Auteur : Richard Russo
Traducteur : Jean-Luc Piningre
Date de saisie : 00/00/0000
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Quai Voltaire, Paris, France
Prix : 21.00 / 137.75 F
ISBN : 978-2-7103-2698-4
GENCOD : 9782710326984
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
Retour a Mohawk, la ville de l’Etat de New York si familiere aux lecteurs de Richard Russo. Un recit foisonnant, des situations drolatiques, une multitude de personnages attachants. Sur fond de l’histoire d’amour, magnifique et desesperee, d’un fils pour son pere. Le roman le plus autobiographique du Prix Pulitzer, auteur du Declin de l’empire Whiting. A se rememorer ses annees d’adolescence, c’est tout un monde que raconte ici Ned Hall. Lui que les amis de son pere ont toujours appele “P’tit Sam”, afin de le distinguer de l’autre Sam. Lui dont le “paternel” a justement echoue a devenir le plus ordinaire des hommes. A peine marie, n’est-il pas parti faire la guerre en Europe ? Et n’en est-il pas revenu tel un bateau a la derive ? Le tout pour delaisser femme et enfant, pour errer de bar en bar pour jouer aux courses avec le peu d’argent gagne sur les chantiers a la belle saison ? Pas un mauvais gars, mais un ecervele, un irresponsable. Alcoolique a ses heures. Quoique si charmeur… Or, voyant sa femme, desesperee de sa desertion conjugale, plonger dans une grave depression, le pere a recupere son fils. Et voila P’tit Sam integre dans une bande de copains peu frequentables. Le voila a apprendre a jouer, a voler, a tricher. Et a pecher la truite aussi. Meme s’il lui faudra grandir pour comprendre qu’il a d’abord decouvert, ces annees-la, le fantastique pouvoir redempteur de l’amour.
Richard Russo vit dans le Maine. Professeur de litterature, il se consacre desormais a l’ecriture, et est internationalement reconnu comme l’un des maitres du roman americain d’aujourd’hui.
- La revue de presse Philippe Lancon – Liberation du 17 novembre2005
En exergue de ce deuxieme roman, paru en 1988 aux Etats-Unis, Richard Russo precise que la ville de Mohawk, comme ses habitants, n’existe que dans l’imagination de l’auteur. L’imagination est un corps malade de souvenirs qui meurt et ressuscite dans un linceul de papier relie ; c’est sa chance de survie plus que de guerison. Le modele de Mohawk est bien la ville ou l’ecrivain americain passa son enfance, Gloversville, la ville des gantiers, Etat de New York. Mohawk etait d’ailleurs le titre de son premier roman, publie deux ans plus tot. Gloversville-Mohawk est une agglomeration de tanneurs en deroute plantee dans la nature belle et froide, pres des monts Adirondacks. Adirondack signifie mangeur d’arbres, c’est un sarcasme indien et ce pourrait etre la definition de n’importe quel livre, d’un livre comme celui-la, le minutieux recit des mots et gestes d’une famille et d’une communaute qui flottent dans le debrouillis. Des hommes mangent des arbres en gros pour mieux parler dans le detail d’hommes qui vivent la ou ils ne poussent plus… Que se passe-t-il quand il ne se passe rien ? Plein de choses, des bonnes et des pires. Russo voit et entend tout. Il prend des pages pour decrire une partie de billard, un dejeuner dans une brasserie, une partie de peche a la truite. Elles ne sont jamais perdues. La maniere dont un homme mord dans son steak tout en parlant a sa maitresse sous l’oeil du restaurateur est l’occasion pour l’ecrivain de rappeler tout ce qui les a fait aboutir la. La brasserie-grill est l’un de ses lieux favoris : on dirait qu’il a ecrit ses romans sur le comptoir, dans les odeurs et le bruit des voix ; l’ecrivain, c’est le client solitaire et muet d’a cote. Du tout, il fait un bon gros recit travaille a la dentelle…
- La revue de presse Andre Clavel – L’Express du 22 septembre 2005
Henry James pretendait qu’il est impossible de tout connaitre d’un coeur humain. Il ignorait qu’un de ses futurs confreres saurait relever ce defi : pour l’Americain Richard Russo – ne en 1949, installe dans le Maine – le coeur humain n’a en effet aucun secret. C’est son squat favori, son terrain de chasse, avec vue imprenable sur l’inextricable continent de nos emotions. Ses personnages preferes ? Les seconds roles, les desherites, tous ces anonymes de l’Amerique profonde qu’il rend merveilleusement attachants parce qu’il n’a pas son pareil pour les ecouter, pour leur arracher aveux et confidences… Avec Quatre Saisons a Mohawk, Russo pose son zoom sur un bled perdu de l’Etat de New York avant de transformer la banalite en legende, a force de compassion et de tendresse… Il ne se passe presque rien dans son roman, et pourtant c’est toute la vie qui fremit ici, sous le regard d’un virtuose de la psychologie…
- La revue de presse Frederic Vitoux – Le Nouvel Observateur du 1er septembre 2005
Richard Russo est un tres bon romancier. On le savait depuis le Declin de l’empire Whiting. On aurait pu s’en rendre compte en 1986, si avait ete traduit a cette date l’un de ses premiers ouvrages, ces Quatre Saisons a Mohawk ou il installait deja son decor, cette petite ville de l’Etat de New York, economiquement sinistree apres la guerre quand ses usines de tannerie fermerent les unes apres les autres, ou il creait son univers fraternel peuple d’alcooliques velleitaires, de joueurs de billard irascibles ou de jeunes demoiselles fortunees, arrogantes et charmeuses a la fois, ou il deployait en bref cette lumiere ou cette ecriture si patiente, assez proche des peintures d’Edward Hopper.
Un bon romancier prend son temps. C’est aussi a cela qu’on le reconnait… Un bon romancier surtout n’a pas peur des cliches, des situations les plus convenues. Ou plutot – ce qui n’est pas du tout la meme chose – il ne se laisse pas paralyser par ce qui ne serait qu’un lieu commun s’il s’abandonnait a un exercice d’imitation, alors qu’il les reinvente au contraire, ces situations traditionnelles, ces types de caracteres deja bien constitues, avec une fraicheur, une sincerite des plus persuasives…