
Auteur : Jim Harrison
Traducteur : Brice Matthieussent
Date de saisie : 00/00/0000
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Bourgois, Paris, France
Collection : Litterature etrangere
Prix : 23.00 / 150.87 F
ISBN : 978-2-267-01920-9
GENCOD : 9782267019209
- Le journal sonore des livres : Lu par Helene Lausseur – 15/05/2007
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Helene Lausseur – 15/05/2007
- Les presentations des editeurs : 05/05/2007
Donald, metis Chippewa-Finnois de 45 ans, souffre d’une sclerose en plaques.
Prenant conscience que personne ne sera capable de transmettre a ses enfants l’histoire de leur famille apres sa mort, il commence a la dicter a sa femme Cynthia. Il devoile ainsi, entre autres, sa relation a un heritage spirituel unique et l’installation de ses aieux dans le Michigan voila trois generations. Pendant ce temps, autour de lui, ses proches luttent pour l’accompagner vers la mort avec la dignite qui l’a caracterise toute sa vie.
Jim Harrison ecrit sur le coeur de ce pays comme personne, sur le pouvoir cicatrisant de la Nature, le lien profond ente la sensualite et le spirituel et les plaisirs qui elevent la vie jusqu’au sublime.
- La revue de presse Martine Laval – Telerama du 4 juillet 2007
La voix la plus sensible, energique et affolante, est bien sur celle de Donald. Il va mourir d’une maladie incurable. Il dicte a sa femme son histoire. Ose pour la premiere fois se raconter, avouer son enfance de metis indien. Et la, comme toujours, Jim Harrison explose. D’une prose magnifique, il pleure sur le pays perdu, la nature oubliee, les hommes (ouvriers, Indiens) bafoues, et met en perspective les liens fragiles, presque occultes, qui unissent ou devraient unir les uns aux autres. Mais Retour en terre, malgre ses allures de testament, est tout entier berce de sensualite, d’une melancolie suave.
- La revue de presse Bruno Corty – Le Figaro du 10 mai 2007
Trois ans apres la saga De Marquette a Veracruz, Jim Harrison reprend ses personnages et son decor du nord du Michigan pour une nouvelle histoire de deuil et de redemption…
Comme dans le magnifique roman de Stewart O’Nan, Nos plus beaux souvenirs (L’Olivier), Jim Harrison pose avec subtilite les questions qui hantent ceux qui sont confrontes a la mort, a la disparition d’un etre cher. Comment accepter l’ineluctable, comment vivre la dechirure ? Alors que chez nous la mort est aseptisee, froide, recouverte d’un monceau de decisions urgentes a prendre, de formalites a remplir, chez Harrison, elle est plus naturelle…
Roman du deuil, melancolique et plein d’espoir, sensuel et sensible, Retour en terre est l’oeuvre d’un ecrivain et d’un homme depressif de 70 ans qui, on s’en rejouit, n’a pas renonce a la vie.
- La revue de presse Andre Clavel – L’Express du 3 mai 2007
Grand buveur, fine fourchette, sybarite ventripotent, Jim Harrison s’est forge une reputation de matamore taillant a la machette une oeuvre aussi sauvage que les grizzlis du Far West. Mais il ne faut pas se fier aux cliches. Car ce baroudeur aux allures de cyclope a la fragilite d’un ecureuil…
J’ai simplement essaye, dira-t-il, de trouver ma place dans le monde en evitant ce dernier, ce qui signifie limiter ma presence ici-bas aux forets et aux rivieres. Ces mots sont sans doute un autoportrait de Jim Harrison, qui signe un roman dechirant mais fabuleusement charnel, ou se melent la sensualite et la mort, les tourments des coeurs et les jouvences de la vie sauvage. Comme si cet office des tenebres se transformait peu a peu en un hymne a la joie, sous les caresses du vent.
- Les courts extraits de livres : 05/06/2007
1995
Allonge, je parle a Cynthia car c’est a peu pres tout ce que mon infirmite me permet de faire. Nous habitons son ancienne maison a Marquette afin de rester a proximite des medecins. Son frere David vit d’habitude ici, mais il s’absente souvent pour jeter un coup d’oeil a diverses parties du monde, surtout au Mexique. Cynthia et moi nous sommes enfuis au cours de notre adolescence, avant de nous marier, et la voila revenue a son point de depart. Clarence, mon pere, a travaille comme jardinier pour la famille de ma femme durant une trentaine d’annees. Mon lit se trouve dans le bureau de son pere, car je n’arrive plus a monter l’escalier. Un des murs du bureau est couvert de livres, une echelle mobile permet d’atteindre les etageres superieures. Cynthia affirme que son frere vit a l’interieur de ces livres et qu’il n’en est jamais vraiment sorti. J’ai quarante-cinq ans et il semble que je doive quitter cette terre de bonne heure, mais ce sont des choses qui arrivent.
Je ne maitrise pas assez bien la langue anglaise pour decrire mes pensees, mes souvenirs ou toutes mes emotions liees a la maladie, si bien que je m’adresse a Cynthia [J’interviens le moins possible. Cynthia], car elle desire que nos deux enfants apprennent quelque chose sur l’histoire de la famille de leur pere.
Il y a eu trois generations de Clarence, mais a ma naissance mon pere s’est dit que ce prenom ne leur avait pas vraiment porte chance et on m’a donc appele Donald, en souvenir d’un de ses jeunes amis mort accidentellement au fond de la mine, pres d’Ishpeming. Le premier Clarence, ainsi prenomme a cause d’un pretre jesuite missionnaire aupres des Indiens du Minnesota, attendit la cinquantaine pour devenir pere, car ce monde lui inspirait peu de certitudes. Il avait essaye de s’installer dans l’est du pays en 1871 parce que sa mere lui avait parle des immenses forets de la Peninsule Nord. Une partie de la famille de cette femme avait quitte cette peninsule pour s’en aller vers l’ouest et le Minnesota, car les Blancs affluaient dans la peninsule de Keweenaw ou l’on avait trouve du cuivre. Elle appartenait a la tribu des Chippewas (Anishinabe), mais elle coucha avec un immigrant qui venait de rejoindre la region de Pipestone dans le sud-ouest du Minnesota. Cet homme arrivait d’Islande et un groupe de ses concitoyens etait venu jusque-la pour cultiver cette excellente terre. A l’epoque on menait la vie dure aux Indiens, car les Sioux avaient massacre un groupe de paysans pres de New Ulm et les colons se mefiaient de tous les Indiens jusqu’au dernier. La mere du premier Clarence mourut ainsi lorsque son fils avait douze ans et il ne connut jamais son pere.