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Souvenirs d’un marchand de tableaux

Couverture du livre Souvenirs d'un marchand de tableaux

Auteur : Ambroise Vollard

Date de saisie : 30/05/2007

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Albin Michel, Paris, France

Prix : 22.00 / 144.31 F

ISBN : 978-2-226-15867-3

GENCOD : 9782226158673

  • Les courtes lectures : Lu par Claire Lamarre – 08/06/2007

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Claire Lamarre – 05/06/2007

  • Les presentations des editeurs : 08/06/2007

Genial precurseur, decouvreur de talents, inventeur de l’artiste moderne, personnage legendaire et pittoresque, le grand marchand d’art Ambroise Vollard (1866-1939) fut egalement un conteur hors pair. Dans ces souvenirs a batons rompus, il retrace son parcours et relate, avec humour et nonchalance, ses rencontres, ses relations avec Manet, le Douanier Rousseau, Degas et Maillol, Renoir ou Rodin, ses conversations avec Mirbeau ou Mallarme, et les confidences qu’il recut de ces artistes.
Vollard, qui fut egalement un des editeurs d’art les plus reputes de son temps, initie avec cet ouvrage le genre de la biographie d’artiste. Melant les anecdotes pittoresques aux analyses visionnaires, ces Souvenirs d’un marchand de tableaux demeurent autant un document irremplacable sur la naissance de l’art moderne qu’un temoignage unique sur la vie artistique et intellectuelle du debut du XXe siecle.

  • Les courts extraits de livres : 08/06/2007

DE L’ILE DE LA REUNION A LA FACULTE DE DROIT DE MONTPELLIER

Ma famille. – Mes premieres annees. – J’ai la passion des beaux uniformes. – Je veux etre medecin de marine. – Bachelier. – Je renonce a la carriere medicale. – II est decide que je ferai mon droit.

Je suis ne a l’ile de La Reunion, cette perle de l’ocean Indien connue d’abord sous le nom d’ile Bourbon et dont les sites enchanteurs et les moeurs ont si bien ete decrits par Marius-Ary Leblond. Il arrive, lorsque je parle de mon pays natal, qu’on me demande : Combien y a-t-il d’habitants et quelle est la superficie de votre ile ? J’ai lu que La Reunion etait plus petite que le plus petit departement francais, le departement de la Seine excepte. Pour ce qui est du nombre des habitants, je l’ai toujours ignore.
Ce que je sais par contre, c’est que le premier noyau de colonisation de l’ile Bourbon a ete forme, en grande partie, de familles aristocratiques venues de France : nos rois, par maintes ordonnances, avaient edicte que les nobles ne derogeraient pas en allant coloniser. Il y eut aussi les paysans, dont la politique de Golbert s’attacha a peupler les terres nouvellement rattachees a la couronne. Lors de la Revolution, nombre de ci-devant, menaces dans leur vie, allerent egalement aux Iles pour y chercher refuge. Enfin, on doit ajouter des Francais de toutes classes, que l’esprit d’aventure avait pousses a s’expatrier.
Ce fut le cas de mon grand-pere maternel. Il etait originaire de la region du Nord. Tout jeune, son reve eut ete d’etre peintre. Mais finalement il etait parti chercher fortune a La Reunion, ou il s’unit a une jeune fille dont les parents etaient Provencaux. Je me souviens que, parmi les papiers qu’il avait laisses, je decouvris le brouillon d’une lettre adressee a un ami de France et ou il parlait du divin Ingres. Ce qualificatif de divin applique a un peintre, devait d’autant plus me frapper que je ne l’avais pas encore vu employer pour designer un etre humain.
Quant a mon pere, dont les parents n’avaient jamais quitte l’ancienne province de l’Ile-de-France, il etait venu a La Reunion pour entrer dans une etude de notaire qu’il finit par acquerir. Ce fut quelques annees apres son arrivee dans l’ile qu’il se maria. De cette union, il eut dix enfants dont j’etais l’aine.