
Auteur : Giacomo Cacciatore
Traducteur : Francoise Brun
Date de saisie : 12/10/2007
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : L. Levi, Paris, France
Collection : Litterature etrangere
Prix : 18.00 / 118.07 F
ISBN : 978-2-86746-459-1
GENCOD : 9782867464591
Sorti le : 04/10/2007
- Le choix des libraires : Choix de Olivier Augier de la librairie Arts & LIVRES a Le Plan de Grasse, France – 16/10/2007
A Palerme, le petit Giovanni, neuf ans, semble avoir de la chance. Il admire son pere, et voit les amis de celui-ci lui offrir de nombreux cadeaux sans pour autant ouvrir leur porte-monnaie. Pour autant, malgre les bribes de conversations qu’il capte ci et la, il n’arrive pas a decoder les sous-entendus… Ce que le petit Giovanni decouvre peu a peu, c’est une organisation dont la force corruptrice est immense : la mafia. Nous sommes dans les annees 70, et celle-ci est incontournable en Sicile, pour autant son nom n’est presque jamais mentionne dans le roman : une omerta litteraire en quelque sorte, que met en place l’auteur.
Giovanni decouvre au fil des pages – tout comme le lecteur -, la duplicite du monde dans lequel il vit, et les pieces d’un immense puzzle se mettent alors en place, peu a peu, jusque dans les toutes dernieres pages.
L’auteur – Giacomo Cacciatore – est a decouvrir tant pour son remarquable style d’ecriture, que pour sa capacite a denoncer au travers la vision d’un enfant les forces de la corruption et de la duplicite.
L’Italie et la mafia… : Un tres bon roman.
- Les presentations des editeurs : 16/10/2007
Lorsqu’on a neuf ans et que l’on voit les amis de son pere vous obtenir une television couleur sans bourse delier, on est petri d’admiration. S’agit-il de magie ? Giovanni ne comprend pas tres bien ces tours de passe-passe mysterieux. Accroche aux basques de son pere au bar de la Patisserie Francaise a Palerme, il capte des bribes de conversations. Bien qu’il n’en perde pas une miette, cela ne suffit pas a lui permettre de decoder les sous-entendus… Pas plus que les phrases incomprehensibles lancees par sa mere a travers l’appartement. Tout ouie, le jeune garcon essaie de reconstituer le puzzle, comme le lecteur…
Cacciatore a reussi sa deuxieme epreuve litteraire. – LA STAMPA
Haletant, tout en nuances. – UNITA
A travers le regard d’abord naif, ensuite etonne et pour finir decu et furieux d’un jeune garcon l’auteur, avec un rythme implacable, decrit une sombre periode sans verser dans le sicilianisme. – CORRIERE DELLA SERA
- Les courts extraits de livres : 16/10/2007
La tele des enfants
La magie, c’est les couleurs qui la font, ca efface tout le reste : l’ecorchure qui le brule au genou depuis hier, le magasin, la rue de l’autre cote de la vitrine, et la chaleur, dans sa ville meme l’hiver on la sent.
C’est la premiere fois que Giovanni en voit une. Il en a entendu parler, mais la voir en vrai, ca change tout.
Alors il reste la, devant l’etagere, le nez en l’air, a regarder ce jeu qui ne s’arrete jamais. Il pense : comment ils ont fait pour les mettre dedans, les couleurs ? Peut-etre que si on l’ouvrait en deux, cette boite magique, les bleus, les jaunes, les verts eclabousseraient partout. Peut-etre qu’on pourrait en voler un petit bout, meme minuscule, pour le regarder dans le noir, apres.
Il fait bouger sa main a contre-jour et ses doigts deviennent un papillon blanc.
Ah, cette boite qui brille, c’est vraiment l’original, pas la plaque de verre colore qu’ils vendent sur l’annonce a la derniere page du roman-photo de maman : Placez-la devant votre recepteur, et vivez l’emotion chez vous. C’est un attrape-couillon, ca, comme dirait papa.
Alors que dans cette grande lumiere que Giovanni fixe, on peut nager. Plonger, disparaitre. Les images sont muettes, mais quelle importance ?
Meme maman ca lui plairait, cette boite.
Voila ce qu’il peut dire, Giovanni : maman, ca lui plairait.
L’emotion d’un vrai televiseur en couleurs. Chez vous.
Son pere et le proprietaire du magasin s’observent. Papa examine le vendeur et l’autre essaie de comprendre ce qu’il peut bien y avoir a examiner. Mais peut-etre, se dit Giovanni, que papa est seulement en train de penser a ses trucs a lui et qu’il est presse de reprendre son tour habituel.
Il s’approche un peu plus de l’etagere.
Sur l’ecran est apparue une famille en pyjama, maman, papa et petit garcon qui sautent sur un matelas, tous ensemble. Il les connait : lui, il les appelle les Bidibodibou. Mais qui l’aurait cru, que le papa des Bidibodibou avait les cheveux roux et la barbe aussi ?
Giovanni en veut une. Il la veut, il la veut, il la veut, la tele en couleurs.
Il a lu quelque part que tout le monde l’aura d’ici 78, pour la Coupe du monde de football.
Il y a la Coupe du monde, papa. Et cette boite, c’est la plus belle chose que…
C’est la plus belle chose que Giovanni ait jamais vue, cette boite, et il faut qu’il l’ait, maintenant, tout de suite. Parce que s’il detache ses yeux de l’ecran et regarde vers l’exterieur du magasin, vers l’horizon sale de la rue, c’est comme si on lui arrachait quelque chose dans la poitrine.
Son pere et le vendeur se tournent vers lui. Ils interrompent une conversation faite de longs silences et pas grand-chose a se dire.
Le marchand sourit. Papa hoche la tete, ne rend pas le sourire.
Giovanni espere encore. Il retient son souffle.