Auteur : Vincent Delecroix
Date de saisie : 30/10/2008
Genre : Litterature, essais
Editeur : Gallimard, Paris, France
Collection : L’un et l’autre
Prix : 16.50 / 108.23 F
ISBN : 978-2-07-012077-2
GENCOD : 9782070120772
Sorti le : 30/10/2008
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- Les presentations des editeurs : 08/06/2009
Il etait votre heros, peut-etre, parce qu’il etait le plus grand des heros, le plus beau, le plus fort, le plus courageux ou le plus inflexible. Ou parce qu’il avait un ami, un vrai, a la vie a la mort. Il etait votre heros, parce qu’il fut inconsolable et que sa mere caressa tendrement ses cheveux (vous aviez faim de cette caresse, et honte de cette faim, qui n’etait pas virile). Parce que, aussi, il faut bien l’avouer, il etait de temperament colerique et que vos caprices de gamin en etaient blasonnes d’or, ou que son orgueil etait une qualite divine et non un vilain defaut. Parce qu’il n’etait pas chafouin comme Ulysse, pontifiant comme Nestor, stupide comme Agamemnon, lache comme Paris – et surtout pas cocufie comme Menelas. Parce qu’il etait pur, dans sa violence comme dans sa magnanimite, dans son chagrin comme dans sa joie triomphante. Et il semblait qu’a le suivre vous etiez purifie, plonge au feu, comme lui-meme le fut, enfant, par sa mere. Vous n’alliez jamais vieillir.
Vous n’alliez jamais vieillir. Vous vieillissez.
Vincent Delecroix.
- La revue de presse Raphaelle Rerolle – Le Monde du 19 decembre 2008
En quelques livres, ce jeune philosophe raffine s’est promene dans des territoires varies, passant du roman classique a des histoires plus legeres et maintenant a un tres brillant essai consacre au heros des heros, Achille…
Derriere le visage d’Achille, se profile notre humaine et mortelle condition, mais aussi la modernite qui tourne le dos a la mort. Et aussi, suggere, Vincent Delecroix, la question du sens : qu’est-ce qui nous fait courir, nous tous ? Le desir de cette impossible immortalite ? Rien a faire. Ni la violence d’Achille (sa colere “hors de proportion”), ni ses instants de douceur, ni son amour (“L’amour pour Polyxene l’attire dans l’obscurite funebre du temple d’Apollon”), ne le sauveront, ne nous sauveront de la “traversee des Enfers”. Non, rien, si ce n’est peut-etre le recit qui sans cesse renoue les fils et permet aux heros et aux dieux de “vivre encore”, de “vivre toujours, meme morts, dans la parole des poetes”. Et de renaitre intact, comme Achille qui emerge, tout aureole de jeunesse, de ce magnifique tombeau de papier.
- La revue de presse Michel Crepu – Le Nouvel Observateur du 18 decembre 2008
Il y a quelque chose de Montherlant qui bat au coeur de ce livre inclassable, essai aussi bien que portrait, physique, emu, a l’intelligence sensible, ne se refusant pas pour autant aux fruits de la bibliotheque. Son Achille reve depuis les jeux de l’enfance et de l’adolescence, Vincent Delecroix nous le restitue dans une lumiere intime, profonde. Un miroir, qui donne le vertige.
- La revue de presse Erwan Desplanques – Telerama du 3 decembre 2008
Encore un livre qui vous frappe au talon, c’est-a-dire au coeur, a l’esprit. La fleche est decochee par Vincent Delecroix, un ecrivain qu’on voit regulierement passer ces temps-ci, en sifflant, l’air de rien, avec son style vif, ardent, cisele, et des livres qui touchent juste a chaque fois…
Ce texte est un hymne a l’enfance, double d’un magnifique hommage aux quelques heros, trop rares, qui lui ont survecu.
- La revue de presse Francois Dufay – L’Express du 6 novembre 2008
En evoquant la figure aimee du personnage de L’Iliade, c’est de nous-memes que parle Vincent Delecroix. Brillantissime…
C’est ainsi qu’en nous parlant de mythes supposes poussiereux Delecroix touche en nous, de son style aile, des verites nevralgiques. Romancier en meme temps que philosophe, il a trouve avec ce traite un miraculeux equilibre entre concept et litterature. Continuera-t-il dans cette voie, ou retournera-t-il au roman, riche de cette langue aux glissandos proustiens, aux epithetes souveraines ? Qu’importe : ce tombeau d’Achille, eleve avec pitie, sera lu aussi longtemps qu’il y aura des lecteurs pour la haute litterature, et des hommes murs pour se retourner sur leur jeunesse perdue.
- La revue de presse Minh Tran Huy – Le Magazine Litteraire, novembre 2008
Dans un texte entre essai et confession, Vincent Delecroix se penche sur la figure du demi-dieu qui l’accompagne depuis l’enfance…
Le choix d’Achille parait des lors lumineux : saisi dans son essence, enracine dans son sol primitif, avant d’etre recouvert par les milliers de couches de references qui l’ont a la fois immortalise et defigure, qu’est-il sinon justement l’incarnation la plus radicale qui soit de ce qui est perdu ? Le poete nous l’a dit et repete : Achille s’est toujours su condamne. Il a fait son choix et avance en tenant pour certain qu’il n’existe ni recours ni retour possible. L’espoir lui est interdit, et son destin tel qu’il est forge dans L’Iliade n’est rien d’autre qu’une longue ligne droite, une echappee dont il sait qu’il ne reviendra pas, a l’oppose de la trajectoire circulaire et cyclique de celui qui fut son compagnon d’armes et son parfait pendant, le ruse Ulysse, auquel Homere consacra son autre grand oeuvre. Achille, lui, va de toute eternite vers l’abyme, dans une course brulante, violente, sanglante, que Vincent Delecroix nous deroule avec autant d’eloquence que d’intelligence, melant l’emotion et l’intensite d’un souvenir d’enfance a la distance elegante et erudite de l’homme fait.