Auteur : Rene Scherer
Date de saisie : 17/07/2009
Genre : Philosophie
Editeur : Hermann, Paris, France
Collection : Philosophie
Prix : 25.00 / 163.99 F
ISBN : 978-2-7056-6796-2
GENCOD : 9782705667962
Sorti le : 20/01/2009
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Le courrier des auteurs : 17/07/2009
1) Qui etes-vous ?
J’aimerais pouvoir repondre : Qui je suis comme Pasolini, poete des cendres (Poeta dei ceneri)
Mais, dans l’incapacite de le faire, je ne peux que lui reprendre et faire mienne la proposition : Je suis quelqu’un qui est ne en 1922. Non pas dans une ville pleine de portiques (Bologne), mais au fond de la vallee de la Correze (Tulle). Lui empruntant encore cette permanence, en lui, d’une enfance avec laquelle il a toujours refuse d’avoir rompu ; differant constamment, autant que possible le moment d’etre adulte, epoux et pere, d’adopter les comportements et les idees qui signent l’entree dans la vie.(me rencontrant sur ce point, egalement, avec mon ami Georges Lapassade). Ce qui ne m’a pas empeche d’etre professeur d’Universite, a Vincennes depuis 1969, et actuellement emerite, mais tenant toujours un seminaire ou il a ete parle, de Pasolini justement, de Deleuze, de Fourier, de l’anarchisme ; et duquel ce livre est issu.
2) Quel est le theme central de votre livre ?
La formulation d’un anarchisme hors de tout parti, adapte aux exigences individuelles aussi bien que collectives. Un nouvel anarchisme qui a deja fait l’objet d’un premier livre, paru aux editions Cartouche, en 2008. Cet anarchisme nouveau style se distingue de celui, trop moralisant et trop politique, a mon sens, du XIXeme siecle ; comme de celui qui a cru devoir legitimer des methode de violence ou de prise de pouvoir. A l’ecart, au contraire, de toute ambition de pouvoir, essentiellement antiautoritaire, il se confond avec l’eclosion et l’essor, en chacun, du desir sous toutes ses formes. Il est loin, d’autre part, d’exalter la preponderance de l’individu, croyant en la valeur de l’association et de la communaute.
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de votre livre, laquelle choisiriez-vous ?
Peut-etre deux ou trois phrases non detachables l’une de l’autre, qui renvoient a une commune horreur des pouvoirs repressifs :
La justice, non le jugement. Honorer la justice liee a la vie, affirmation de vie ; non cette grotesque caricature des tribunaux qui ne savent decreter que la privation de liberte et la mort. Non une justice negative, mais une justice affirmative. La justice qui deserte la grisaille etouffante du tribunal et de la prison ; celle qui a l’eclat d’un flambeau (p. 53)
4) Si votre livre etait une musique, quelle serait-elle ?
Je n’ose pretendre a la beaute de quelque musique que ce soit. Mais il est vrai que, bien que je ne sois aucunement musicien, je me sens toujours guide par l’idee d’une composition musicale, celle de variations sur un ou des themes.
Ce qui me procure une plenitude sensible et spirituelle. Par exemple : Variations sur un theme de Diabelli de Beethoven, ou les Impromptus de Schubert, ou Microcosmos de Bartok ; Erik Satie, d’autres encore.
Mais je n’aspire evidemment pas a quelque ressemblance ou correspondance que ce soit.
5) Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorite ?-g
A vrai dire, je n’aime pas beaucoup le mot partage qui me fait trop penser a un vocable galvaude par des associations comme enfance et partage qui l’ont avili, sali, par l’usage de la delation.
Alors que les valeurs de mon anarchisme sont, precisement celles qui se trouvent a l’oppose de l’esprit de ressentiment, de vengeance, de la denonciation comme de la morgue, de l’importance, de l’arrogance, de cette outrecuidance des pouvoirs que denoncaient Francois Chatelet et Gilles Deleuze.
Au demeurant, il ne s’agit aucunement pour moi d’un apostolat aupres des lecteurs, mais de donner expression a des pensees qui sont les miennes et que beaucoup de gens, certainement, partagent sans toujours trouver a leur donner forme. J’attache, on s’en rend compte, je crois, une grande importance a la maniere de dire, a l’ecriture qui, au reste, fait partie, elle aussi, du contenu.
- Les presentations des editeurs : 16/12/2008
Il est question ici d’un anarchisme sans attentat, sinon sans bombe ; de celui qui accompagne et inspire la liberte de pensee philosophique. A l’ecart du courant moralisateur qui a trop souvent impregne les mouvements de l’anarchisme institue jusqu’a nous ; pur de tout ressentiment et immoraliste comme le voulaient Nietzsche et Gide.
Eclate ou explose en directions diverses, en miettes ainsi qu’Italo Calvino a vu l’utopie contemporaine. Car il n’est en rien concentre dans un programme ou une doctrine. Il epouse la multiplicite chatoyante de la vie. Il s’agit d’un anarchisme de ce domestique auquel Charles Fourier a donne la prevalence sur le politique, se nourrissant du sol passionnel dans lequel il plonge. Il n’est plus synonyme de destruction ni de desorganisation ; il n’est plus negatif et reactif, mais affirmatif et createur.
Il n’est pas non plus borne aux revendications exclusives de l’individu; il ne se concoit que dans le cadre d’une nouvelle socialite que porte en gestation le monde dechire d’aujourd’hui.
Ces Nourritures, qui se succedent sous forme de menu, viennent alimenter un nouvel anarchisme qui, a l’imitation du prospectus que Charles Fourier adressait en 1808 a ses lecteurs, souhaiterait interesser tout aussi bien les critiques, les curieux et les voluptueux.
Rene Scherer, ne a Tulle (Correze) en 1922, est professeur emerite en philosophie a l’Universite de Paris 8 – Vincennes a Saint-Denis.
- Les courts extraits de livres : 16/12/2008
Hors la loi
La ou il n’y a pas de Loi, il n’y a pas de transgression
(Saint Paul, Lettre aux Romains, IV, 15)
Mon pere, c’est qu’a la rigueur, il n’y a point de loi pour le sage
Que la loi soit toujours la raison du plus fort, nul n’en doute, et personne ne veut le dire. Pas plus que l’on n ose admettre qu’un enfant enleve puisse pleurer la mort de son ravisseur, et garder en lui-meme une parfaite lucidite, un serein equilibre. Nous l’exigeons abattu, traumatise, deconstruit. La victime par principe, l’eternelle victime.
Il faut qu’il ait a se retrouver, a se reconstruire. Telle est la volonte des psychiatres, telle est la Loi. La ou elle a parle, la realite s’efface. Ou elle s’y conforme, ou elle est niee. Depuis quelque temps et de plus en plus, les psychologues, les psychanalystes imposent, a toute occasion, ce deni ; imposent leur loi, La Loi. Leurs diktats sur le reel, sur les evidences les plus sincerement eprouvees et affirmees, ont force de loi.
La loi protege, la loi repartit. Ceux qui s’y conforme et ceux qui la violent. Elle distingue les coupables et les victimes.
Naguere – car il y a peu de temps, en fait, que cela s’est inflechi en ce sens, et la courbe n’a fait que s’accentuer de plus en plus – la loi s’interessait surtout aux coupables. Elle a commence a se pencher sur les victimes. Depuis, quelle inflation, quel torrent !
Et puis, tout a coup, Natascha Kampusch. Une victime evidente qui refuse de l’etre. Du moins de se reconnaitre, de se proclamer telle. Qui, loin de chercher secours aupres de la Loi et de ses supporters, se maintient en elle-meme, garde son secret. Quelle stupeur universelle, quel scandale ! C’est tout juste si l’on ne va pas crier Haro sur le baudet ! Branle-bas de combat chez les paparazzi, reserve offusquee ou pincee des experts. Pas de transcendance de la Loi, voyons donc ! Ce n’est pas tolerable. Elle est encore trop traumatisee, ca viendra.
Mais non, ca n’est pas venu et, sans aucun doute, ca ne viendra jamais.
Pas de transcendance de la loi, comme on se plait a dire et comme on l’impose. Pas de loi au-dessus des passions. Les lois, quand il en existe, ne sont toujours que les rapports (parfois necessaires, le plus souvent contingents) decoulant de la nature des choses. On n’a jamais dit ni ecrit mieux que Montesquieu qui, on s’en souvient, en avait etabli la formule. Ce qui fait la beaute du cas de Natascha, c’est que ces rapports-la, en cette occasion, ne sont pas arrives a creer la victime tant attendue.
Pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension et à élargir leurs connaissances sur ce sujet particulier, nous recommandons vivement d'utiliser les ressources et les matériaux disponibles sur cette page : https://dixonplace.org/pag/differences_between_intimate_life_and_sex_in_arab_countries_1.html. Ceux-ci ont été soigneusement sélectionnés et publiés dans le but de fournir des informations complètes, précises et à jour pour vous aider dans votre parcours d'apprentissage.