Auteur : Salman Rushdie
Traducteur : Claro
Date de saisie : 00/00/0000
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Plon, Paris, France
Collection : Feux croises
Prix : 22.00 / 144.31 F
ISBN : 978-2-259-19343-6
GENCOD : 9782259193436
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- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
Los Angeles, 1991. Maximilien Ophuls, notable americain, ex-ambassadeur des Etats-Unis en Inde, devenu chef de la lutte antiterroriste en Amerique, est egorge en plein jour, devant chez sa fille illegitime India. Il a ete abattu par son chauffeur cachemiri, un mysterieux personnage se faisant appeler Shalimar le clown. Tout semble d’abord indiquer un assassinat politique, mais il s’agit en fait d’un crime passionnel d’une nature tres speciale. Voici l’histoire de Maximilien, de son assassin et de sa fille – ainsi que d’un quatrieme personnage, la femme qui unit leurs destins. L’histoire d’un amour profond qui connait une fin tragique, au fil d’une epopee qui s’etend de la Californie a la France sous l’Occupation, l’Angleterre et, surtout, le Cachemire… Au coeur de ce recit se trouve un paradis terrestre peuple de pechers et d’abeilles, de montagnes et de lacs, de femmes aux yeux couleur d’emeraude et d’hommes assassins : un paradis detruit, aneanti plutot que perdu. Couvrant le globe et traversant l’Histoire, le nouveau recit de Salman Rushdie seduit des les premieres pages et capte l’esprit d’une epoque bouleversee et bouleversante.
Salman Rushdie, ne a Bombay en 1947, vit entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne depuis 1961. Il est l’auteur d’essais, de nouvelles et de sept romans parmi lesquels Les Enfants de minuit (Booker Prize 1981), La Honte (Prix du Meilleur Livre etranger 1983), Les Versets sataniques, Le Dernier Soupir du Maure, La Terre sous ses pieds et Furie.
- La revue de presse Didier Jacob – Le Nouvel Observateur du 5 janvier 2006
… l’auteur des Versets sataniques, qui vit aujourd’hui a New York, raconte le tragique destin d’un ambassadeur americain grand genre, eleve a Strasbourg dans une famille juive, et assassine a Los Angeles sous les yeux de sa fille India, le jour de ses 24 ans. Le coupable ? Shalimar, un jeune Cachemiri qui a connu la splendeur des jardins, le faste des banquets, la beaute des costumes du theatre traditionnel. Car ce flamboyant roman, qui ne se refuse aucun rebondissement, est d’abord, pour Rushdie, un retour aux sources et aux grandes obsessions… Comme s’il fallait conjurer, a force d’adjectifs, les ruines futures, l’ecrivain rebatit de maniere premonitoire son paradis detruit, aneanti plutot que perdu. Ainsi on a compris que nul, sauf lui, n’est prophete en son Rushdie.
- La revue de presse Raphaelle Rerolle – Le Monde du 4 novembre 2005
Enfin, revoila Rushdie. Pas l’auteur cacophonique et brouillon de La Terre sous ses pieds, son avant-dernier roman, ni meme celui de Furie, encore passablement confus : le Salman Rushdie d’avant, ecrivain pugnace et farouchement libre – celui dont l’audace et l’imagination s’etaient si bien incarnees dans Les Enfants de minuit, son premier grand livre, laureat du Booker Prize en 1981. Comme si les annees maudites, inaugurees par la fatwa de 1989 (un genre de “contrat” religieux, suspendu au-dessus de sa tete par des mollahs iraniens a qui Les Versets sataniques – 4 – avait effectivement paru diabolique) s’etaient finalement refermees. Et que la recente pacification de son histoire personnelle, faite de secret, de camouflage et d’exils successifs durant les annees de traque, permettait au talent de donner sa pleine mesure : celle de la liberte… Il est vrai que Shalimar le clown propose une version maitrisee, aboutie, de tous les ingredients litteraires qui font la singularite de Salman Rushdie. A commencer par une incroyable puissance imaginaire, veritable eruption narrative et verbale qui caracterise toute l’oeuvre. Divise en cinq parties correspondant aux trajectoires des personnages principaux, le livre a sa source dans la region du Cachemire, pays prospere que s’arrachent l’Inde et le Pakistan depuis la partition de 1947. C’est a cet endroit du monde, au pied de la chaine himalayenne, que s’enracinent les destins croises d’une poignee d’hommes et de femmes plus grands que nature : Shalimar, un mysterieux acrobate devenu meurtrier, Max Ophuls, ex-ambassadeur des Etats-Unis en Inde et responsable de la lutte anti-terroriste en Amerique, India, sa fille illegitime et Boonyi, mere de cette derniere. L’intrigue, qui se developpe a partir de l’assassinat de Max Ophuls a Los Angeles, en 1991, brasse une multitude de personnages, de dieux, de lieux (entre autres, la France de l’Occupation), de temps et de sujets, parmi lesquels le terrorisme islamique, la partition de l’Inde ou la cohabitation des musulmans et des hindous… On peut etre irrite, bien sur, par les emphases de Rushdie, par ses blagues, par la fureur accumulatrice qui le saisit parfois (de noms propres, d’adjectifs, de syllogismes), mais la vigueur de cette prose, son humour et sa force tragique, finissent toujours par l’emporter. Car Salman Rushdie est avant tout un homme qui aime la vie. Et qui diffuse, dans son livre – pas seulement dans son sujet, mais dans sa construction et dans sa langue – cette robuste passion…
- La revue de presse Natalie Levisalles – Liberation du 20 octobre 2005
Shalimar le clown est une histoire d’amour qui commence et finit par un meurtre. L’assassinat politique qui ouvre le livre se trouve donc etre un crime passionnel, quoique les choses soient un peu plus compliquees, de meme que les relations qui unissent Max l’ambassadeur, sa fille India et son chauffeur Shalimar sont incomprehensibles tant qu’on n’a pas decouvert l’existence de la danseuse Boonyi qui, parce qu’elle est insatisfaite de son sort et veut choisir son destin, fera le malheur des trois autres… Dans Shalimar le clown, il est aussi beaucoup question de banquets. Rushdie a toujours ecrit sur la nourriture : dans les Enfants de minuit deja, il y avait des pages entieres et delicieuses sur la fabrication du chutney et des pickles. Mais c’est la premiere fois qu’il sort de la ville, qu’il ecrit sur la montagne et les villages, sur les vallees du Cachemire, vertes et fertiles en ete, immobilisees par la neige sept mois par an. Ancien etudiant en histoire, toujours fascine par la maniere dont se lient des evenements survenus a des milliers de kilometres et des dizaines d’annees de distance, il raconte ici un Cachemire idyllique devenu camp d’entrainement pour les djihadistes, un paradis detruit par la guerre…
- La revue de presse Alexandre Fillon – Lire, d’octobre 2005
Quatre ans apres le new-yorkais Furie, Salman Rushdie retrouve le cosmopolitisme de La terre sous ses pieds, sans avoir rien perdu de sa verve, de son art de conteur, de son humour. Dans ce roman endiable, parfaitement agence et marque par la presence de jeunes personnes du sexe feminin, Rushdie a laisse une belle part de lumiere a un memorable personnage masculin. On se souviendra longtemps du portrait du charismatique et seduisant Maximilien Ophuls, ambassadeur franco-americain presque octogenaire qui meurt a l’issue de la premiere partie, et dont le souvenir demeure vivace jusqu’a la derniere page.
Rushdie ouvre le bal aux Etats-Unis, pays qu’il connait visiblement comme sa poche… Le Cachemire, Rushdie y file ensuite, racontant comment l’acrobate Noman Sher Noman, que l’on surnomme Shalimar le clown, tomba amoureux pour la premiere fois a l’age de quatorze ans de la delicieuse Boonyi Kaul qu’il finit par epouser au nez et a la barbe de Gopinah, a la fois maitre d’ecole et espion, et du colonel Kachhwaha, outre par son echec continuel a mourir au combat. Venu en visite au Cachemire en 1965 apres les vingt-cinq jours de la guerre entre l’Inde et le Pakistan, Maximilien Ophuls allait succomber a son tour au charme d’une danseuse du village de Pachigam prenommee Boonyi ! Fin stratege, notre hote fait ensuite marche arriere pour se poser a Strasbourg sur les traces du jeune Maximilien, en pleine Seconde Guerre mondiale. Mieux vaut accrocher sa ceinture, tant l’affaire est menee tambour battant… Shalimar le clown emboite une a une les pieces d’un puzzle extraordinaire. L’une des plus grandes reussites de Rushdie.
- La revue de presse Michele Gazier – Telerama du 28 septembre 2005
Si Furie, le precedent roman de Salman Rushdie, pechait par une certaine pauvrete d’ecriture – on n’y retrouvait plus la verve des Enfants de minuit, de La Honte ou du Dernier Soupir du Maure -, Shalimar le clown celebre le retour du plus rabelaisien des ecrivains de langue anglaise. Ecrit avant les attentats du 11 Septembre, Furie annoncait a sa maniere l’evenement tragique… Avec Shalimar, direction la cote Ouest, a Los Angeles. La vivent India, une jeune femme de 24 ans, et son pere, ancien ambassadeur americain en Inde, heros de la Resistance. Celui-ci a engage a son service Shalimar, un chauffeur d’origine cachemirienne tres style. Mais, peu apres la premiere rencontre d’India et de Shalimar, ce dernier egorge l’ambassadeur et s’enfuit. India, bouleversee, doit remonter le temps, parcourir l’histoire et arpenter la geographie de cet Orient dont elle ignore presque tout pour decouvrir le mystere de ses origines. De cette histoire tragique et dans le fond banale – une jeune orpheline enquete sur le passe des siens -, un ecrivain classique aurait tire un recit plein d’emotion et de suspense, entre drame, recherche du temps perdu et fait divers. Rushdie, lui, compose une epopee baroque… Rushdie ignore les frontieres culturelles et se nourrit de tous les livres avec un appetit d’ogre. Rabelais, les recits d’aventures americains, le realisme magique a la Garcia Marquez et le merveilleux oriental cohabitent sous sa plume. Moderne Gargantua, il fait sa soupe de mots et de lettres. Un regal pour lecteurs gourmands !