Auteur : Dominique Mainard
Date de saisie : 25/08/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : J. Losfeld, Paris, France
Collection : Litterature francaise
Prix : 16.90 / 110.86 F
ISBN : 978-2-07-078766-1
GENCOD : 9782070787661
Sorti le : 25/08/2008
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Le choix des libraires : Choix de Frederique Franco de la librairie LE GOUT DES MOTS a MORTAGNE AU PERCHE, France – 11/04/2009
Delphine a cree Pour vous, une agence de prestation de services. Son travail consiste a proposer de l’amitie, de la compagnie, de la tendresse… Delphine est tres professionnelle, toujours serieuse et rationnelle, jusqu’au jour ou un client lui confie une mission qui la destabilise – et la carapace se fissure – Un personnage ambigu, tantot antipathique ou attachant, un roman parfois derangeant, mais qui ne laisse pas indifferent. On n’en sort pas indemne.
- Le choix des libraires : Choix de Max Buvry de la librairie VAUX LIVRES a VAUX-LE-PENIL, France (visiter son site) – 08/09/2008
Le lecteur ne connaitra pratiquement rien de la jeunesse de Delphine mais saura rapidement qu’elle a detecte les failles et envies des humains comme leurs bequilles pour tenter de vivre. Suite a sa rencontre avec une vieille femme attentionnee, elle cree son entreprise Pour Vous a qui les clients peuvent tout demander enfin presque, elle a sa morale tout de meme (Il n’est rien en effet dont nous ne fassions commerce, la vie, l’amour, la mort.). Pour Vous est la pour apporter satisfaction, combler manques et desirs : Parce que c’est mon metier de rendre les gens heureux. Dur labeur auquel elle se consacre corps et ame (au sens propre comme au sens figure) empechant toute veritable vie intime, mais d’ailleurs en a-t-elle le desir ? Delphine nous emmene a la rencontre de ses principaux clients : la vieille femme attentionnee qu’elle se plait a designer comme sa premiere cliente puisque, sans le savoir, elle lui indiquera les fondements de sa future activite, un adolescent autiste aspire par les mondes virtuels et un homosexuel malade sur le point de mourir. Pour chacun, par professionnalisme, elle adopte une identite singuliere. Les sentiments doivent etre gommes. Un service demande, un service rendu, une facture, de la distance, ne rien devoir a personne, s’interdire de juger (Mais je gardais le silence car je n’etais pas payee pour lui dire cela, et, en outre, qui etais-je pour le juger, moi qui ne vendais justement que des illusions ?). Mais peut-on vivre sous une multitude d’identites sans risque ? Delphine pourra-t-elle fixer la sienne, trouver son chemin parmi tous ces personnages en quete d’identite, d’amour ou de vie ? Les romans de Dominique Mainard sont toujours intrigants et elle sait toujours tenir en haleine le lecteur epaulee par ses personnages aux destins tortueux qui restent inoubliables. Un auteur a ne pas manquer et a suivre de roman en roman. On n’est jamais decu !
Je n’ai jamais fait autre chose qu’exaucer les desirs d’autrui, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, et qui peut se permettre de juger ?
Je m’appelle Delphine M., ai-je dit. J’ai trente cinq ans. J’ai passe presque toute ma jeunesse dans une maison d’accueil parce que ma mere n’avait pas le temps de s’occuper de moi. Les employees etaient gentilles, elles chantaient des comptines… On avait le droit de les appeler nounou, nanny ou par d’autres petits noms, mais elles nous reprenaient si on les appelait maman. Je crois qu’elles auraient pu nous laisser faire, ou etait le probleme, je vous le demande ?
- Le choix des libraires : 08/09/2008
Le lecteur ne connaitra pratiquement rien de la jeunesse de Delphine mais saura rapidement qu’elle a detecte les failles et envies des humains comme leurs bequilles pour tenter de vivre. Suite a sa rencontre avec une vieille femme attentionnee, elle cree son entreprise Pour Vous a qui les clients peuvent tout demander enfin presque, elle a sa morale tout de meme (Il n’est rien en effet dont nous ne fassions commerce, la vie, l’amour, la mort.). Pour Vous est la pour apporter satisfaction, combler manques et desirs : Parce que c’est mon metier de rendre les gens heureux. Dur labeur auquel elle se consacre corps et ame (au sens propre comme au sens figure) empechant toute veritable vie intime, mais d’ailleurs en a-t-elle le desir ? Delphine nous emmene a la rencontre de ses principaux clients : la vieille femme attentionnee qu’elle se plait a designer comme sa premiere cliente puisque, sans le savoir, elle lui indiquera les fondements de sa future activite, un adolescent autiste aspire par les mondes virtuels et un homosexuel malade sur le point de mourir. Pour chacun, par professionnalisme, elle adopte une identite singuliere. Les sentiments doivent etre gommes. Un service demande, un service rendu, une facture, de la distance, ne rien devoir a personne, s’interdire de juger (Mais je gardais le silence car je n’etais pas payee pour lui dire cela, et, en outre, qui etais-je pour le juger, moi qui ne vendais justement que des illusions ?). Mais peut-on vivre sous une multitude d’identites sans risque ? Delphine pourra-t-elle fixer la sienne, trouver son chemin parmi tous ces personnages en quete d’identite, d’amour ou de vie ? Les romans de Dominique Mainard sont toujours intrigants et elle sait toujours tenir en haleine le lecteur epaulee par ses personnages aux destins tortueux qui restent inoubliables. Un auteur a ne pas manquer et a suivre de roman en roman. On n’est jamais decu !
Je n’ai jamais fait autre chose qu’exaucer les desirs d’autrui, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, et qui peut se permettre de juger ?
Je m’appelle Delphine M., ai-je dit. J’ai trente cinq ans. J’ai passe presque toute ma jeunesse dans une maison d’accueil parce que ma mere n’avait pas le temps de s’occuper de moi. Les employees etaient gentilles, elles chantaient des comptines… On avait le droit de les appeler nounou, nanny ou par d’autres petits noms, mais elles nous reprenaient si on les appelait maman. Je crois qu’elles auraient pu nous laisser faire, ou etait le probleme, je vous le demande ?
- Les presentations des editeurs : 26/08/2008
Encore adolescente, Delphine a compris de quoi les etres humains ont besoin : de reconfort, d’illusion, de mensonge meme, de tout ce qui peut rendre la vie supportable. Elle a trente-cinq ans et vit grace a l’agence qu’elle a creee, Pour Vous, un lieu destine a satisfaire les desirs et a panser les plaies des hommes et des femmes suffisamment riches pour y avoir recours. Mais comment peut-on jouer tous les roles, adopter toutes les identites, sans se perdre ?
De nombreux personnages ponctuent le roman : une vieille femme, grande lectrice de livres a l’eau de rose ; un adolescent autiste vivant dans le monde des jeux virtuels ; un homosexuel malade dont Delphine accompagnera les derniers mois et, enfin, l’amant de celui-ci, qui eveillera en elle des sentiments inconnus. Comme dans les precedents textes de Dominique Mainard, les histoires et les fables constituent l’un des fils conducteurs de Pour Vous, mais son theme principal est le cheminement par lequel Delphine s’ouvre a la compassion et a la vie.
Dominique Mainard est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles et de romans.
Leur histoire a paru pour la premiere fois en 2002 et a ete couronne parle prix du Roman FNAC et le prix Alain-Fournier. Il a egalement fait l’objet d’une adaptation cinematographique, sous le titre Les mots bleus, realisee par Alain Corneau en 2005. Son dernier livre, Je voudrais tant que tu te souviennes, a paru en 2007.
- La revue de presse – L’Express du 4 decembre 2008
Une fable moderne de Dominique Mainard sur l’art de se perdre – ou de se sauver – grace aux sentiments. Nouveaux jures, nouvelles moeurs : il parait que les prix litteraires changent. Nous en serons pour de bon convaincus le jour ou Dominique Mainard et son editrice, Joelle Losfeld, seront enfin recompensees par le grand prix qu’elles meritent…
Dommage, car, avec Dominique Mainard, le lecteur est rarement decu, puisque, a l’image de beaucoup d’authentiques ecrivains, elle raconte toujours la meme histoire sous des formes differentes. Celle de personnages a la fragilite de cristal, des etrangers a eux-memes qui s’eveillent a la vie. Ou l’art d’ecrire des romans tout en finesse avec ce qui pourrait passer pour une bluette.
- La revue de presse Claire Julliard – Le Nouvel Observateur du 9 octobre 2008
Comme la plupart des livres de Dominique Mainard, Pour Vous evoque l’eveil au monde d’un personnage en marge. La froide Delphine n’est jamais tout a fait antipathique. Seule, handicapee des sentiments, elle a retenu la lecon d’une societe materialiste dont elle n’a fait que pousser la logique et le cynisme. Sans doute, l’auteur sensible de Leur histoire – devenu a l’ecran les Mots bleus d’Alain Corneau – franchit-elle un nouveau cap avec ce roman intense et deroutant, peinture d’un coeur sec touche par la grace, saisi par une exigence de redemption.
- La revue de presse Eve de Castro – Le Figaro du 18 septembre 2008
Pour Vous est un conte d’aujourd’hui sur la solitude, les mensonges qui aident a ne pas sombrer, la passion qui consume et regenere. Ecrit d’une plume nette, sans aucun effet de manche, il peint le mal de vivre et le bonheur de mourir pour renaitre. C’est glace et lumineux, cruel et drole, tordu et realiste, archetypalement melodramatique et rigoureusement sobre. On s’interroge (et si, moi, dans une situation comparable… ?), on frissonne, on sourit, on est emu, on voudrait ne pas y croire mais on y croit quand meme. On referme le livre et on reve a la vie de Delphine maintenant, apres. On pense aux ricochets d’un galet sur un lac de montagne et on murmure : Quelle douceur, vraiment. Quelle verite aussi.
- La revue de presse Claire Devarrieux – Liberation du 18 septembre 2008
Nous ne savons pas si la jeune Delphine M. voulait faire sainte plus tard. Mais c’est peu probable. La reussite de sa petite entreprise – deux emplois dont le sien – doit tout a son intelligence methodique. Du jour ou elle a compris que l’altruisme etait un filon et qu’on pouvait vendre davantage que son corps, Delphine M. a ete en mesure de repondre a bien des demandes. Son abnegation est interessee…
La vie professionnelle de Delphine M. prend toute la place, decrite par Dominique Mainard avec une precision cocasse, tant et si bien que ces petits arrangements semblent naturels. On adopte les personnages…
Dominique Mainard, initiales D. M., s’est depensee avec beaucoup d’ingeniosite pour faire plaisir a ses lecteurs. Pour Vous, c’est vraiment pour vous.
- La revue de presse Martine Laval – Telerama du 27 aout 2008
Dominique Mainard plonge sa narratrice dans des circonvolutions tres actuelles – peur, egoisme, solitude. Grande pro de l’intervention d’urgence et des soins de longue duree, maquerelle d’un genre nouveau, Delphine s’oublie dans les malheurs des autres, fait du voyeurisme et de la manipulation du grand art. A trop fanfaronner sur les infortunes du monde, la jeune effrontee se fissure. Ses vieux demons se reveillent alors, attendent la confrontation. Pour vous est a la fois chronique acidulee des temps modernes et hommage a la litterature, a ces romans d’amour auxquels on ne croit pas, mais qui font rever, ne serait-ce qu’un peu.
- Les courts extraits de livres : 28/08/2008
Ma petite fille, disait-il, ma petite fille, et c’etait une litanie qui n’en finissait pas, qui durait des heures parfois, accompagnee de larmes ou de rires. Je repondais : Oui, papy, avec patience, parce que j’etais payee pour le faire, et mon sourire ne quittait pas mes levres meme quand il me fallait dix fois, vingt fois, le rattraper pour l’empecher de s’aventurer sur la pelouse et de cueillir les roses parce que alors le gardien me reprochait de ne pas etre capable de veiller sur mon grand-pere et que, s’il etait absent, le vieillard s’ecorchait les mains jusqu’au sang sur les epines. Chaque fois je m’etonnais qu’un homme qui passait sa vie dans un fauteuil roulant puisse etre si rapide lorsqu’il s’agissait de s’approcher de quelques fleurs.
Agathe, disait-il, et il caressait mes joues, mon menton, tandis que je dissimulais la repulsion que m’inspirait la peau de ses doigts, calleuse, si calleuse. Agathe, tu n’as pas change, sais-tu que tu as toujours le sourire que tu avais enfant ? Le meme sourire precisement. Avec cette fossette, la.
Quand le soleil commencait a baisser, je l’installais a nouveau dans son fauteuil roulant et nous prenions le chemin du retour, sa main glissee au creux de mon coude comme si je l’aidais a avancer sur ses jambes vacillantes, alors que le petit moteur du fauteuil ne cessait de vrombir, rrrrr, rrrrr. Nous quittions le parc des Grands Platanes par le portail cote nord, nous remontions l’avenue et nous arrivions enfin dans sa rue ; sa petite-fille nous ouvrait, le visage repose de son absence et deja las de son retour.