Auteur : Cecile Rossard
Preface : Marie Desplechin
Illustrateur : Bonnie Colin
Date de saisie : 28/03/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Didabase, Plancoet, France
Prix : 10.00 / 65.60 F
ISBN : 978-2-911438-43-1
GENCOD : 9782911438431
- Les presentations des editeurs : 18/07/2006
Une collegienne de quinze ans evoque a travers des scenes de sa vie quotidienne la maladie de sa mere et la disparition de celle-ci. Cecile Rossard nous fait partager une histoire intime, avec la clarte, la pudeur et la force des emotions longtemps retenues.
Comment nous sommes-nous aimes ? Comment avons-nous traverse ensemble ces moments ou la perception s’est faite si aigue qu’elle a grave la memoire comme une pointe de diamant ? Quels sont ces moments qui ont survecu a notre chagrin ?
[…] Il fallait beaucoup de courage, d’intelligence, de simplicite, et beaucoup d’efforts, pour y parvenir. Beaucoup de talent en somme.
Je suis heureuse que ce manuscrit, dont j’ai eu la chance d’etre l’une des premieres lectrices, soit aujourd’hui ce livre. Heureuse de partager avec l’autre, lectrice, lecteur, dont je ne connais ni le visage ni le nom, son universelle singularite.
Marie Desplechin
Cecile Rossard est nee en 1978 a Nantes. Enseignante en Seine Saint-Denis, Un bisou de poisson rouge est son premier roman.
Les dessins de couverture et des pages interieures sont l’oeuvre de Bonnie Colin, artiste peintre.
- Les courts extraits de livres : 18/07/2006
C’etait un mardi. La rentree. Surprise, nouveaute. Nous rentrions de l’ecole. Deja un resultat, celui d’un examen que je voulais croire anodin. Un resultat de six lettres. Un seul mot. Je l’ecrirai en majuscule dans mon cahier. Comme pour realiser. Realiser le poids de ces larmes qui ce soir-la ont coule.
Ne pas savoir, ne pas comprendre. Juste deviner. Ces bribes de phrases. Des bruits confus, sourds, venus m’assaillir, m’etouffer de coups cinglants. Etre fort, ca va etre dur, etre gentille, de longs traitements…
Ne pas savoir. Ne pas comprendre. Juste deviner. Situation irreelle qui allait se repeter. Nous, tous les trois, desempares sur le canape. Elle, seule, combative, allongee sur ce lit dont les extremites pouvaient se relever.
Je n’ai pas su que deja, rien ne pouvait plus la sauver. Je n’ai pas compris ces souffrances, ces douleurs qu’elle allait endurer. J’ai juste devine. Les presences, les odeurs, les sons. Tout cela est entre en moi. La violence de ces sensations s’est emparee de mes jambes, a secoue ma tete, a sorti des sanglots de mon coeur.
Les larmes. L’air devenu pesant. Le temps comme suspendu. Les mots repetes, comme pour se proteger. Ce n’etait pas vrai.
Mensonge.
J’ai juste devine. C’etait la rentree et sur le canape, tout a bascule.