Auteur : Pablo Ramos
Traducteur : Rene Solis
Date de saisie : 20/03/2008
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Metailie, Paris, France
Collection : Bibliotheque hispano-americaine
Prix : 17.00 €
ISBN : 978-2-86424-652-7
GENCOD : 9782864246527
Sorti le : 20/03/2008
- Le choix des libraires : Choix de Andre Zaradzki de la librairie LE CHANT DE LA TERRE a PONT-SAINT-ESPRIT, France (visiter son site) – 11/04/2008
Un bidonville a Buenos Aires, des enfants confrontes aux realites chaotiques de la vie : un roman vigoureux, une plume alerte, c’est du meilleur neo-realisme, touchant, drole… et triste aussi bien sur ; bref, c’est un regal.
- Les presentations des editeurs : 20/02/2008
L’odyssee d’un Ulysse de treize ans dans les bas-fonds d’une banlieue populaire de Buenos Aires : de cimetiere en champ d’ordures, entre les terrains vagues et les rues inondees, Gabriel et ses compagnons entreprennent le voyage qui les mene vers le monde adulte. Premiers bouleversements amoureux, premieres cuites et premieres desillusions, c’est encore avec les yeux de l’enfance qu’ils affrontent les epreuves. Dans leur quartier en flammes – trop polluee, la riviere qui le traverse a pris feu – ils vivent intensement les derniers moments d’insouciance, avant d’etre rattrapes par le danger, la peur et la mort.
L’Origine de la tristesse telle que la raconte Pablo Ramos dans ce premier roman tres autobiographique, c’est tout simplement la fin de l’enfance. Sans attendrissement ni nostalgie superflus, avec humour et passion, il signe un recit ou triomphe la vitalite.
Pablo Ramos est ne en 1966 dans une banlieue de Buenos Aires, il a connu une vie difficile dans la rue. Il a pris un tournant decisif en 1999 et depuis il se consacre a l’ecriture. Poete, musicien de jazz, ecrivain, il a recu de nombreux prix litteraires, en particulier le Prix Casa de las Americas de Cuba.
- Les courts extraits de livres : 20/02/2008
LE CADEAU
Comme tous les dimanches, il y avait foule dans le bar de l’Uruguayen. J’ai rejoint Rolando, qui, plus qu’assis, semblait affale sur le comptoir. J’ai grimpe sur un des tabourets et je l’ai un peu secoue.
– Il est k-o, petit, m’a dit l’Uruguayen qui a essuye un verre avec un torchon crasseux, l’a regarde en transparence, l’a essuye encore et l’a accroche la tete en bas, comme une chauve-souris, entre les vieux rails en bois qui pendaient du plafond.
– Rolando, je lui ai dit, tu as oublie pour ma mere ?
L’Uruguayen s’est accroupi et a disparu sous le comptoir; il en est ressorti avec son torchon mouille qu’il a presse contre la nuque de mon ami.
– He, la Belle au bois dormant, c’est l’Epervier, le gamin du Noiraud, qui te parle, he ! C’etait pas aujourd’hui que tu devais lui donner son cours ?
– Lecsion number ouane, a dit Rolando comme reveille en sursaut. Il s’est redresse et a tendu une main vers le plafond avant de retomber.
– Vaut mieux que tu reviennes ce soir, m’a dit l’Uruguayen, il a encore quelques heures de meditation devant lui.
– Oui, mais on a seulement jusqu’a dimanche, j’ai dit, plus pour moi-meme que pour repondre a l’Uruguayen. Je me suis retourne vers mon ami et j’ai insiste : Rolando, tu devrais prendre un cafe, tout en lui donnant plein de petites tapes.
Mon ami a remue la tete pour m’indiquer qu’il etait d’accord. Je me suis senti encourage; il y avait encore de l’espoir. L’Uruguayen a prepare un double expresso et l’a pose devant moi. Faire en sorte que Rolando l’avale a ete un probleme en soi, parce que le cafe etait tres chaud et que lui n’arrivait meme pas a tenir la tete droite. Il ressemblait a ces petits chiens avec un cou a ressort que l’on colle au-dessus du tableau de bord dans les autobus. J’ai essaye de le soutenir pendant que l’Uruguayen, qui avait fait le tour du comptoir, faisait ce qu’il pouvait pour porter la tasse a ses levres. Et puis Rolando a eu un geste brusque et il a renverse le cafe par terre et sur le gilet de l’Uruguayen. Alors, celui-ci s’est enerve : il a attrape Rolando par les joues, il les a tirees jusqu’a faire disparaitre les levres, l’a oblige a mettre la tete en arriere et lui a balance dans le gosier une dose de cafe chaud a lui faire bouillir les tripes. Rolando a pousse un cri, s’est redresse, s’est appuye sur le tabouret d’a cote et s’est mis a crier : “Moi, j’ai des livres !” Il a crie quatre fois la meme chose, qu’il avait des livres, et l’Uruguayen lui a dit que la seule chose qu’il avait, c’etait une cuite monumentale. Les cris ont contamine plusieurs des ivrognes, et le bar, jusque-la plutot tranquille, s’est agite. Deux gardiens, amis de Rolando, se sont indignes et ont assure qu’il avait bel et bien des livres, et qu’il fallait le traiter avec plus de respect. A l’une des tables, un roulement de des a provoque un tumulte et, pendant que quelqu’un recitait la composition de l’equipe d’Argentine lors de la coupe du monde en Angleterre, un long cri de soulagement s’est fait entendre depuis les toilettes, juste a temps pour etouffer le “pede d’Uruguayen” qu’un autre disait a voix basse. Finalement, un grand roux qu’on surnommait Le Heron a affirme que la Province orientale de l’Uruguay avait toujours ete argentine et qu’il etait temps qu’on nous la rende.
– Vous avez interet a vous calmer un peu ou j’appelle les flics, a crie l’Uruguayen en frappant plusieurs fois sur le comptoir avec le culot d’une bouteille. Tu vois, gamin, m’a-t-il dit, vivre avec des singes, ca rend con.
– Il en a bu combien ? je lui ai demande, parce que la seule chose qui m’interessait, c’etait Rolando.
– Ici, deux seulement, m’a-t-il repondu avant de retaper plus fort, mais ce n’etait plus vraiment la peine vu que ca s’etait calme. Rien de tel pour calmer les esprits que de parler d’appeler les flics.
– J’espere que ca ne va pas continuer, j’ai dit, plus deprime que jamais.
– Meme s’il le voulait, tu peux etre tranquille pour aujourd’hui. A moins que quelqu’un l’invite. Moi, je ne peux pas faire credit au vice, je n’ai meme pas de quoi acheter du lait pour mes gamins.
Je suis sorti du bar pour rentrer chez moi. Il etait presque six heures du soir. J’avais envie de pleurer : si c’etait comme ca, je n’avais aucune chance d’avoir l’argent pour le cadeau. Dimanche, c’etait l’anniversaire de maman, et je n’avais pas l’intention de me resigner a la plante verte entouree d’un ruban rouge que grand-mere nous preparait tous les ans. C’etait un anniversaire tres special pour nous, parce que maman etait enceinte. Et moi je voulais lui acheter un pendentif et des creoles en vrai argent que j’avais vus au marche aux puces, mais comme ca coutait presque trente pesos, le seul a pouvoir m’aider, c’etait mon ami Rolando.
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