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Noces de cendres

Auteur : Eliane Serdan

Date de saisie : 00/00/0000

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Serpent a Plumes, Monaco, France

Collection : Fiction francaise

Prix : 17.00 / 111.51 F

ISBN : 978-2-268-05852-8

GENCOD : 9782268058528

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  • Les presentations des editeurs : 04/06/2006

Le paradis dura quinze jours. Les paradis s’eteignent toujours. L’ete bascula dans l’automne, brusquement, un matin. On avait allume dans la campagne des feux de feuilles mortes; le soleil etait voile par un rideau de brume qui cachait le vieux village et la terre faisait des mottes brunes ou le pied s’enfoncait.

La traction noire me ramena dans les vieux quartiers de la ville haute et meme le jour devint sombre.

Je crus d’abord qu’il allait revenir et que tout allait recommencer : les pieds nus dans les sandales, les sauterelles et la tiedeur du vieux grenier. Et je rentrai mes larmes. Le nez colle aux carreaux, je guettais les rares voitures qui montaient dans la rue etroite. Il ne revint pas.

On ne guerit jamais de son enfance, mais il est possible de ne pas en mourir.

En Provence, dans les annees cinquante, une petite fille, exilee de son Liban natal, est conviee par un oncle incestueux a des noces sans violence.

C’est le debut d’un long processus de destruction qui la conduira, des annees plus tard, a combattre pour sa survie. Autour d’elle, dans cette traversee du silence, vont apparaitre des iles, des refuges, qui feront obstacle au naufrage…

On peut renaitre de ses cendres : ce roman autobiographique voudrait en temoigner.

D’origine levantine, Eliane Serdan est nee a Beyrouth en 1946. Apres des etudes de lettres a Aix-en-Provence, elle vit actuellement dans le Sud-Ouest de la France ou elle est enseignante. Elle a eu trois enfants et des milliers d’eleves.

  • Les courts extraits de livres : 04/06/2006

Des rencontres, pourtant, ma vie d’adolescente en etait remplie. L’exil avait depuis longtemps cesse de m’isoler. Il m’aureolait plutot d’un certain mystere : etre nee ailleurs me designait comme differente mais sans rien de pejoratif et je n’avais plus a souffrir d’aucune xenophobie.

Chaque soir, je rentrais de l’ecole avec la fille d’un marchand d’objets religieux. Elle habitait face a la cathedrale, au-dessus du magasin ou j’allais, a Noel, choisir un nouveau santon pour la creche. Nous empruntions, ensemble, les rues etroites devenues familieres. Mais j’avais des amies dans d’autres quartiers de la ville: l’ecole, peu a peu, avait elargi le cercle restreint ou je vivais sous la garde de mes parents. Comme Proust penetrant enfin dans le faubourg Saint-Germain, j’etais chez moi dans d’autres maisons longtemps enviees, ce qui n’allait pas sans quelques pincements au coeur ni sans humiliations !…

Dans cet univers feminin ou j’evoluais, apparaissaient, malgre tout, quelques figures masculines. Le vieil aumonier ayant pris sa retraite, il fut remplace par un jeune pretre, tres beau, qui devint bientot la coqueluche du college. Mais, pas plus que mes cousins venus parfois en vacances, il ne m’interessait vraiment.

Mes gouts me portaient ailleurs… Pendant pres d’un an, je fis un detour, chaque jour, en allant a l’ecole, pour croiser simplement un homme aux tempes grises dont j’ignorais l’identite.