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L’homme qui mangeait la mort

Auteur : Borislav Pekic

Traducteur : Mireille Robin

Date de saisie : 00/00/0000

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Agone editeur, Marseille, France

Collection : Marginales

Prix : 12.00 / 78.71 F

ISBN : 978-2-7489-0044-6

GENCOD : 9782748900446

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  • Les presentations des editeurs : 14/05/2006

De sa main droite, Popier enregistrait les condamnations, de la gauche, il arrachait de petits morceaux de celle qu’il avait volee, les portait a sa bouche en faisant attention a ce qu’on ne le voie pas et les avalait apres les avoir humectes sous sa langue. Puis sa main se glissait a nouveau sous son vetement, a la recherche d’une autre bouchee. C’est ainsi que Jean-Louis Popier, greffier du tribunal institue par la grande Revolution francaise, mangea sa deuxieme mort. C’etait la premiere qu’il mangeait intentionnellement. Le papier etait moins fade que celui de la nuit passee, l’encre ne lui donnait plus la nausee. Les deux matieres avaient desormais le gout sucre de sa volonte. L’individu evoque ici sous le nom de “l’homme qui mangeait la mort” fait partie de la multitude des petites gens dont les manuels parlent peu. Si les historiens de metier voient la une raison de s’en detourner pour se consacrer a ses contemporains plus illustres tels que Danton, Robespierre et Marat, cela ne saura qu’inciter davantage les ecrivains, ces profanateurs de tombeaux, a tenter de la sauver de l’oubli.

Ne en 1930 au Montenegro, Borislav Pekic est mort a Londres en 1992, laissant romans, nouvelles, drames et essais. On lui doit notamment La Toison d’or, fantasmagorie litteraire qui, a travers cinq siecles de l’histoire agitee des Balkans, turne en derision les mirages de la societe marchande.

  • La revue de presse Christine Ferniot – Lire, novembre 2005

Jean-Louis Popier est un obscur gratte-papier qui, en 1792, occupe le bureau jouxtant le tribunal revolutionnaire. Son travail de greffier est simple : il enregistre les sentences et les transmet a un fonctionnaire charge de dresser la liste des personnes a executer.
Cette fable est signee Borislav Pekic, ne dans les Balkans et mort a Londres en 1992. En moins de cent pages, cet ecrivain decrypte la betise avec une jouissance peu commune. Une oeuvre de virtuose.

  • La revue de presse Martine Laval – Telerama du 14 septembre 2005

En ces temps-la, Danton, maitre de la Revolution, fait regner la Terreur. Et la veuve ne chome pas. Le soir, elle execute meme son boulot a la chandelle. La veuve ? Rien d’autre que notre bonne vieille guillotine, plantee en plein de coeur de Paris. Elle y va de bon coeur, tranche a tour de bras des tas de tetes jugees – pour un oui, et le plus souvent, pour un non – ennemies du peuple, contre-revolutionnaires, et au suivant !

Une telle entreprise necessite quelques petites mains expertes. Celles d’un bourreau, mais aussi, et bien plus obscures, celles d’un gratte-papier, qui, meticuleusement, recopie les noms des condamnes. Jean-Louis Popier, illustre inconnu de nos manuels d’histoire et vertueux heros de ce texte aussi cocasse que terrifiant, est greffier au Tribunal revolutionnaire. Mais il commet une bourde… L’Homme qui mangeait la mort est une fable extraordinaire. Une lecon d’histoire, et de litterature. Ce texte effronte, o combien jouissif, est sorti de l’imaginaire d’un de nos voisins europeens, Borislav Pekic… Des Balkans a Paris, Borislav Pekic decape la cruaute, la betise, tranche dans les desastres. Le tout avec un humour feroce. Ce qui est peut-etre bien une forme de tendresse.