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Ma cavale

Auteur : Cesare Battisti

Preface : Bernard-Henri Levy

Postface : Fred Vargas

Date de saisie : 00/00/0000

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Grasset, Paris, France | Rivages, Paris, France

Prix : 18.50 / 121.35 F

ISBN : 978-2-246-70851-3

GENCOD : 9782246708513

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  • Les presentations des editeurs : 14/05/2006

Ecrire pour ne pas me perdre dans le brouillard des journees interminables, la tete enfouie sous un coussin, me repetant que ce n’est pas vrai. Que ce n’est pas moi, cet homme que les medias ont transforme en monstre puis reduit au silence des ombres. Qu’il ne peut s’agir que d’un personnage de roman, un de ces coriaces qui cherchent a s’imposer et detruire le recit qu’on est en train d’ecrire. Je leur ai couru trop souvent derriere au fil de mes livres pour ne pas les reconnaitre. Et je sais qu’il n’est pas facile de les rattraper. Je refais donc le chemin a l’envers, je me raconte. Tout cela ressemble a un journal intime. J’ai toujours eu horreur des journaux intimes.

Cesare Battisti.

Cet inquietant, terrifiant mais passionnant recit (Bernard-Henri. Levy) nous a ete envoye, comme une bouteille a la mer, par un homme en cavale accuse de plusieurs meurtres. Il en est qu’une telle accusation pourrait eloigner de ce livre. Mais s’ils l’ouvrent sans prejuges, ils sortiront pour le moins ebranles de la lecture de ce document exceptionnel.

Preface de Bernard-Henri Levy Postface de Fred Vargas.

  • La revue de presse Francois Caviglioli – Le Nouvel Observateur du 25 mai 2006

Un ecrivain n’est pas un fugitif comme les autres. Il promene un miroir le long de son exil. Il reste un artiste. Ma cavale, par Cesare Battisti, est une plongee dans l’errance et la solitude. L’auteur nous emmene avec lui. Un fugitif ordinaire efface la trace de ses pas, son but est de disparaitre. Battisti ne se contente pas de fuir. Il veut continuer a exister, c’est-a-dire a ecrire. Il a tout laisse derriere lui sauf ses lecteurs. Ils passent les frontieres avec lui. Un coup a se faire remarquer.
On le suit dans sa fuite et peu importe ce qu’il fuit. On tremble lorsque quelqu’un le regarde trop fixement ou lorsqu’il tombe, dans une ville improbable, sur des touristes italiens qui pourraient le reconnaitre. On oublie tout ce qu’on a entendu, lu ou pense sur lui. On souhaite qu’il echappe a ceux qui le traquent. Il y va de notre propre survie. En bon auteur de polars, il nous transforme en copains de cavale. On a peur pour lui, pour nous.
On est de son cote parce qu’il nous parle. Son recit est preface par Bernard-Henri Levy, qui confie pourquoi il le defend, et suivi d’une postface de son amie Fred Vargas, qui explique pourquoi, prisonnier de ses anciens amis, il s’est si mal defendu lui-meme. Mais c’est la voix de Cesare Battisti que l’on suit dans les pays imaginaires ou il dit avoir trouve refuge et qui ressemblent a un Orient des annees 1930 ou on s’attend a voir surgir Kessel, Monfreid, Corto Maltese et meme Tintin. Une voix qu’on craint de perdre parce qu’elle nous parle de nous… Son livre est un cri de desespoir et de rage, il revele l’ami trahi, le romantique egare et aussi l’eternel lampiste des causes perdues. On le croit lorsqu’il affirme : Je n’ai jamais tue. C’est un reveur incapable de se servir d’une arme puisqu’il ne sait manier que les mots…

  • La revue de presse Dominique Simonnot – Liberation du 20 avril 2006

… Ma cavale. Son treizieme livre, apres les polars qu’on lui connaissait, toujours un peu autobiographiques. Celui-la l’est aussi et, cependant, forcement different. Unique moyen de tenir le coup, nous dit l’auteur en fuite. Ecrire et raconter. Le 17 aout 2004, a Paris, il a les flics francais sur les talons, la justice francaise a donne le feu vert a son extradition. Plus qu’une question de semaines, de mois peut-etre. Et, au bout, la prison a vie pour quatre meurtres, dont il se dit innocent, commis a la fin des annees 70, dans l’Italie des annees de plomb. Le salut, c’est l’exil.

Premiere partie, ecrite a la premiere personne, la jeunesse, les squats, la prison deja et, dans une Italie bouleversee par les combines politiques et financieres, l’entree en politique. Avec une rencontre qui changera sa vie. Pietro Mutti etait l’irreductible, l’impitoyable chef des Proletaires armes pour le communisme (PAC). Il deviendra, quelques annees plus tard, un des plus celebres repentis d’Italie. Balancant et accablant ses ex-compagnons, Mutti fut recompense de seulement neuf annees de prison. Pour les autres, dont Battisti, ce fut perpetuite. En son absence, par contumace…

Se souvenir, avec detresse, de ses enfants, de ses amours, de ses amis. Et puis se tromper. Arriver desempare sur un ilot desert plein de gros lezards. Repartir. Accoster, affole, dans un paradis de soleil et de mer bourre d’Italiens et d’Ethiopiens.

Ou donc ? s’exaspere le lecteur en reprenant tout depuis le debut, pour se souvenir que Battisti n’est pas ecrivain de polars pour rien et que son talent, c’est justement l’embrouille. Ou peut-etre pas… Alors se contenter d’etre captif de ce recit terrifiant. Et enfin, accoster dans le nouveau pays d’Auguste, plus grand qu’un continent. Lequel, bordel ?

  • La revue de presse Guillaume Perrault – Le Figaro du 20 avril 2006

Cesare Battisti serait-il le nouveau capitaine Dreyfus ? La victime d’un complot politico-judiciaire ? C’est en tout cas la these defendue par l’ancien terroriste italien dans un livre redige en clandestinite, et dont Le Figaro Litteraire revele le contenu. Tout au long de ce texte, intitule Ma Cavale et agremente d’une preface de Bernard-Henri Levy et d’une postface de Fred Vargas, Cesare Battisti affirme qu’il n’a jamais tue ni meme jamais tire sur personne. La coqueluche de Saint-Germain-des-Pres, installe a Paris en 1990 – reconnu coupable de plusieurs assassinats par la cour d’assises de Milan, et qui a pris la fuite en aout 2004 pour eviter d’etre extrade – se dit donc broye par une gigantesque machination.

Ce qu’il a vraiment fait pendant les annees de plomb, qui ont fait 350 morts et 750 blesses graves ? Peu de chose, a l’en croire…

En depit des arguments d’ordre humain evoques par Battisti et qui meritent consideration – une vie rangee, une epouse, deux enfants – il ressort donc de ce livre une impression penible de morgue et de paranoia. L’ancien terroriste se dit victime d’un complot reunissant ministres, ambassadeurs, magistrats compromis, journalistes de service et affairistes de tout acabit. Le romancier voue une animosite particuliere aux journalistes italiens, qui avaient les voix excitees et les manieres agressives d’une troupe envoyee au front. Quant au feu vert de trois juridictions successives a son extradition – la cour d’appel de Paris, la Cour de cassation, le Conseil d’Etat – voila qui prouve seulement pour lui la soumission de la justice au pouvoir…

Reste la question : pourquoi ce coup mediatique ? En prenant le risque de faire parler de lui a nouveau, le condamne en cavale a sans doute surtout pour objectif de contraindre le Parti socialiste francais a lui reaffirmer son soutien, a un an de l’election presidentielle de 2007. En cas de victoire de la gauche en France, l’auteur de polar pourrait alors sortir de la clandestinite et vivre de nouveau au grand jour a Paris. Au grand dam de la gauche italienne.