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Poste restante, Alger : lettre de colere et d’espoir a mes compatriotes

Auteur : Boualem Sansal

Date de saisie : 13/03/2008

Genre : Politique

Editeur : Gallimard, Paris, France

Collection : Folio, n 4702

Prix : 4.80 / 31.49 F

ISBN : 978-2-07-035550-1

GENCOD : 9782070355501

Sorti le : 13/03/2008

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  • Les presentations des editeurs : 13/03/2008

Boualem Sansal Poste restante : Alger

Lettre de colere et d’espoir a mes compatriotes

En France, ou vivent beaucoup de nos compatriotes, les uns physiquement, les autres par le truchement de la parabole, rien ne va et tout le monde le crie a longueur de journee, a la face du monde, a commencer par la tele. Dieu, quelle misere ! Les banlieues retournees, les bagnoles incendiees, le chomage endemique, le racisme comme au bon vieux temps, le froid siberien, les sans-abri, l’ETA, le FLNC, les islamistes, les inondations, l’article 4 et ses degats collateraux, les reseaux pedophiles, le gouffre de la securite sociale, la dette publique, les delocalisations, les greves a repetition, le tsunami des clandestins… Mon Dieu, mais dans quel pays vivent-ils, ces pauvres Francais ? Un pays en guerre civile, une dictature obscure, une Republique bananiere ou preislamique ?
A leur place, j’emigrerais en Algerie, il y fait chaud, on rase gratis et on a des lunettes pour non-voyants.

  • Les courts extraits de livres : 13/03/2008

Alger, le 1er janvier 2006

Soeurs et freres,
Mes chers compatriotes,
Mes bons amis,

Le prix du silence

Au fond, jamais nous n’avons eu l’occasion de nous parler, je veux dire entre nous, les Algeriens, librement, serieusement, avec methode, sans a priori, face a face, autour d’une table, d’un verre. Nous avions tant a nous dire, sur notre pays, son histoire falsifiee, son present emiette, ravage, ses lendemains hypotheques, sur nous-memes, pris dans les filets de la dictature et du matraquage ideologique et religieux, desabuses jusqu’a l’ecoeurement, et sur nos enfants menaces en premier sous pareil regime.

C’est bien triste. Et dommageable, le resultat est la. Une vie entiere est passee, deux peut-etre, davantage sans doute, et encore nous nous taisons, chacun dans son coin, avec chez certains, toujours les memes, nos grands dirigeants, perches au-dessus de nos tetes, cet insupportable mepris au coin des levres qui est leur marque de fabrique, souriant a la ronde a la maniere de ces vieux crocodiles qui tournent inlassablement autour du marigot, la gueule ouverte, l’oeil inhumain, la queue prete a fouetter.

Il y a longtemps, trop longtemps on va dire, que nous ne nous sommes pas parle. Comment mesurer le temps ecoule si personne ne bouge, si rien ne vient, si rien ne va ? Constater l’arret est un progres, cela implique cette chose banale et fantastique que quelque part, quelqu’un, un jour, vous, moi, un autre, a du s’entendre dire : Dieu, ou en sommes-nous apres tant d’annees livrees au silence ? ou simplement : Que se passe-t-il en ces lieux ? Terribles questions. Des hommes sont morts sans savoir, et d’innombrables enfants arraches a la vie avant d’apprendre a marcher, et des villes entieres, qui furent belles et enivrantes, ont ete atrocement defigurees. Le nom meme de notre pays, Algerie, est devenu, par le fait de notre silence, synonyme de terreur et de derision et nos enfants le fuient comme on quitte un bateau en detresse. Et combien de touristes l’evitent a toutes jambes ! La beaute de nos paysages et notre hospitalite legendaire ne font pas le poids devant les mises en garde des chancelleries et les alarmes insoutenables des medias et des ONG. Nous voila seuls, a tourner en rond, ressassant d’antiques lamentations.

Mais peut-etre aussi avons-nous cesse de nous parler parce que personne n’ecoutait l’autre. La rumeur galopante, l’ivresse du vide, le bourdonnement lancinant de nos rues, l’imposante etroitesse de nos grands esprits, les flonflons, les preches, les harangues, les crises, les terrorismes, (…)

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