Auteur : Olivier Revault d’Allonnes
Date de saisie : 17/10/2006
Genre : Religion, Spiritualite
Editeur : Bourgois, Paris, France
Prix : 6.00 / 39.36 F
ISBN : 978-2-267-01869-1
GENCOD : 9782267018691
- Les courtes lectures : Lu par Manuel de Poncheville, eleve du cours Florent – 17/10/2006
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Manuel de Poncheville, eleve du cours Florent – 17/10/2006
- Les presentations des editeurs : 08/10/2006
Etonnement d’un amoureux de la musique decouvrant en la Bible un texte musical. Recherche sur une sensibilite biblique ouverte au temps, mais aveugle a l’espace. Essai sur la mentalite nomade. Reveries pour retrouver dans la pensee juive, meme contemporaine, les fecondites de la Torah. Tentative de definition du judaisme intellectuel et moral. Arguments, references. Reconciliation avec Abraham : il n’est pas le modele de l’obeissance servile. Il est grace, don de Dieu, surgissement du sujet et de la liberte. La Bible delivre des idoles, c’est-a-dire des relations d’autorite et de la fascination par les objets. Elle est revelation du temps. Retour vers la musique, autrement dit vers Beethoven.
Ne en 1923 a Paris, Olivier Revault d’Allonnes est agrege de philosophie. Apres avoir soutenu, en 1972, sa these de doctorat d’Etat sur la creation artistique, il a ete professeur emerite de philosophie a l’universite Paris-I Pantheon-Sorbonne jusqu’en 1989. Il a publie chez Christian Bourgois Musiques, variations sur la pensee juive, ainsi que Plaisir a Beethoven et Aimer Sehoenberg. Olivier Revault d’Allonnes a longtemps dirige la Revue d’esthetique et codirige avec Mikael Dufrenne chez 10/18 la collection Esthetique dans les annees 1970. Il est aussi l’auteur de La Creation artistique et les promesses de la liberte (Klincksieck, 1973) et de Xenakis. Les Polytopes (Balland, 1975). H a etabli des editions critiques des ecrits de Maurice Denis et de Francis Picabia.
- Les courts extraits de livres : 08/10/2006
Environ donc huit cent cinquante ans avant l’ere dite chretienne, des redacteurs anonymes du royaume d’Israel et du royaume de Juda se mettent en devoir de rassembler par ecrit les legendes de leur peuple, sans savoir bien entendu que certaines, comme celle d’Adam et Eve au paradis terrestre, viennent de Babylone, ou d’autres, comme celle de l’epee de feu, d’Assyrie. Pourquoi l’ecriture, et pourquoi a ce moment-la plus qu’a un autre ? Il y a peu de temps que se sont separes les deux royaumes, celui de Juda et celui d’Israel, et pourtant les caracteres de l’un comme de l’autre sont deja fortement differencies. Au royaume de Juda, c’est-a-dire a Jerusalem, sous le regne d’Asa, la venerable Arche de bois des nomades a ete, depuis Salomon, enfermee dans un temple de pierre d’ou elle ne peut plus sortir, et d’ou elle rend ses oracles. Que le Temple soit une dependance du palais du roi rappelle que Iahve est un simple dieu national, lie a un peuple, lie a une terre, comme le sont Baal ou Moloch. Comme tous les patriotes, Iahve est devenu jaloux, soupconneux, partial, vengeur, violent ; bref, c’est un dieu comme les autres, un dieu sans interet. Les choses, si l’on simplifie et caricature, n’en vont pas de meme au royaume d’Israel qui, si l’on ose dire, a la chance de n’avoir pas en un lieu precis la depouille ou la trace prisonniere de sa divinite nationale, ou nationalisee; aussi le culte y est-il non centralise, plus uniformement reparti; il n’est pas lie a un espace determine; il n’est pas non plus materiellement voisin du pouvoir politique. Ce pouvoir lui-meme, du reste, est a la fois partage et dispute entre le roi et le clerge d’une part, et les Prophetes de l’autre, c’est-a-dire des hommes qui, sans etre enchaines a un dogme comme le sont les clercs, et sans se soumettre a un rite, se deplacent de village en village pour rappeler au peuple l’antique sagesse des Patriarches de l’epoque nomade, et pour temoigner que, selon la religion des peres, le coeur de l’homme est le seul temple ou demeure l’Eternel.