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Qitdlarssuaq : l’histoire d’une migration polaire

Auteur : Guy Mary-Rousseliere

Date de saisie : 05/11/2008

Genre : Recits de Voyages

Editeur : Paulsen, Paris, France

Collection : Biographies-aventures

Prix : 20.00 €

ISBN : 978-2-916552-16-3

GENCOD : 9782916552163

Sorti le : 05/11/2008

  • Les presentations des editeurs : 28/11/2008

“La porte fut enfoncee et l’on se prepara a faire main basse sur les objets les plus utiles… Il fallut allumer une torche pour examiner les tresors des Blancs. Tout se passa assez bien, jusqu’au moment ou le porteur de la torche arriva a proximite d’un baril contenant de la poudre. Un mouvement de curiosite… Une violente explosion projeta aux alentours hommes et marchandises dans un magnifique feu d’artifice.”

Au debut du XIXe siecle, une quarantaine d’Esquimaux, sous la conduite d’un des leurs, Qitdlarssuaq, quitte la Terre de Baffin et fait route vers le nord. Deux ans plus tard, la plupart rebroussent chemin. Ils sont une quinzaine a poursuivre jusqu’a la cote nord-ouest du Groenland. Ils y entrent en contact avec les Esquimaux polaires, dont ils vont considerablement modifier les techniques de vie et de survie, notamment en leur enseignant l’utilisation de l’arc et du kayak.
De leur incroyable voyage, nul ne saurait rien ou presque, si l’explorateur Knud Rasmussen n’avait rencontre, a Thule, un demi-siecle plus tard, un rescape de cette odyssee. Puis, sous la plume du pere Guy Mary-Rousseliere, les pieces du puzzle se sont mises en place, dessinant, dans les glaces et le froid, les silhouettes des heros d’une saga qui s’apparente au mythe.

  • Les courts extraits de livres : 28/11/2008

Extrait de l’introduction :

Elle est bien connue des ethnologues cette odyssee d’un groupe d’Esquimaux qui, au milieu du XIXe siecle, quitterent la Terre de Baffin pour s’en aller vers l’inconnu, et arriverent apres bien des annees sur les rivages de la Terre d’Inglefield, au nord-ouest du Groenland. On la trouve mentionnee dans de nombreux ouvrages et elle a fait l’objet de plusieurs articles. On la cite comme l’exemple typique d’un deplacement de population semi-nomade entre deux regions de l’Arctique.

Ayant vecu de nombreuses annees dans le nord de la Terre de Baffin, nous avions souvent entendu parler de cette migration. A Igloolik et a Pond Inlet, les Anciens nous avaient raconte comment certains de leurs ancetres etaient partis vers le nord, et comment on avait entendu dire plus tard qu’ils etaient arrives au pays des Akukiktut, ” les gens aux habits a courte queue ” (par opposition aux tuniques a longs pans des Esquimaux centraux).
Nous avions appris, en lisant certains rapports d’expeditions que les migrants avaient ete rencontres par plusieurs explorateurs polaires, et nous avions finalement lu dans le livre de Knud Rasmussen, The People of the Polar Nortb, le recit qu’avait fait de cette migration Merqusaq, l’un des derniers survivants (Rasmussen, 1908, pp. 23-36).
Pourtant, certains points restaient obscurs. Entre les sources principales, Esquimaux polaires, Esquimaux canadiens et sources litteraires, il existait des divergences notables – meme, par exemple, entre la version de Peter Freuchen et celle de Rasmussen. Certains faits rapportes semblaient difficilement trouver place dans la trame generale des evenements, et la datation restait incertaine et encombree d’elements contradictoires. Enfin, les noms des partants ne semblaient pas correspondre dans tous les cas avec ceux des arrivants.
Quand on rassemblait les temoignages du cote canadien, il semblait bien qu’il y avait eu non pas une mais deux emigrations, et que, dans certains cas, la fiction s’etait melee a l’histoire.
La meilleure facon de tirer les choses au clair etait d’aller chercher chez les Esquimaux polaires leur version des evenements.
En avril 1972, deux subventions, l’une du Secretariat d’Etat canadien, l’autre de l’Historical Advisory Committee du Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, nous permirent d’emmener un groupe d’Esquimaux de Pond Inlet, d’igloolik et d’Arctic Bay a Thule-Qanaq, ou nous recumes un accueil extremement cordial de la part de la population locale, dont une forte proportion compte parmi ses ancetres les immigrants d’autrefois.