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Mon Espagne : Or et Ciel

Auteur : Florence Delay

Date de saisie : 09/05/2008

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Hermann, Paris, France

Collection : Litterature

Prix : 22.00 / 144.31 F

ISBN : 978-2-7056-6672-9

GENCOD : 9782705666729

Sorti le : 15/02/2008

  • Les presentations des editeurs : 11/02/2008

Ce livre redonne a la litterature espagnole toute sa place dans l’histoire litteraire europeenne. Il s’agit d’une veritable remontee dans le temps, de Federico Garcia Lorca a Calderon, de la guerre d’Espagne au Siecle d’or, avec, au centre de ce voyage, la figure lumineuse de Jose Bergamin, en passeur. L’Espagne apparait soudain a portee de main. Une Espagne or et ciel que, tres tot, Florence Delay eut l’impression de toucher presque du doigt, quand l’enfant qu’elle etait la voyait scintiller depuis les plages du Sud-Ouest de la France.

En conjuguant sa passion pour le theatre, la poesie et l’Espagne, ou encore en descendant dans l’arene de l’interpretation des textes, Florence Delay retrace ici, a travers quelques-uns des episodes personnels de sa vie, le chemin qui l’a menee aux ecrivains qu’elle aime, lit, relit, traduit.

Agregee d’espagnol et membre de l’Academie francaise, Florence Delay s’est orientee vers la litterature generale et comparee qu’elle a enseignee a l’universite de la Sorbonne-Nouvelle. A vingt ans, elle a interprete le role de Jeanne dans Proces de Jeanne d’Arc de Robert Bresson. Passe trente, elle a publie son premier roman d’education, Minuit sur les jeux. Elle a obtenu le prix Femina en 1983 pour Riche et legere, le prix Francois Mauriac en 1990 pour Etxemendi, le grand prix du roman de la Ville de Paris en 1999 et le prix de l’essai de l’Academie francaise pour Dit Nerval. A partir de Petites formes en prose apres Edison (1987), elle a alterne romans et essais. Parallelement, elle a maintenu de facon constante et fidele ses liens avec le theatre et l’Espagne. Eleve a l’Ecole du Vieux-Colombier, regisseur-stagiaire de Jean Vilar au Festival d’Avignon, assistante de Georges Wilson au T.N.P. (1963-1964), elle a traduit le dernier spectacle de Victor Garcia, Acte sacramentel de Calderon (1981), La Celestine de Fernando de Rojas, mise en scene par Antoine Vitez au Festival d’Avignon puis au theatre de l’Odeon (1989). Elle a compose avec Jacques Roubaud, un cycle de dix pieces, Graal theatre, sur la matiere de Bretagne. Elle a collabore a des films de Chris Marker, Hugo Santiago, Benoit Jacquot, Michel Deville.

  • La revue de presse Patrick Kechichian – Le Monde du 8 mai 2008

Certains mots ouvrent des espaces specifiques de pensees et de sentiments. Ils sont comme des clefs. Sans elles, ces espaces demeurent interdits. Or, il arrive que tel mot n’existe que dans une langue et soit sans equivalent dans les autres idiomes. Intraduisible, on ne peut approcher son sens que par une periphrase. Mais on reste dans l’approximation. Alors, on repete le mot, on le souligne. Son accent, sa musique, le dessin que fait la bouche pour le prononcer, constituent de mysterieux indices. Prenez, en espagnol, “duende” ou “desengano”, comme nous y invite Florence Delay dans un livre qui est une vraie fete du coeur et de l’intelligence…
D’une voix infiniment delicate, avec une erudition dont le poids n’est que celui de la passion, elle epelle les mots et les noms d’une culture qui lui parait “detenir sur (elle) une documentation personnelle”. Elle ecrit comme son maitre Jose Bergamin disait qu’il fallait toreer : “avec joie, exactitude et legerete.”

  • La revue de presse Christine Ferniot – Telerama du 30 avril 2008

Florence Delay remonte le temps, redevient l’adolescente avide de couleurs et de musiques pour nous entrainer dans une Espagne theatrale, picturale et guerriere, toujours enflammee.

  • La revue de presse Frederic Boyer – Le Figaro du 20 mars 2008

Son nouveau livre est bien plus qu’un livre de souvenirs litteraires. Il s’agit d’un livre de vie. Si je dois me raconter, semble nous dire Florence Delay, je reviens sur les traces de mon ravissement par les mots, a la fois merveilleux et sanglant…
Florence Delay nous propose un a-rebours merveilleux, saisissant, dans le temps litteraire de l’Espagne, pour decrire progressivement sa libre conquete d’une maturite rayonnante et effrontee. L’Espagne est une epiphanie, une effraction glorieuse qui nous offre une nuit lumineuse. Des histoires d’exil et de sang dans lesquelles Florence Delay decide d’ecrire son autoportrait puisqu’il est vrai que notre profonde identite ne sera revelee que par les autres qui ont ecrit et vecu. Espagne d’une virilite universelle quasi feminine, celle de l’audace du monde comme theatre et jeu. Celle du chevalier fou avec l’immense figure du Quichotte : La folie du premier chevalier de ma vie, dit-elle.

  • La revue de presse Philippe Lancon – Liberation du 21 fevrier 2008

Il manque aux mules, qu’elles soient ou non couvertes de grelots, ce qui pourrait en faire des licornes : la pointe vivace, unique et legendaire de la poesie. Elle fait saigner la foret et la rend a ses aventures. A 15 ans, Florence Delay est devenue licorne, c’est-a-dire elle-meme, par l’espagnol et sa poesie. Son nouveau livre montre comment elle a vecu la langue qui, depuis les romanceros de la Reconquista, est portee dans une perpetuite toujours egale, toujours renouvelee : dans la voix de tout grand poete du XXe siecle, on entend l’echo des chants populaires medievaux et les vibrations du Siecle d’or, comme si on y etait. C’est qu’ils y sont. C’est en lisant et traduisant Garcia Lorca, Miguel Hernandez, Cervantes, Calderon, Fernando de Rojas, Lope de Vega et Jose Bergamin que Florence Delay a saisi son risque et finalement sa vie : a travers eux, elle a compris que l’experience poetique ne sert a rien si elle ne s’applique pas a notre vie et ne se verifie pas dans le monde.

  • Les courts extraits de livres : 11/02/2008

Par temps clair…

Par temps clair, on la voyait, on la touchait presque entre Saint Pierre d’Irube et Hasparren, sur la route des cimes que les troupes napoleoniennes emprunterent pour l’envahir. A la Chambre d’Amour ou a la Grande Plage, on avait l’illusion de nager vers elle. Une des portes de Bayonne portait son nom comme si elle donnait directement sur elle. Et je la voyais aussi de plus loin, par temps clair, depuis la colline des Landes ou je passais une partie de mes grandes vacances. Sauf que soudain je ne la vois plus parce que je suis en train de lire. En train de lire le premier livre qui m’ait donne le sentiment de la litterature. C’est un roman francais, absolument et magnifiquement francais, qui me donne, c’est un mystere, la sensation d’etre espagnol. Comme si, obligee que j’etais a chaque page de courir febrilement au dictionnaire, il etait ecrit en cette langue inconnue que l’on parle tra los montes, de l’autre cote des Pyrenees. Jugez-en par vous-meme :
Cinq ou six chaises recouvertes de velours, qui avait pu jadis etre incarnadin, mais que les annees et l’usage rendaient d’un roux pisseux, laissaient echapper leur bourre par les dechirures de l’etoffe et boitaient sur des pieds impairs comme des vers scazons ou des soudards eclopes s’en retournant chez eux apres la bataille.
En verite, ce n’etait pas le lexique qui m’impressionnait, c’etait la phrase. Mais comment aurais-je su ? Je n’avais que treize ou quatorze ans.
Ce roman me paraissait extremement lie a mon sort. Je me trouvais comme le heros en Chalosse. Si la grande maison de mes parents sur la colline ne ressemblait en rien a son chateau en ruine, le jeune baron auquel je m’identifiais mangeait comme moi du jambon de Bayonne et se regalait d’un potage vulgaire, soupe aux choux et au lard avec des croutons mitonnes dans de la graisse d’oie qu’on appelle garbure. De plus, le chariot de Thespis (dictionnaire : Thespis, poete grec auquel on attribue la creation de la tragedie, de l’acteur, du masque) arrivait au chateau de la misere plein de comediens et tire par des boeufs. Or, non seulement je pressentais que jouer des pieces de theatre est la meilleure facon de prolonger indefiniment l’etat de jeu de l’enfance, mais quand la Citroen de ma mere tombait en panne au milieu de la cote vraiment tres raide qui menait a Miradour, on allait querir a la ferme voisine une paire de boeufs coiffes d’une tiare pour tirer la voiture. Bref, le destin me faisait signe. Partir sur ce chariot avec les comediens, le Leandre, le Scapin, le Matamore, devenir acteur comme le jeune Sigognac, c’etait ca la vraie vie. Les roles de femme ne me tentaient pas du tout. Loin de moi la Serafina, ou la soubrette dite morena, gitana et un peu dariolette… En revanche, prendre la succession de Matamore quand il meurt et creer le role de Capitaine Fracasse me convenait. Je me voyais deja sortant de scene apres mes rodomontades et, enfilant ma tenue de ville Louis XIII, aller battre en duel mon rival Vallombreuse. Le bandit malandrin, Agostin, chausse d’alpargatas et arme d’une immense navaja de Valence ne m’effrayait pas vraiment, et les mots espagnols me faisaient fremir de bonheur. Sur la lame du petit couteau tombe de la poche de Chiquita, on peut lire :

Cuando esta vibora pica
No hay remedio en la botica.

Et j’enviais l’Isabelle qui dechiffre la menace, car la jeune femme hablait le castillan comme toutes les personnes un peu instruites a cette epoque. On etait assez espagnol en France au XVIIe siecle !
Le Capitaine Fracasse de Theophile Gautier entremela mes deux futures passions : le theatre et l’Espagne.

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