Auteur : Alain Brassart
Date de saisie : 27/02/2007
Genre : Documents Essais d’actualite
Editeur : Nouveau Monde editions, Paris, France
Collection : Cinema
Prix : 23.00 / 150.87 F
ISBN : 978-2-84736-220-6
GENCOD : 9782847362206
Sorti le : 22/02/2007
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- Les courtes lectures : Lu par Nathalie Brutiaux – 16/09/2008
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Nathalie Bruthiaux – 22/03/2007
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
Jusque dans les annees 1950, l’homosexuel est peu represente en France. Il faudra attendre la fin de la decennie suivante et l’emergence des mouvements de liberation gays pour qu’apparaissent des personnages homosexuels au cinema, souvent representes sous les traits d’une caricature feminine, comme dans La Cage aux folles (E. Molinaro, 1976).
A partir des annees 1980, l’assouplissement des moeurs permet a des realisateurs gays de porter a l’ecran leurs reflexions sur leur place dans la societe et de developper une esthetique singuliere. L’Homme blesse (P. Chereau, 1980), largement inspire de l’univers de Jean Genet, annonce un cinema d’auteur qui va mettre en scene une homosexualite noire – de J’embrasse pas (A. Techine, 1991) a Wild Side (S. Lifshitz, 2004) -alors que le cinema populaire, a l’instar de Pedale douce (G.Aghion, 1996) ou de Chouchou (M. Allouache, 2002) ne cesse de reutiliser le stereotype de la folle.
Cet essai a pour ambition d’analyser l’esthetique des representations cinematographiques des homosexuel(le)s dans les films francais, et de decrypter l’imaginaire collectif de la societe francaise. Mais cette approche ne se limite pas au theme de l’homosexualite et prend en compte les rapports sociaux et la (de)construction de l’identite masculine.
Alain Brassait est charge de cours a l’Universite de Lille III. Il a notamment collabore au Dictionnaire du cinema populaire francais (Nouveau Monde editions, 2004) et participe regulierement au Monde Diplomatique et a CinemAction. Son premier ouvrage, Les Jeunes premiers dans le cinema francais des annees 60, editions du Cerf, a ete publie en 2004.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
Dans l’ouvrage qu’il consacre a Marcel Carne, E.B. Turk (2002) note que les detracteurs du realisateur ont souvent utilise des sous-entendus homophobes dans leur commentaire. Il cite notamment Henri Agel qui ecrit dans Les Grands Cineastes, ouvrage publie en 1959 :
La confusion mentale sensible dans tous ces films (Prevert en a droit a une bonne part) se repercute dans les coulees anesthesiantes d’images qui font, par exemple, des Visiteurs [du soir], en depit des apparences qui ont abuse de si braves gens, le film le plus anti-spirituel du monde. Ici, tout est amolli, aveuli, enerve – au sens clinique – et, pour tout dire, inverti. Des que la verve de Prevert ou la roublardise de Spaak (Therese Raquin) abandonne Carne, des qu’il est victime de l’inconsistance de Sigurd (L’Air de Paris, Les Tricheurs), l’enlisement de cet univers dans une sorte de malaise distingue devient inevitable. Ethique mais aussi esthetique du croupissement, du pourrissement.
De meme, Turk voit dans la critique que le jeune Truffaut consacre au Pays d’ou je viens des allusions a l’orientation sexuelle du cineaste, notamment lorsqu’il affirme que le traitement que Carne reserve aux enfants rejoint le sacrilege et releve moins de la critique cinematographique que de la prefecture de police ou lorsqu’il accuse Carne d’utiliser Gilbert Becaud contrairement a sa nature. Pour Turk, Truffaut aurait davantage soutenu Carne si ce dernier avait pu donner dans ses films une expression franchement plus personnelle de son homosexualite. Rappelons en effet que le futur cineaste de la Nouvelle Vague a toujours apprecie le cinema de Jean Cocteau, veritable auteur a ses yeux, c’est-a-dire capable de s’exposer dans ses films mais surtout de se liberer de l’hegemonie des scenaristes professionnels.