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Pigeonniers en Midi-Pyrénées

Auteur : Michel Lucien

Date de saisie : 07/01/2008

Genre : Architecture

Editeur : Charles Massin, Paris, France

Prix : 30.00 € / 196.79 F

ISBN : 978-2-7072-0557-5

GENCOD : 9782707205575

Sorti le : 07/01/2008

  • Les présentations des éditeurs : 13/01/2008

Construits avec passion et ingéniosité, les pigeonniers abondent en région Midi-Pyrénées. Témoins d’une autre époque, ils vous enchantent par la beauté, la finesse et la force qui se détachent de chacun d’entre eux.
Consacrant une large place aux photographies, cet ouvrage vous aide à reconnaître, à apprécier l’architecture et à découvrir l’histoire de ces trésors du patrimoine rural. Le développement récent du «tourisme vert» a permis de sauver de l’oubli certaines de ces «maisons de pigeons». Gageons qu’au fil des pages, l’envie vous prendra d’oeuvrer à votre tour pour la sauvegarde et le respect de cet héritage !

  • Les courts extraits de livres : 13/01/2008

Petit historique sur les pigeonniers de nos campagnes

En France, si beaucoup de lieux-dits se nomment «Colombier», ils sont là pour rappeler que l’on dési­gnait par le passé une maison ou un hameau sur lequel était érigée une habitation habitée par des coulons, nom ancien du pigeon.
Pigeonnier et colombier sont aujourd’hui synonymes, colombier étant le nom réservé par pensée poétique à la colombe. Présent depuis l’Antiquité, le pigeon est très souvent cité au cours de l’Histoire. L’instinct et la volonté qui poussent nos pigeons à revenir vers leur point de départ sont connus et utilisés depuis les premiers temps de la civilisation.
La colombe que Noé a lâchée revient avec un brin d’olivier dans le bec. Les Égyptiens, les Perses, les Chinois et les Grecs utilisaient les pigeons voyageurs comme messagers lors de leurs campagnes de guerre. Les pigeons voyageurs transportèrent des messages au cours des guerres de 1870, 1914-1918 et 1939-1945, et pendant les conflits coloniaux.
L’un des plus célèbres pigeons soldats, «Le Vaillant», dernier pigeon du commandant Raynal, défenseur du fort de Vaux (Verdun), obtint une citation à l’ordre de la nation.
Il était donc indispensable d’édifier des constructions offrant un logement calme, bien exposé, où la nourriture abonde, afin que ses hôtes lui restent fidèles. Parmi les constructions typiques de nos campagnes, il faut bien dire que les pigeonniers retiennent souvent l’attention du simple curieux ou du promeneur amoureux du patrimoine local. L’intérêt que provoque le pigeonnier est toujours vif et mérité.
Il s’agit de tout un mode de vie qui s’est éloigné de nous progressivement, et dont ne restent que quelques bâtiments bien entretenus qui pourront témoigner encore longtemps. Cependant, certains sont, hélas !, laissés à l’abandon ou bien dans un état de ruine ou de délabrement qui ne doit pas nous laisser insensibles. Dominique Letellier, dans son livre Les Pigeonniers de France, disait : «Il ne faudrait pas que notre civilisation prenne la mauvaise habitude de découvrir trop tard les richesses de notre patrimoine culturel.»
Privilège seigneurial réservé à la noblesse, surtout dans le nord de la France, c’est, à l’époque, la construction d’édifices raffinés. Tous les châteaux possédaient un ou plusieurs pigeonniers, ainsi que de très nombreuses abbayes et les fermes qui en dépendaient.
Dans le Sud-Ouest, le droit de colombier est appliqué plus librement. Certains propriétaires qui possédaient une surface cultivable suffisante ont érigé leur pigeonnier sans aucune crainte. Simon d’Olive, conseiller au parlement de Toulouse, en 1682, disait : «Il est convenable qu’il soit permis à tout le monde de bâtir des pigeonniers.» Après la nuit du 4 août 1789, le droit de pigeonnier disparaît avec les privilèges, et les pigeonniers se multiplient. De nombreux propriétaires aux revenus parfois modestes construisirent leur propre pigeonnier, symbole de liberté. Ils devinrent si nombreux qu’une loi en limitera le nombre. Elle précisera que les pigeons devront rester enfermés durant l’époque des semailles et des moissons. Tout pigeon laissé en liberté durant cette période sera considéré comme gibier et pourra être chassé.

L’implantation des pigeonniers est liée aux possibilités d’ali­mentation naturelle du pigeon. D’anciens auteurs précisent que le colombier doit être situé à proximité des cultures de blé, qui assurent la nourriture de ses hôtes. On constate aisément que les pigeonniers sont nombreux dans les régions ou la céréale est toujours abondante.
Source de revenus pour sa chair, d’une part, et par la colombine (fiente du pigeon utilisée comme engrais), d’autre part, son élevage va décroître, au XIXe siècle, sous l’action de l’exode rural et de l’adoption d’engrais chimiques. Viollet-Le-Duc, dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, donnait, comme définition du pigeonnier : «Bâtiment destiné à contenir des troupes de pigeons afin de leur permettre de pondre et de couver des oeufs à l’abri des intempéries.»
De plus, ces pigeonniers devaient apporter tranquillité et sécurité à leurs hôtes, et leur implantation faciliter le contrôle d’éventuelles incursions des prédateurs.