
Auteur : Christina Mirjol
Date de saisie : 05/09/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Mercure de France, Paris, France
Collection : Bleue
Prix : 13.00 / 85.27 F
ISBN : 978-2-7152-2770-5
GENCOD : 9782715227705
Sorti le : 23/08/2007
- Les presentations des editeurs : 05/09/2007
Tout le monde peut le voir qu’au lieu de me hater je reste sur le banc assise a regarder les oiseaux picorer. Et la nuit qui s’annonce… Dans un petit moment il n’y aura plus de bruit, bientot plus de lumiere et de plus en plus d’animaux. Mais qu’on ne me voie plus dans la nuit qui avance, c’est ca qui me soulage, dit Suzanne. Puisque je ne rentre pas. Puisque je suis partie et ne fais plus partie de ce monde, des femmes, qui rentrent a l’heure le soir, dans leur maison, le soir, a six ou sept heures, tous les soirs, apres le travail et les courses; qui retrouvent leur mari, leurs enfants, leur maison, la table et la cuisine.
Suzanne, cinquante-deux ans, licenciee pour avoir egare un dossier, s’est assise un moment sur un banc.
Un an plus tard, Suzanne est toujours sur son banc, le collectif des maitres des chiens du quartier et des proprietaires ayant des fenetres sur rue a depose une plainte contre cette situation incongrue, et c’est la ronde des badauds autour d’elle, des gens comme il faut qu’elle derange mais qui viennent l’epier…
Porte par une ecriture insolite, ce premier roman de Christina Mirjol est un emouvant requisitoire contre la misere de la vie ordinaire.
- Les courts extraits de livres : 05/09/2007
Je m’appelle Suzanne, j’ai cinquante-deux ans. Cela fait bien trente-cinq ans que je travaille. Douze ans dans ce bureau. Et voila qu’on me voit assise sans bouger sur un banc a huit heures du soir.
Et ca fait combien de temps que je me suis mariee ? dit Suzanne. Cela fait bien trente ans. Oui. Cela fera trente ans. Il y aura trente ans l’an prochain que je me suis mariee, vingt ans que j’habite cette ville. Et qu’est-ce que cela fait si je reste assise maintenant sans bouger, ce que tout le monde peut voir, sans compter se demander, une femme sur un banc, a huit heures du soir sur un banc, toute seule et assise sur un banc, le banc de la rue Montalbert, si deserte a huit heures du soir. Qu’est-ce que cela fait donc, le banc de la rue Montalbert est presque sur mon chemin, il est donc naturel que je m’assoie puisque je suis si lasse.
Douze ans chez Hans Keller, mon patron, et voila qu’il me met a la porte, dit Suzanne. A cinquante-deux ans. Trente-cinq ans que je travaille. Douze ans dans ce bureau. Et voila qu’il me met a la porte. Le dossier Richter, a dit Hans Keller, etait l’unique dossier urgent, le principal dossier, les autres peuvent attendre, le plus gros dossier c’est Richter. C’est donc un gros dossier qui m’aura echappe. Que j’aurai oublie dans un coin du bureau. Oublie dans un coin en tant qu’unique dossier. Certainement. Dans un coin du bureau. Pinelli savait-il que le dossier Richter etait un gros dossier ? L’unique dossier urgent. Pinelli ou un autre. Et on ne m’a rien dit. Tout se passe tellement vite.
Suzanne, vous passerez dans mon bureau a dix heures, dit le patron Keller.
A dix heures moins cinq je suis devant le bureau du patron et je frappe a la porte.
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