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Seuls face a l’ouragan : Fastnet 1979, au coeur de la tragedie

Auteur : Sinead O’Brien | Nick Ward

Traducteur : Gerard Janichon

Date de saisie : 11/06/2008

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Glenat, Grenoble, France

Collection : Hommes et oceans

Prix : 22.00 €

ISBN : 978-2-7234-6314-0

GENCOD : 9782723463140

Sorti le : 11/06/2008

  • Les presentations des editeurs : 24/06/2008

Le 14 aout 1979, la tempete frappe sans prevenir au beau milieu de la flotte de la Course du Fastnet. Pieges dans une mer monstrueuse, les concurrents ne se battent plus pour la victoire, mais pour leur vie. Avant meme la fin de la journee, quinze marins ont peri.

A bord de Grimalkin, qui mene la course en tete dans sa categorie, Nick Ward et ses cinq coequipiers luttent contre les elements. Apres un chavirage plus violent que les precedents, Nick perd connaissance. A son reveil, il s’apercoit qu’il est seul a bord, avec son coequipier Gerry, lui aussi inconscient. Le radeau de sauvetage a disparu. Ou sont passes les quatre autres ?

Commence alors une survie terrifiante ; des deux hommes laisses pour morts, abandonnes dans la tempete par leurs compagnons, un seul sera sauve. Cette experience eprouvante, Nick Ward ne l’avait jamais racontee. Aujourd’hui, presque trente ans apres, il revele pour la premiere fois les conditions materielles et psychologiques du drame qui a change sa vie.

Depuis sa plus tendre enfance, Nick Ward n’a connu qu’une passion : la voile, dont il a fait son metier, en travaillant aupres d’un shipchandler. Apres la tragedie de 1979, il a continue de naviguer, mais a refuse de parler de ce qui s’etait passe.

Sinead O’Brien est realisatrice de films documentaires. C’est a ce titre qu’elle s’est interessee a la tragedie de 1979, et qu’elle a rencontre Nick Ward. Elle est parvenue a le convaincre de raconter pour la premiere fois son experience.

  • Les courts extraits de livres : 24/06/2008

Rompre le silence

C’etait il y a un peu plus de vingt-six ans. Je me revois, seul face a ma petite table de l’hopital Treliske, dans les Cornouailles du nord, avec un crayon et du papier fourni par l’etablissement. Il me paraissait alors important de rapporter les faits tels que je les avais vecus, pendant qu’ils etaient encore tout frais dans mon esprit. J’etais fatigue, abattu, mais les mots sortaient d’eux-memes. Nous etions le 15 aout 1979, au lendemain de l’evenement le plus marquant de ma vie. Ce dernier quart de siecle m’a donne de multiples occasions de m’appesantir sur les quatorze heures les plus longues de mon existence, partagees avec mon ami et coequipier Gerry Winks a bord du voilier Grimalkin.
Quatre jours auparavant, le 11 aout 1979, pour mon premier Fastnet, j’avais integre un equipage de six personnes, compose de David Sheahan (proprietaire et skipper de Grimalkin), son fils Matthew Sheahan, Gerald Winks dit Gerry, Mike Doyle et Dave Wheeler. Nous etions tous fiers et excites de participer a cette fameuse regate hauturiere de 600 milles. La course avait debute dans des conditions presque parfaites, mais le troisieme jour survint l’imprevu, et Grimalkin – comme la majorite des autres voiliers – se retrouva piege dans la plus mortelle tempete de l’histoire du nautisme.
La desastreuse course du Fastnet 1979 a coute la vie a quinze marins, dont deux de l’equipage de Grimalkin, David Sheahan et Gerald Winks. On a beaucoup ecrit a ce sujet, longuement glose sur les circonstances dans lesquelles Gerald Winks et moi-meme avons ete laisses pour morts, abandonnes par nos camarades, au paroxysme de la tempete. Depuis, j’ai rarement vu les trois autres survivants de Grimalkin, Mike Doyle, Dave Wheeler et Matthew Sheahan, et pas su grand-chose d’eux durant ce dernier quart de siecle. La presse nautique, la television, les medias ont largement debattu et analyse les quelques jours que nous avons passes ensemble a bord de Grimalkin. Mais nous, l’equipage, les survivants, les derniers restants, nous n’en avons pas discute, ni en public ni en prive. J’ai toujours senti qu’il subsistait un malaise entre nous. Recemment, a l’occasion d’un documentaire a la television, j’ai entendu Matthew dire que ce deuil etait clos. Comme moi (et probablement comme Mike et Dave), je suis persuade qu’il a sa propre perception des evenements de cette horrible journee du mois d’aout.