit : Qu’est-ce qui lui prend, qu’est-ce qu’elle se permet, elle sait bien que je suis moi, tout le monde ici le sait, et elle dit, oui, c’est bien moi, sur un ton qui donne a comprendre qu’elle ne veut pas que l’on s’adresse a elle comme si n’importe qui pouvait s’adresser a elle a n’importe quel moment.

C’est Marti, a present, qui donne son nom, qu’Anna connait deja : Marti. Anna connait ses parents. Elle les connait bien, notamment sa mere, et demande, bien que ce ne soit pas necessaire, dans ce cas tu es la fille de… ? Marti hoche la tete, rapidement, avec ardeur, comme si Anna l’avait enfin sauvee, enfin liberee, en prononcant le nom de sa mere, qu’Anna repete encore une fois a present, Zsόka, lentement, comme si elle voulait faire sonner chacune de ces lettres, avant de reprendre le prenom de Marti et d’ajouter en insistant trop : C’est donc toi, comme si elle devait tout de meme commencer par se faire a l’idee qu’elle est ce pour quoi Anna l’a prise depuis le debut. Anna a cette phrase aux levres, une phrase sur le temps qui passe et les enfants qui grandissent, mais elle ne la lui dit pas.