Auteur : Rachel Corenblit
Date de saisie : 16/04/2007
Genre : Jeunesse a partir de 13 ans
Editeur : Ed. du Rouergue, Rodez, France
Collection : Monde
Prix : 9.00 / 59.04 F
ISBN : 978-2-84156-837-6
GENCOD : 9782841568376
- Les courtes lectures : Lu par Nathalie Bruthiaux – 26/04/2007
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Nathalie Bruthiaux – 26/04/2007
- Les presentations des editeurs : 17/04/2007
Camille et Chaima se rencontrent dans un hopital, a Toulouse. L’une est au chevet de sa grand-mere, l’autre vient pour son grand-oncle qui est en train de mourir. Elles sortent en meme temps respirer dans le couloir. Elles s’assoient par terre, elles rient, elles parlent. Elles ne savent pas encore ce qui les lie, elles et leur famille. Une histoire qui a commence il y a longtemps, dans les annees 1940. Ou plutot quatre histoires, celles de Leah, Oumaima, David et Yashin. Deux garcons et deux filles qui ne se connaissaient pas. L’un se cache dans un petit village de France, les deux filles se terrent dans une cave a Jerusalem en attendant que ca explose, pendant que le dernier est en route vers un camp de refugies, en Cisjordanie. Le destin, la fatalite, on peut ne pas y croire. Mais entre Camille, d’origine juive et Chaima, palestinienne, il y a plus qu’une simple rencontre. Ce jour de juin, a Toulouse, elles se racontent leur histoire, par-dela leurs differences, par-dela tes haines et les souffrances des leurs.
Au travers de destins meles, Sholom salam maintenant est la reconstitution sensible de plus d’un demi-siecle de conflit entre les peuples israelien et palestinien. Nee au Quebec en 1969, Rachel Corenblit a vecu a Jerusalem, Nice, Paris, Marseille et enseigne aujourd’hui a Toulouse. Shalom salam maintenant est son premier roman.
- Les courts extraits de livres : 17/04/2007
Il y a aussi sa tante Ida et Mme Haimof, la voisine du troisieme et Mme Chemberg qui se masse les pieds en meme temps qu’elle essuie ses larmes. Elles se courbent, les dames, elles se cognent presque le front et leurs mains trempent dans leurs mouchoirs.
C’est tout petit, la cave, c’est minuscule et tout le monde absorbe.
Elle, elle s’en fiche. Les explosions, c’est pas important. Les cris, la nuit, qui descendent jusqu’au fond, ca ne la reveille pas. Parce que mourir, c’est rien.
Juste ses cheveux. Elle les regrette. Ils etaient noirs, longs et boucles. Une vraie criniere de lionne. Mais tous les gosses y sont passes. Moischele, son frere, ressemble a un oiseau deplume et ses deux cousins et les enfants Haimof et la grande Chemberg qui a quinze ans et des nenes gros comme la lune, tous, ils ont le crane degage. Le visage moche. L’air du pauvre qui va bientot crever.
Crever, elle s’en fiche. Plein de fois, elle a failli.
L’explosion du King David Hotel. Elle rentrait avec Moische et Josephine de la piscine du centre sportif, le YMCA. Le bruit leur a pete dessus comme un dragon qui souffle son feu. Ils ont attrape le vent brulant en plein visage. Pas le temps de se jeter par terre. Pas le temps de reflechir, de pleurer, de prier. Apres, ils ont vu les gens courir dans tous les sens, hurler. Les soldats egares, leurs casques oublies, les visages rougis et les ambulances affolees sous le ciel bleu.
L’epicerie de Mahmoud. Bombee. A deux pates de la maison. Elle faisait une sieste dans le salon, la fenetre fermee pour ne pas entendre le brouhaha de la rue King-George. La vitre a eclate en mille morceaux qui sont alles se planter sur le canape. La ou elle dort d’habitude. Elle s’etait assoupie dans le fauteuil. Deux centimetres. Pas grand-chose. A quoi ca tient ? Reussir a respirer. Ne pas penser.