Auteur : Michel Quint
Date de saisie : 30/10/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Perrin, Paris, France
Collection : Singulier
Prix : 16.90 / 110.86 F
ISBN : 978-2-262-02759-9
GENCOD : 9782262027599
Sorti le : 30/10/2008
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Le courrier des auteurs : 04/02/2009
MAX est un roman qui raconte l’essentiel des cinq derniers mois, entre janvier et juin 43, de Jean Moulin. Pour toucher d’abord a l’intime du heros plutot que de privilegier sa dimension heroique et historique, j’ai choisi de le faire parler a la premiere personne. Et aussi d’inventer une seconde narratrice, Agathe, une jeune etudiante en histoire, rescapee de l’exode, installee a Lyon dans le meme immeuble que Jean Moulin, et qui le croise souvent en vivant sa propre tragedie de resistante de base. De leurs rencontres, de leurs conversations sur l’antiquite et l’actualite de la guerre mondiale vecue au quotidien nait plus qu’une amitie parce que chacun represente le destin de l’autre et qu’ils se revelent peu a peu mutuellement. De cette facon peut-etre surgit l’ombre d’un homme habite par sa mission, liberer la France, au point d’en oublier sa securite, et aussi d’un amoureux fou de la vie.
Michel Quint
- Les presentations des editeurs : 18/12/2008
Lyon. Janvier 43. Un homme vit entre ombre et lumiere. Cote lumiere, il se fait appeler Jacques Martel, marchand de peintures et bientot galeriste a Nice. Cote ombre, on le designe par un prenom, Max, depuis que de Gaulle l’a missionne pour unifier les mouvements de la Resistance. Qui de Max ou de Martel s’est epris d’Agathe, etudiante en histoire de 21 ans ? Nul ne le saura… Elle lui apparait comme une fleur sur un terrain ravage par la guerre ; il lui fait l’effet d’un provincial exile de la politique, desormais incapable de s’engager dans la Resistance pour defendre une certaine idee de la France. Entre eux, des mots s’echangent, des emotions ou Michel Quint donne a entendre un autre Moulin, lucide sur son destin, mais inquiet parce qu’il lui semble avoir deja croise cette jeune femme…
Michel Quint, qui enseigne le theatre a Lille, a commence par ecrire des pieces, notamment pour France Culture avant d’aborder le roman. Depuis plus de vingt ans qu’il ecrit, il a obtenu le Grand Prix de la litterature policiere en 1989 pour Billard a l’etage (Rivages) et s’est fait connaitre du grand public en 2000 par Effroyables Jardins adapte au cinema par Jean Becker.
- La revue de presseFrancois Busnel – L’Express du 18 decembre 2008
Il fallait oser ! Un roman sur Jean Moulin. La reaction immediate, soyons franc, est la suivante : sacrilege !…
Le resultat est excellent…
Pourquoi ? D’abord, parce que Michel Quint possede une plume admirable. Il use de cette langue orale et familiere qui donne a la confession de Moulin une puissance sans pareille. Ensuite, parce que le romancier utilise son arme favorite : le suspense…
Ce roman magnifique s’acheve sur un final a couper le souffle. L’oeuvre d’un grand ecrivain.
- Les courts extraits de livres : 10/02/2009
Je suis entree aux enfers par une rue en pente. Elle coupait net le premier pate de maisons du village comme la lame etroite, brulante de soleil, d’un petit couteau oublie a la fin d’une partie de campagne au coeur d’une pomme trop mure. Au bout, la ou elle s’etrecissait en pointe, on entamait a droite une grimpee qui s’enroulait jusqu’au centre, avec ses commerces tasses autour du noyau d’une place ovale, gros fruit grumeleux de gravier blond. Au-dela, passe l’eglise aux epaules d’hercule forain, on devalait au vieux cimetiere par des venelles ou les habitations boitaient bas. Je le savais pour etre venue une seule fois, a Noel 42, dans une demeure campagnarde et y avoir laisse, entre des draps parfumes de lavande, sous la suspension de la cuisine, au detour de chaque couloir, contre les portes de chaque piece, de la chambre, au jardin amidonne d’hiver, oui, y avoir laisse tout ce que j’avais aux levres de baisers frais, et d’amour. Apres le cimetiere, les champs prenaient leurs aises d’un seul elan, allaient s’extenuer aux contreforts de collines crepues avant les monts du Forez. Tout ca tenait serre dans la paume ouverte d’une vallee molle et devait etre dans des nuances de vert, de gris aussi pour les murs et les chaussees, et puis de rouge sang seche pour les tuiles, qui allaient bien avec la lumiere jaune de juin et la chaleur versee la-dessus a pleins baquets. Le ciel n’existait plus, totalement consume, avec juste un mince lisere de cendres a l’horizon. Peut-etre qu’un peintre aurait pu tirer quelque chose de ce monde petrifie. A supposer qu’il en passe un par ici, a l’ecart de la route. L’unique que j’aie connu, mon ami Jacques Martel, j’aurais pu l’amener dessiner ce calme, il aurait aime. Si seulement on lui avait laisse sa jeunesse…