Auteur : Andre Gorz
Date de saisie : 11/07/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Galilee, Paris, France
Collection : Incises
Prix : 13.40 / 87.90 F
ISBN : 978-2-7186-0727-6
GENCOD : 9782718607276
- Le choix des libraires : Choix de Anouk de la librairie LA MUSE AGITEE a VALLAURIS, France – 16/09/2008
Comment ecrire sur son amour sans paraitre solennel, voire emphatique ?
Peut etre simplement en parlant de soi et de l’etre aime. Celle qui a inspire ses ecrits a Andre Gorz est une femme maintenant vieille et malade. C’est ainsi qu’il la voit et pourtant l’amour est la, plus fort que jamais.
De leur rencontre, de leur vie, l’auteur fait un recit tendre, sans complaisance avec ses erreurs de jugement. Un recit dans lequel irradie cette lumiere qui illumine sa vie, sa femme.
Le parcours d’une vie est trace sans autre motivation que de continuer a vivre avec elle, a le lui dire et a la cherir.
On se demande qu’elle femme exceptionnelle elle peut etre ou quel homme exceptionnel est il.
On lit avec beaucoup d’emotion l’histoire d’un homme et d’une femme qui ont refait le monde a leur image, traverse cette vie ensemble. Une histoire singuliere et pourtant universelle, a l’image d’un amour digne et profond.
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
Tu vas avoir quatre-vingt deux ans. Tu as rapetisse de six centimetres, tu ne peses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et desirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide devorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien.
L’auteur du Traitre revient avec cinquante ans de recul sur les annees decisives de son histoire. Il restait beaucoup a dire. Car ce n’etait pas la sienne seulement.
- La revue de presse Marianne Payot – L’Express du 23 novembre 2006
Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetisse de six centimetres, tu ne peses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et desirable. Ainsi commence le recit juvenile d’un incroyable amour, exceptionnel par sa longevite comme par son intensite. Dans un sentiment d’urgence, Andre Gorz avoue a Dorine, l’Anglaise rencontree un soir d’automne 1947, sa gratitude totale et sa passion eternelle. De quoi faire rever toutes les femmes, quel que soit leur age.
- La revue de presse Michel Contat – Le Monde du 27 octobre 2006
Tres peu de livres accrochent ainsi, en quelques phrases qui donnent le ton, le tempo, la musique et l’emotion, la qualite d’une vie. On lit cette lettre d’amour a une femme vivante, malade et qui souffre et qui va mourir un jour, lointain peut-etre encore mais de toute facon trop proche, et cette mort devient aussi inacceptable pour celui qui lit que pour celui qui ecrit…
Un tel livre, court, exact, poli comme un galet sans effort apparent, vient rappeler ce que peut la litterature quand elle sonne vraie parce qu’elle sonne juste.
- La revue de presse Nathalie Crom – Telerama du 25 octobre 2006
Gorz, le penseur, le theoricien, bute sans fin sur l’explication de cet amour, sur la definition de l’essence de cette resonance intimement et reciproquement ressentie, sur le pourquoi de cette coincidence toujours promise et toujours evanescente du gout que nous avons de nos corps – et quand je dis corps, je n’oublie pas que l’ame est le corps chez Merleau-Ponty aussi bien que chez Sartre. Cinquante-huit ans apres, cet amour est et demeure en deca et au-dela de la philosophie, et ne sait mieux se dire que par cette metaphore lumineuse et charnelle : En moi un vide devorant que ne comble que ton corps serre contre le mien.
- La revue de presse Jerome Garcin – Le Nouvel Observateur du 12 octobre 2006
Apres avoir beaucoup critique le capitalisme, bataille en faveur d’une ecologie radicale, pense le travail moderne, milite pour un existentialisme marxiste, fonde une theorie de l’alienation et s’etre consacre aux autres sans compter, Andre Gorz regrette non seulement d’avoir neglige, dans ses livres, celle sans laquelle il ne les aurait pas ecrits, mais aussi de l’avoir defiguree…
Andre Gorz a donc attendu d’avoir 83 ans pour recuser ses pages de jeunesse et exprimer sa gratitude a celle qui a donne un sens et un absolu a son existence. Son amour d’elle est d’une eclatante jeunesse. Et, pour cet ancien sartrien, comme une replique, cinglante, de l’Etre au Neant.
- La revue de presse Jean-Baptiste Marongiu et Frederique Roussel – Liberation du 5 octobre 2006
Les premieres phrases saisissent par leur promesse d’infini. Elles contiennent le mystere de la rencontre perenne entre un homme et une femme. L’accord du corps et de l’ame. Comment un auteur a la reputation bien etablie sur des sujets serieux, comme le capitalisme en crise et la fin du salariat ou les affres de l’existence humaine en est-il venu a ecrire cette Lettre a D. Histoire d’un amour, intime, profondement emouvante ?…
Avant de devenir philosophe du travail, Andre Gorz a ete philosophe tout court. Et il l’est reste, ne serait-ce que par cette conviction chevillee a jamais a son corps que les idees peuvent changer le monde…
Andre Gorz dit que Lettre a D. sera son ultime livre au monde. Une tentative delicate et tendre d’exprimer la resonance qui lie deux etres. L’amour est la fascination reciproque de deux sujets dans ce qu’ils ont de moins dicible, de moins socialisable, de refractaire aux roles et aux images d’eux-memes que la societe leur impose, aux appartenances culturelles. Andre avait envie de faire aimer D. comme il l’aime. Tu viens juste d’avoir quatre-vingt-deux ans…, Lettre a D. se termine comme elle a commence, mais avec une maniere de post-scriptum disant les accointances manifestes entre l’amour, la mort et l’ecriture qui sauve l’un en apprivoisant l’autre.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
Avant de te connaitre, je n’avais jamais passe plus de deux heures avec une fille sans m’ennuyer et le lui faire sentir. Ce qui me captivait avec toi, c’est que tu me faisais acceder a un autre monde. Les valeurs qui avaient domine mon enfance n’y avaient pas cours. Ce monde m’enchantait. Je pouvais m’evader en y entrant, sans obligations ni appartenance. Avec toi j’etais ailleurs, en un lieu etranger, etranger a moi-meme. Tu m’offrais l’acces a une dimension d’alterite supplementaire, – a moi qui ai toujours rejete toute identite et ajoute les unes aux autres des identites dont aucune n’etait la mienne. En te parlant en anglais, je faisais mienne ta langue. J’ai continue jusqu’a ce jour a m’adresser a toi en anglais, meme quand tu repliques en francais. L’anglais, que je connaissais principalement par toi et par les livres, a ete des le debut pour moi comme une langue privee qui preservait notre intimite contre l’irruption des normes sociales ambiantes. J’avais l’impression d’edifier avec toi un monde protege et protecteur.
La chose n’aurait pas ete possible si tu avais eu un fort sentiment d’appartenance nationale, d’enracinement dans la culture britannique. Mais non. Tu avais a l’egard de tout ce qui est british un recul critique qui n’excluait pas la complicite avec ce qui vous est familier. Je disais de toi que tu etais une export only, c’est-a-dire un de ces produits reserves pour l’exportation et introuvables en Grande-Bretagne meme.