Auteur : Mathieu Terence
Date de saisie : 23/08/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Gallimard, Paris, France
Collection : Blanche
Prix : 15.00 / 98.39 F
ISBN : 978-2-07-078526-1
GENCOD : 9782070785261
Sorti le : 23/08/2007
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les presentations des editeurs : 23/11/2007
Dans un futur proche, une jeune Francaise, Iris, purge a Atlin, en Colombie-Britannique (Canada), une peine de prison de dix-huit ans.
Lire, penser a son frere bien-aime, il ne lui reste que ces deux recours pour supporter le systeme de ” securite maximum “, la vie en communaute et l’entrainement au body-building qu’elle s’impose mysterieusement, tandis qu’elle elabore ce qu’elle espere etre son evasion. En d’autres lieux, un jeune homme se fait embaucher comme archiviste au service d’Otto Maas, l’architecte mondialement celebre qui a concu Atlin.
A la faveur de ces deux histoires qui pourraient bien n’en faire qu’une, l’auteur nous offre une reflexion saisissante a propos de l’emprise technique sur le monde et de ce qui est seul en mesure de s’y opposer : l’art et l’amour.
Mathieu Terence est ne en 1972. Il a notamment publie aux Editions Phebus Journal d’un coeur sec, Les Filles de l’ombre, Maitre-chien, et un recueil de poemes, Aux dimensions du monde (Leo Scheer).
- La revue de presse Verane Noel – Le Nouvel Observateur du 22 novembre 2007
Quel titre etrange, ou la technologie epouse la biologie : Technosmose. C’est celui du nouveau livre de Mathieu Terence. Il s’en explique dans une interview : Il n’y a pas que l’imagination qui differencie l’humain de la machine, mais ce don est, il est vrai, crucial a mes yeux. De quoi faire attendre un roman futuriste, dans la veine orwellienne de 1984. Et, comme prevu, on se retrouve face a un scenario alternatif, qui prend racine dans le present pour s’en emanciper en tissant un avenir des plus realistes…
Ni totalement rassurant ni tout a fait affolant, Technosmose offre une vision nouvelle de la technocratie qui nous guette. Une vision presque douce, loin des exces dont la science-fiction patit souvent.
- Les courts extraits de livres : 07/01/2008
Les lettres decroissent en taille. E, R, T, H, E, Z, R, H… Iris s’ecoute les scander sans hesitation a mesure qu’elles semblent s’eloigner, et avec elles le mur sur lequel est fixe le panneau du test de vision. Dix sur dix, comme pour l’ouie, consigne la medecin-chef dans le dossier medical de l’arrivante, ainsi qu’elle est denommee depuis qu’elle a franchi le seuil – cinq sas successifs, elle a compte – du centre de detention.
Sans bouger du fauteuil dans lequel une gardienne l’a aidee a s’asseoir avant de se retirer – ses mains menottees et reliees a une chaine qui lui ceinture la taille et fronce la vareuse orange des prisonniers en deplacement-, elle repond aux questions qui doivent permettre de faire le point sur son etat psychologique au moment de son admission a l’Institution de securite maximum d’Atlin, selon les mots formates de la generaliste. Il s’agit de savoir si elle a l’intention de creer des problemes, autrement dit de tenter de mettre fin a ses jours la nuit de son incarceration, et de lui prescrire en consequence les calmants adequats.
Apres qu elle lui a tenu les propos les plus rassurants possibles, son auscultrice delaisse le clavier de l’ordinateur, contourne le bureau en bois noir et revient vers elle en la mettant au fait de ce a quoi elles vont proceder. La regle est de soumettre l’arrivante a un examen de l’appareil urogenital. Ce disant, elle se baisse pres des jambieres biseautees aux angles et tire a elle, d’un cote du fauteuil puis de l’autre, une paire d’etriers equipes de leurs attelles chromees. Elle autorise Iris a se relever une seconde pour qu’elle ote son pantalon de survetement reglementaire et sa culotte en les faisant glisser au bas de ses chevilles ; elle les atteint de ses mains entravees au prix d’une complete genuflexion.
La medecin-chef regle l’assiette du fauteuil et imprime la position allongee au corps d’Iris qui s’est rassise. Elle deplie le bras articule de l’eclairage et braque son projecteur sur le bas-ventre qu’Iris vient de decouvrir en remontant sa vareuse au-dessus de son etroit nombril, bride comme l’oeil d’un siamois. Un autre temoin que la generaliste, a la vue de son pelage clair et clairseme, remarquerait que sa toison et sa chevelure brunes brillent du meme et discret eclat roux. Mais, on vient de le noter, la medecin-chef ne parait pas s’attarder a ce genre de considerations : alors qu’elle palpe la zone abdominale, puis pelvienne, de celle qui a cet instant est moins une detenue que sa patiente, elle lui pose les questions qui lui permettront de vaguement dresser son profil sexuel – aime-t-elle les hommes ou les femmes ? -, de repertorier ses antecedents gynecologiques, de consigner sa symptomatologie fonctionnelle.
A-t-elle ete violee en maison d’arret, avant d’arriver ici ? Iris repond par la negative, abandonnant ses jambes – et tout son corps en realite – a celle qui cale, l’un apres l’autre, ses pieds dans les etriers. Ouverte de la sorte, la gene d’etre plus vulnerable encore que lors de ses trois premiers mois d’emprisonnement l’incite a detourner les yeux de son interlocutrice – qui est en train d’enfiler, en les faisant claquer a ses poignets, une paire de gants de latex – pour parcourir du regard, en une lente ellipse, le cabinet medical plonge dans l’obscurite. Elle passe du plafonnier eteint au moniteur de mesures, du moniteur de mesures a l’angiographe, de l’angiographe a la desserte sur laquelle s’entassent en vrac, avec une mollesse de visceres fraichement dejetes sur le plan d’autopsie, l’embrouillamini des tuyaux du stethoscope, de l’otoscope et du tensiometre.
Sur la tablette inferieure de la desserte, pareil au squelette d’un oiseau de metal, brille le speculum dont la doctoresse se saisit. Elle lubrifie l’instrument de serum physiologique au-dessus d’un lavabo puis vient se placer entre les cuisses d’Iris qui continue de repondre par de sourds monosyllabes a son interrogatrice. L’intromission du bec ferme de l’engin est rapide. Un mouvement sur de rotation a la fin du geste permet d’actionner les valves d’ouverture des mandibules. Iris s’est tue.
Pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension et à élargir leurs connaissances sur ce sujet particulier, nous recommandons vivement d'utiliser les ressources et les matériaux disponibles sur cette page : http://www.mathgv.com/blog/thomas-cook-brighton-your-travel-booking-guide. Ceux-ci ont été soigneusement sélectionnés et publiés dans le but de fournir des informations complètes, précises et à jour pour vous aider dans votre parcours d'apprentissage.