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Pour une anthropologie anarchiste

Auteur : David Graeber

Date de saisie : 14/07/2006

Genre : Philosophie

Editeur : LUX, Montreal, Canada

Collection : Instinct de liberte

Prix : 16.00 / 104.95 F

ISBN : 978-2-89596-037-9

GENCOD : 9782895960379

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  • Les presentations des editeurs : 14/07/2006

L’anarchisme, en tant que philosophie politique, est en plein essor. De fondement de l’organisation dans le mouvement altermondialiste qu’ils etaient, les principes anarchistes traditionnels – autonomie, association volontaire, autogestion, entraide, democratie directe – en sont venus a jouer ce role dans des mouvements radicaux de toutes sortes dans le monde entier.

Et pourtant, cela n’a eu presque aucun echo dans le milieu universitaire. Les anarchistes interrogent souvent les anthropologues sur leurs idees quant aux diverses facons d’organiser la societe sur des bases plus egalitaires, moins alienantes. Les anthropologues, terrifies a l’idee de se voir accuses de romantisme, n’ont pour seule reponse que leur silence. Et s’il en etait autrement ?

On peut penser, a tout le moins, qu’etre un professeur ouvertement anarchiste signifierait, remettre en question la facon dont les universites sont gerees – cela non pas en demandant un departement d’etudes anarchistes -, ce qui, bien sur, lui attirerait beaucoup plus d’ennuis que tout ce qu’il pourrait ecrire par ailleurs.

Anthropologue et militant vivant a New York, David Graeber a effectue ses recherches de doctorat a l’Universite de Chicago, dont une preriode de deux ans au Madagascar (de 1989 a 1991). Il a enseigne aux universites de Chicago, Haverford, New York et Yale – ou il a ete membre de la faculte pendant huit ans avant d’etre renvoye sans explications en 2005. Au cours des cinq dernieres annees, il a ete actif au sein de plusieurs groupes d’action directe, dont le Direct Action Network et l’Action mondiale des peuples, en plus de participer a diverses actions lors de manifestations anti-capitalistes (Sommet des Ameriques a Quebec en avril 2001, Sommet du G8 a Genes en juillet 2001, rencontre du FMI en fevrier 2002 a Washington DC). Il est egalement l’auteur de Towards an Anthropological Theory of Value.

  • Les courts extraits de livres : 14/07/2006

Prenez maintenant les differentes ecoles anarchistes. Il y a les anarcho-syndicalistes, les anarcho-communistes, les insurrectionnistes, les cooperativistes, les individualistes, les plateformistes… Aucune de ces ecoles n’a ete nommee en souvenir d’un grand penseur ; leur nom est plutot derive, invariablement, d’une certaine pratique ou, le plus souvent, d’un principe organisationnel. (Il est significatif que les courants marxistes dont le nom n’est pas derive d’individus, comme l’autonomisme ou le communisme des conseils, soient egalement ceux qui sont les plus proches de l’anarchisme.) Les anarchistes aiment se distinguer par ce qu’ils font, et la facon dont ils s’organisent pour le faire. C’est en effet ce a quoi les anarchistes ont toujours consacre le plus de reflexions et de discussions. Les anarchistes n’ont jamais eu beaucoup d’interet pour les grandes questions d’ordre strategique ou philosophique qui ont historiquement preoccupe les marxistes, telles que : la paysannerie est-elle une classe revolutionnaire potentielle ? (Les anarchistes considerent qu’il revient aux paysans d’en decider.) Quelle est la nature de la marchandise ? Ils ont plutot tendance a debattre entre eux de la facon veritablement democratique d’organiser une reunion, du moment ou l’organisation arrete d’etre emancipatrice et commence a brimer les libertes individuelles, ou encore de l’ethique dans les pratiques d’opposition au pouvoir : qu’est-ce que l’action directe ? Est-il necessaire (ou est-il bien) de condamner publiquement quelqu’un qui a assassine un chef d’Etat ? Ou encore, un assassinat – surtout s’il previent quelque chose de terrible, comme une guerre – peut-il etre un acte moral ? Quand est-il acceptable de briser une vitrine ?