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Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme

Auteur : Cormac McCarthy

Traducteur : Francois Hirsch

Date de saisie : 03/01/2008

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Points, Paris, France

Collection : Points

Prix : 7.00 / 45.92 F

ISBN : 978-2-7578-0722-4

GENCOD : 9782757807224

Sorti le : 03/01/2008

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  • Le choix des libraires : Choix de Christophe Dupuis de la librairie ENTRE-DEUX-NOIRS a LANGON, France (visiter son site) – 17/01/2008

Un matin dans une ravine aride a la frontiere du Texas et du Mexique, Moss, qui chasse tranquillement l’antilope, tombe sur un carnage “Il examine le terrain puis il examine les vehicules. Ils sont tous cribles de balles. Certaine rangees de trous dans la tole sont espacees et lineaires et il sait aussitot qu’elles sont le resultat d’un tir d’armes automatiques. La plupart des vitres ont explose et les pneus sont a plat […] Dans le premier vehicule il y a un home effondre sur le volant, mort. De l’autre cote du vehicule, deux autres corps gisent dans l’herbe jaune rachitique. Par terre du sang noir seche. […] un peu plus loin il y a un troisieme cadavre allonge face contre terre”. Moss trouve une piste de sang “il reste forcement un dernier homme quelque part”. Il la suit et tombe sur un nouveau cadavre “Il y a une lourde serviette en cuir contre le genou de l’homme mort et Moss est absolument certain de savoir ce qu’il y a dedans et il est saisi d’une terreur qu’il ne comprend meme pas”. Moss ramasse la serviette “pleine a ras bord de coupures de cent dollars” et se barre…
“Je vais faire la pire des conneries mais je vais la faire quand meme”, voici ce que se dit Moss et qui pourrait resumer ce livre epoustouflant qui marque le retour a la litterature de Cormac McCarthy. Sur un “pitch” (comme disent les americains) aussi tenu (l’homme qui ramasse le pognon en sachant qu’il ne s’en sortira pas et qui se fait poursuivre par “les forces du mal”), cette grande plume de la litterature americaine offre un livre qui frappe par sa puissance de description (les scenes de crimes et d’echange de coups de feu sont d’une densite remarquable) avec une qualite d’ecriture qui vous propulse aux cotes des protagonistes principaux. A plus de soixante-dix ans l’homme n’a rien perdu de son talent et il force une fois de plus l’admiration.

  • Les presentations des editeurs : 17/01/2008

A la frontiere du Texas, Moss decouvre un carnage : un homme a moitie mort, d’autres deja froids, des armes, de l’heroine et deux millions de dollars. La tentation est trop forte. Mais on ne vole pas impunement des narco trafiquants. Moss devient l’objet d’une impitoyable chasse a l’homme. A ses trousses, un vieux sherif et un tueur psychopathe de la pire espece…

Toute sa vie reduite a vingt kilos de papier dans une sacoche.
Ne en 1933 dans l’Etat de Rhode Island, Cormac McCarthy, auteur de nombreux romans plusieurs fois primes, est l’un des ecrivains americains les plus talentueux de sa generation. Tous ses livres sont disponibles en Points.

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Francois Hirsch

  • Les courts extraits de livres : 15/01/2008

Moss est assis avec les talons de ses bottes plantes dans le gravier volcanique de l’arete et balaie le desert au-dessous de lui avec une paire de jumelles allemandes a grossissement de douze. Son chapeau rabattu en arriere sur la tete. Les coudes poses droits sur ses genoux. Le fusil suspendu a son epaule par une bretelle en cuir de harnais est un calibre.270 a canon lourd monte sur un mecanisme de Mauser 98 a crosse laminee d’erable et de noyer. L’arme est equipee d’une lunette telescopique Unertl ayant le meme grossissement que les jumelles. Les antilopes sont a un peu plus de quinze cents metres. Le soleil est leve depuis moins d’une heure et l’ombre de l’arete et des yuccas et des rochers s’etend au loin sur la plaine d’inondation. Quelque part la-bas il y a l’ombre de Moss lui-meme. Il abaisse les jumelles et d’ou il est assis il continue de scruter le terrain. Loin au sud les apres montagnes du Mexique. Les falaises de la riviere. A l’ouest le sol de terre cuite calcinee et le defilement des confins. Il crache une salive seche et s’essuie la bouche sur l’epaule de sa chemise de coton.
Le fusil tire avec une precision d’une demi-minute d’angle. Des groupements de cent quarante millimetres a une distance de mille metres. L’endroit d’ou il a choisi de tirer se trouve juste au pied d’un long talus d’eboulis volcaniques et le mettrait facilement a la distance voulue. Sauf qu’il lui faudrait pres d’une heure pour arriver jusque-la et que les antilopes s’eloignent en broutant. Ce qu’il a de mieux a dire c’est qu’il n’y a pas de vent.
Arrive au pied du talus il se dresse lentement et cherche des yeux les antilopes. Elles ne sont guere plus loin que la ou elles se trouvaient la derniere fois qu’il les a vues mais la distance de tir est encore d’au moins sept cents metres. Il observe les animaux a la jumelle. De minces particules dans la haute pression de l’air et la distorsion de la chaleur. Une brume basse ou chatoient poussiere et pollen. Il n’y a pas d’autre endroit ou se mettre a couvert et le premier coup sera le dernier.
Il descend en s’enfoncant dans les eboulis et retire une botte et la pose sur les cailloux et plonge le fusil dans la botte jusqu’a la garde-avant et enleve la surete avec le pouce et prend sa visee avec la lunette telescopique.
Les antilopes sont immobiles, toutes avec la tete levee, et elles le regardent.
Nom de Dieu, fait-il entre ses dents. Il a le soleil dans le dos de sorte qu’elles auraient difficilement pu voir la lumiere renvoyee par le verre de la lunette. Lui, bien sur qu’elles l’ont vu.
Le fusil est equipe d’une detente Canjar reglee a trois cents grammes et Moss ramene tout doucement vers lui le fusil et la botte et prend encore une fois sa visee et remonte legerement le reticule par rapport au dos de l’animal qui lui presente la plus grande surface. Il sait exactement de combien la balle va chuter tous les cent metres. C’est de la distance qu’il n’est pas certain. Il pose le doigt sur la queue de detente. La defense de sanglier qu’il porte au bout d’une chainette en or se balance contre la rocaille dans le creux de son coude.
Malgre le lourd canon et le frein de bouche le fusil rebondit sur son support. Quand il ramene les animaux dans le champ de la lunette telescopique il constate qu’ils sont tous la ou ils etaient l’instant d’avant. Il faut a la balle de cent cinquante grains pas loin d’une seconde pour arriver jusque-la mais le son a besoin du double. Ils restent immobiles et contemplent la volute de poussiere au point d’impact de la balle. Puis ils decampent. Fuyant presque immediatement a toute vitesse sur la cuvette avec le long bang du coup de feu qui les poursuit de ses roulements et carambole contre les rochers et revient en zigzaguant a travers l’espace decouvert dans la solitude du petit matin.
Il les regarde s’eloigner. Il porte les jumelles a ses yeux. L’une des antilopes s’est laisse distancer et boite d’une patte et il pense que la balle a probablement ricoche contre le sol de la cuvette et l’a touchee du cote gauche de la croupe. Il se penche et crache. Nom de Dieu, dit-il.