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Tom est mort

Couverture du livre Tom est mort

Auteur : Marie Darrieussecq

Date de saisie : 23/08/2007

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : POL, Paris, France

Prix : 17.00 / 111.51 F

ISBN : 978-2-84682-209-1

GENCOD : 9782846822091

Sorti le : 23/08/2007

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  • Le choix des libraires : Choix de Angelique de la librairie DEVELAY a VILLEFRANCHE SUR SAONE, France – 12/09/2007

Roman fort en emotions et en sentiments et bien que le sujet traite soit difficile Marie Darrieussecq, grace a une ecriture intelligente, nous prend au coeur mais ne nous tire pas des larmes a chaque page, mais les ames sensibles seront fortement ebranlees par le destin de cette famille.
Une mere raconte, 10 ans apres la mort accidentelle de son fils Tom, sa vie, son manque, son incapacite a faire le deuil de cet enfant trop tot disparu. Peut-elle encore se dire la mere de Tom, ou alors sa courte vie est elle completement effacee ? D’ailleurs elle n’arrive meme plus a etre la mere de son fils aine et de sa petite fille de 18 mois. De toute facon elle ne parvient meme plus a faire face a la vie courante et delaisse sa famille avec toujours la meme phrase qui revient sans cesse, Tom est mort et je ne le verrai plus jamais……..

  • Le journal sonore des livres : Lu par Marie Darrieussecq- 25/09/2007

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Marie Darrieussecq – 25/09/2007

  • Les presentations des editeurs : 26/08/2007

Un simple recit, phrase apres phrase sur un cahier, pour raconter la mort de Tom, quatre ans et demi, a Sydney, en Australie.
Tom a un grand frere et une petite soeur, il a un pere et une mere. C’est elle qui raconte, dix ans plus tard, Francaise en exil, cherchant ses mots dans les Montagnes Bleues.

  • La revue de presse Christine Ferniot – Lire, septembre 2007

Car Tom est mort est un roman magnifique, qu’on lit sans respirer. Pas de kleenex, de faiblesse nevrotique ou de poesie larmoyante, chaque ligne est portee par une ecriture depecee, ne s’autorisant aucune fioriture, comme si l’auteur n’avait peur de rien, pouvait s’avancer sans fard et tout affronter, y compris le pire…
Marie Darrieussecq a transpose une histoire mythique dans ces lieux aseptises, lui donnant une allure de conte pour adultes. Mais elle ne s’est pas contentee de plaquer des situations, elle a transforme sa fiction en theatre antique, preferant la verite de la litterature a la realite de l’experience. Dans Le bebe, l’auteur n’etait qu’un sentiment, une situation; ici, comme dans Truismes, Marie Darrieussecq ecrit un livre noir, un roman terrifiant nourri de cette culpabilite insurmontable qui menace chacun de nous a tout instant.

  • La revue de presse Patrick Kechichian – Le Monde du 31 aout 2007

On devrait bannir certains mots, ou du moins les mettre en jachere, en attendant qu’ils retrouvent un peu de leur force et de leur capacite a signifier. Ainsi de l'”emotion”, qui est a chaque instant, en toute circonstance, dans la bouche et sous la plume des politiques, des journalistes, des psychologues improvises de la vie sociale, de quelques ecrivains aussi. Mais en meme temps peut-on, par exemple, parler de la mort d’un enfant sans emotion ? Assurement non…
Pas de science a transmettre donc, pas de communion, pas de collectivisation ehontee du deuil…
La mere de Tom est muette. L’air passe difficilement dans sa gorge, alors la voix… “Le silence est descendu dans mes veines et a paralyse les muscles de mes joues.” A ce “langage frappe de nullite” par le deuil, le roman oppose une parole possible-impossible. Une parole qui serait inaudible, irrecevable, si elle n’avait pas, par la grace (et la technique) de la litterature, les accents de la verite. “J’essaie de tout ecrire.” Soudain, la voix de la narratrice devient celle de Darrieussecq. Et l’emotion fait retour, lavee de ses artifices.

  • La revue de presse Jacques-Pierre Amette – Le Point du 23 aout 2007

L’auteur traite d’un sujet impossible. Une femme raconte la perte de son fils. Un tel deuil releve de l’indicible et c’est pourtant ce pari que tient l’auteur et on peut dire que c’est la belle surprise de la rentree, tant le roman est profond, vrai, bien construit, et constamment enfievre d’images originales…
C’est tenu et ecrit au cordeau. Une ligne tres pure qui mene le livre au bord du lyrisme et de l’indicible. Medee a perdu son enfant, Antigone a perdu son frere, un etre humain entre dans sa solitude et n’en sortira plus. Bruit de caveau et de dalle refermee : c’est le neant blanc de la douleur qui s’etend. Le roman nous rappelle, comme le dit le philosophe George Steiner, que le domaine de la raison est fragile, etroit, limite et vite pulverise. Nul progres technique ne l’elargira. Mais Darrieussecq donne plein chant, grande prose a cette reflexion ; elle nous devoile la fureur bestiale, la folie du sang, la sollicitation de la deraison, ce qui broie et tord, facon Medee ou Phedre. Elle nous indique que le destin se moque de nous quand il veut, et ou il veut.

  • Les courts extraits de livres : 09/12/2007

Tom est mort. J’ecris cette phrase.

Ca fait dix ans que Tom est mort. Dix ans maintenant. Mais la date ne s’est pas inscrite au fer rouge, comme on dit. Quand Tom est mort j’etais dans une periode ou, justement, je ne savais plus tres bien quel jour on etait. Pour mon mari ce n’est pas pareil. La date s’est inscrite au fer rouge dans sa tete, dit-il. Sa vie a bascule autour de cette date. Moi aussi ma vie a bascule. Mais ce ne sont pas les mots que je dirais.

Par exemple, les dates de mes enfants, de mes autres enfants, il faut que je reflechisse. J’ai tendance a melanger, mes enfants sont tous nes au printemps, comme ceux des loutres ou des koalas ou des diables de Tasmanie, ou de beaucoup d’autres animaux, je cite les animaux qui m’interessent. Mai, juin. La saison des anniversaires. C’est bientot. J’ai envie d’ecrire : si nous sommes encore en vie. C’est une phrase qui me venait souvent apres la mort de Tom. Je la disais comme une decouverte, pas vraiment stupefiante, mais comme une evidence que j’ignorais jusque-la. Si nous sommes toujours en vie. Ensuite j’ai dit la phrase par conviction. Je l’ai dite aussi par provocation, je ne la dis plus, ca blesse les gens. Et puis c’est devenu un tic, un tic de pensee, ca terminait mes raisonnements, mes phrases mentales, tous mes projets (les projets etaient revenus. Nous avions decouvert ca aussi : que les projets pouvaient revenir, que nous en etions a nouveau capables).

J’ai essaye les therapies, les groupes de parole, et Tom ne m’a pas ete rendu. Meme ca : refuser Affaire le deuil, ca fait partie du travail, c’est codifie par des graphiques. Quand on est en deuil, on a du travail, meme si on ne veut pas du tout le faire. Pour ca, mon mari etait comme moi. Et si je commence ce cahier, c’est peut-etre parce que lui et moi on en est au meme point maintenant, pour une fois au meme point en meme temps. Synchrones. C’est lui qui dit ca, nous sommes synchrones. Presque ensemble.

Le deuil qu ils decrivent est un processus naturel qui me degoute. Une digestion. On entre dedans et on avance, qu’on le veuille ou non, comme a travers une serie de boyaux. La mort de Tom passe a travers nos corps. On n’a pas fini, je ne dis pas qu’il faut dix ans. Je ne dis rien. Est-ce que je souffre moins qu’avant ? Le plus et le moins, je ne sais pas. Peut-etre que je souffre moins souvent. La mort de Tom est une bete qui releve la tete de temps en temps, un dragon avec des soubresauts, et la terre se souleve, sa tete se dresse. Une geographie creee par une bete, dans nos cerveaux. On dit repliques apres un tremblement de terre.

Je ne dis pas qu’il faut dix ans. Tom avait quatre ans et demi, ca depend de quoi ? De l’age, du temps passe ensemble ? Du genre de mort ? La aussi il y a des courbes, des niveaux. Et des phrases qui circulent. Il faut quatre saisons. Il faut toute la vie. Il faut la moitie du temps passe ensemble – une phrase qu’on dit pour les veufs et les veuves. Un bebe vit deux heures et ses parents mettent une heure a s’en remettre ? Les enfants morts, c’est incommensurable. C’est pour ca, je n’ai rien a dire. La mort des enfants. Elle precede la mort des parents, alors plus rien ne se calcule, plus rien ne tient debout. Le monde a l’envers. Les groupes de parole, au moins, ca permettait de voir les autres, les autres endeuilles, la tete qu’ils faisaient, et de proferer ensemble des propos incoherents que personne d’autre n’ecoute.