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L’invention du bronzage

Auteur : Pascal Ory

Date de saisie : 10/07/2008

Genre : Sociologie, Societe

Editeur : Complexe, Bruxelles, France

Prix : 16.00 / 104.95 F

ISBN : 978-2-8048-0145-8

GENCOD : 9782804801458

Sorti le : 18/06/2008

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

Cet essai historique vif et stimulant explique comment et pourquoi les codes de l’apparence ont change dans les annees 1930, valorisant le bronzage des corps, auparavant decrie.
L’une des principales revolutions culturelles du XXe siecle n’a, jusqu’a present, guere suscite l’interet des historiens : celle qui a conduit le canon de la beaute pigmentaire de l’ordre du marbre a celui du bronze.
Dans un essai historique vif, original et stimulant, Pascal Ory revient sur la delimitation historique du phenomene, caracteristique du tournant des annees 1930, et en propose, au dela des reponses peripheriques parfois avancees, du gout de Coco Chanel aux conges payes, qui offrent chacune leur interet, une approche plus structurelle.
La grille d’interpretation necessite de faire converger vers cet objet tout a la fois le discours scientifique de l’heliotherapie, la nouvelle economie des cosmetiques, la politique de l’aventure coloniale, la culture du plein-air, voire l’expression d’un nouvel homoerotisme. La determination essentielle reste, comme il se doit, de nature proprement culturelle, puisqu’elle combine strategie sociale de distinction des elites et progres general des valeurs hedonistes.

Pascal Ory est professeur d’histoire contemporaine a la Sorbonne. Il mene depuis trente ans des recherches pionnieres en histoire culturelle sur des domaines aussi divers que le gout, le theatre, la bande dessinee, les expositions universelles ou les politiques culturelles.

  • La revue de presse Sylvie Chayette – Le Monde du 10 juillet 2008

Que les blases du sudoku, des paves de Mary Higgins Clark et des enquetes de San Antonio se rassurent. Sur la plage, on peut encore varier les plaisirs et “penser” – au sens fort et philosophique du terme – a ce que l’on est en train de faire : bronzer. C’est ce que propose Pascal Ory dans son essai L’Invention du bronzage qui sort conjointement avec un recueil d’articles regroupes sous le titre de La Culture comme aventure.Treize exercices d’histoire culturelle (Ed. Complexe, 299 p., 21?). En bronzant, contrairement aux apparences, on ne fait pas rien…
De multiples facteurs entrent en jeu dans cette etude. Il y a l’histoire des civilisations : la blancheur synonyme de purete des Grecs, le hale des Egyptiens, la blancheur presque maladive des romantiques. Il y a egalement la distinction des sexes, car si le Grec est hale du fait de ses activites exterieures, la femme la plus belle devra, elle, deja etre la plus blanche possible…
L’auteur s’est plonge, semble-t-il avec delices, dans les archives de Vogue, mais surtout Elle, Marie-Claire et L’Echo de la mode, pour expliquer ce changement social. C’est le veritable defi de cet essai, dont le bronzage n’est finalement qu’un pretexte pour montrer qu’a travers cette strategie sociale de distinction des elites et le progres general des valeurs hedonistes se dessine “la fable du corps bronze (qui) nous parle au fond d’un absolu de liberte”.

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

Grave question

Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau : cette sentence decisive – qui n’est pas, elle-meme, sans profondeur – est signee Paul Valery, dans L’Idee fixe, et date de 1931, mais les savants ont mis plus d’un demi-siecle a la prendre au serieux.
On sait que les savants n’ont pas de corps, depuis, pour le moins, Paul de Tarse, paien retourne, confirme par Augustin d’Hippone, libertin retourne. Au reste, la genealogie n’est pas exclusivement chretienne, a considerer l’enseignement attribue a Confucius, fondement de la ligne mandarinale du travailleur intellectuel. Il entre la sans doute une double intellectualisation : celle de l’infirmite physique du Fort-en-theme par rapport au Gros-dur, metamorphosee en superiorite spirituelle – le recurrent discours du faible par rapport au fort – et, plus fondamentalement encore, celle de Theos face a un Eros dont il pressent et redoute la force subversive.
Quoi qu’il en soit, mandarin, clerc ou, de nos jours, chercheur, le savant fonde sa justification sociale et le pouvoir, plus ou moins tangible, qu’il exerce a partir d’elle dans la societe, sur la maitrise de l’intellect, qu’il a interpretee comme supposant, par une symetrie non demontree, le mepris des sens. Tout juste a-t-il ete oblige de conceder une hierarchie sensuelle, distinguant une minorite de sens admissibles, voire, premiere concession, nobles – la vue et l’ouie – d’une majorite de sens franchement ignobles – le gout, l’odorat, le toucher. Et c’est ainsi que, malgre les intuitions – pour ne citer que quelques noms illustres, tous francais – d’Emile Durkheim, de Marcel Mauss, de Lucien Febvre ou de Marc Bloch, les sciences sociales ont attendu les annees 1970 pour s’engager clairement, non sans circonlocutions et circonvolutions, dans une enquete sur la culture sensible. Eclaires, pour certains, par Michel Foucault, les historiens n’ont pas, a ce stade, ete les derniers a aborder ces rivages. Au reste, ils n’ont pas tous eu besoin de ce pilote, a considerer l’autonomie de la demarche d’un Jean-Louis Flandrin, eleve de l’Ecole des Annales, ou, plus frappante encore, d’un Alain Corbin. Apres Les Filles de noces (1978), Alain Corbin, avec Le Miasme et la Jonquille (1982), partait sans trembler dans l’exploration de la sensibilite olfactive d’une epoque revolue, annoncant un quart de siecle du meme tonneau.

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