Auteur : Dianne Emley
Traducteur : Eric Moreau
Date de saisie : 13/01/2008
Genre : Policiers
Editeur : Belfond, Paris, France
Collection : Nuits noires
Prix : 20.50 / 134.47 F
ISBN : 978-2-7144-4281-9
GENCOD : 9782714442819
Sorti le : 03/01/2008
- Les presentations des editeurs : 14/01/2008
Pendant deux minutes, on l’a crue morte. Sauvagement attaquee par un agresseur qui l’a abandonnee la gorge tranchee, la detective Nan Vining n’en a rechappe que miraculeusement.
Aujourd’hui, elle reprend du service au departement des Homicides de la police de Pasadena. Premiere affaire : le meurtre d’une femme flic a la reputation sulfureuse, Frankie Lynde, dont le corps atrocement mutile a ete retrouve sous un pont.
La mort de Frankie rappelle etrangement a Vining sa propre agression… Mais, prete a tout pour refaire ses preuves et trouver le meurtrier, elle va devoir vaincre ses angoisses et affronter ses demons…
Une plongee dans l’atmosphere crepusculaire de Los Angeles, un excellent suspense, par la nouvelle heritiere de Patricia Cornwell.
Dianne Emley est nee a Los Angeles. Apres des etudes de philosophie et de marketing a l’universite de Californie et une annee a l’universite de Bordeaux, elle a exerce divers metiers dans des domaines aussi varies que l’industrie, la mode, l’informatique, avant de se consacrer a l’ecriture. Un echo dans la nuit est son premier roman traduit en France. Elle vit a Los Angeles avec son mari.
Un Echo dans la nuit devrait installer Diane Emley au tout premier rang des ecrivains de thriller. Ce polar a tout ce dont vous revez, et plus encore… Un thriller irresistible.
Michael Connelly
Traduit de l’americain par Eric Moreau.
- Les courts extraits de livres : 14/01/2008
Nul ici ne la connaissait. Dans ce bar des environs de LAX, ou la musique etait assez forte pour etouffer le vrombissement des reacteurs, elle ne croiserait aucune de ses connaissances. Aucun flic dans les parages. Les flics, elle les reperait a tous les coups, peu importe leur couverture. Bien qu’elle fut une jeune femme seduisante seule dans un club de strip-tease, personne n’osait l’approcher. Son uniforme, son pistolet et son insigne lui epargnaient ce genre de desagrement. Un type – sans doute le patron – vint lui demander si elle desirait quelque chose. Elle repondit qu’elle attendait quelqu’un, qu’elle ne comptait pas rester longtemps, merci. Il regagna son tabouret au comptoir et la regarda d’un air mauvais. Un agent de police, ce n’etait pas bon pour les affaires. Si en plus il s’agissait d’une femme, cela deplaisait encore davantage aux clients. Frankie Lynde se delectait de pouvoir mettre ce gros balourd mal a l’aise ; elle ne se departait pas de son air coriace, sans pitie. Quelle rigolade ! Un prelude a la nuit de plaisir qui l’attendait.
Il etait minuit. Elle venait de terminer son service, apres avoir laisse filer sans meme un avertissement le dernier bonhomme qu’elle aurait pu serrer pour racolage, car l’arrestation et la paperasse l’auraient mise en retard. Ses equipiers n’y trouveraient rien a redire – l’un d’eux prenait l’avion le lendemain matin pour une excursion en famille sur le fleuve Colorado, et les autres n’avaient qu’une hate : reprendre leur petite vie rangee. Le gus avait tout de meme eu une trouille bleue. Le genre pere de famille propre sur lui, poste a responsabilite, respecte dans sa boite. Frankie doutait fort qu’il reviendrait un jour chasser sur cette portion de Sunset Boulevard.
Dans le vestiaire du poste de police, elle avait ote sa perruque argentee et sa minijupe en cuir, dezippe et retire les cuissardes achetees chez Frederick, une boutique gay de Hollywood Boulevard. Se deguiser de la sorte ne requerait pas de gros efforts de sa part. Les autres femmes policiers qui se faisaient passer pour des racoleuses portaient jeans moulants et T-shirts courts, lesquels leur donnaient l’air de filles en train d’attendre leurs mecs pour aller au cinema, comme la plupart des putes qui arpentaient l’extremite est de Sunset. Ces tenues sexy mais correctes rendaient vraisemblables les pretextes que fournissaient les prostituees aux flics quand ils leur demandaient pourquoi elles trainaient dans le coin. Je suis tombee en panne pas tres loin. Je me suis disputee avec mon copain et il s’est casse, alors je vais voir s’il est chez sa mere. Juste a l’angle de la rue, la-bas.
Frankie aimait s’habiller en tapineuse. Elle possedait une bonne dizaine de perruques et de panoplies. Comme elle l’expliquait aux inspecteurs des moeurs, changer de look lui evitait d’etre reconnue par les putes et les clients. Elle avait ainsi leve le meme micheton trois fois, en portant des perruques differentes. Au sein de la brigade, la rumeur courait que Frankie prenait son role un peu trop a coeur. Elle ne le niait pas – s’en defendre la ferait passer pour faible et donnerait du credit aux racontars. Ses resultats parlaient pour elle. Chaque nuit qu’elle passait en mission, elle arretait trois fois plus de types que ses collegues. Elle savait comment se tenir, les jambes ecartees, balancant les hanches comme si quelque chose la demangeait.
Elle etait grande et belle. Trop belle pour le trottoir. Si elle s’etait prostituee pour de bon, elle aurait ete call-girl de luxe, pas tapineuse. Mais les michetons ne se doutaient jamais de rien. Fis voyaient, ils desiraient, ils se garaient. Des qu’ils se mettaient a discuter tarifs speciaux pour services speciaux, elle se penchait un peu plus pour leur donner un apercu de son decollete et, d’un petit coup sec, remontait sa jupe a deux mains, declenchant ainsi l’intervention de l’equipe de renfort.
Morale de l’histoire, elle les ramassait a la pelle, et c’est tout ce qui interessait ses superieurs. Personne ne pouvait evaluer la part de verite que contenaient les rumeurs a son sujet. Cela ne regardait que Frankie, les autres restaient dans l’ignorance.
Une fois chez elle, elle avait ote le bustier a paillettes qu’elle avait prefere ne pas enlever dans le vestiaire pour eviter les regards et les commentaires a propos de ce qu’elle cachait dessous. Ensuite, elle s’etait passe un coton sur le visage pour se debarrasser de son epaisse couche de maquillage et, apres un shampoing, avait seche ses longs cheveux blonds, qu’elle avait noues en chignon avant de se remaquiller de facon plus discrete. Moins sobre dans son choix de boucles d’oreilles, elle opta pour des diamants. C’est lui qui avait demande qu’elle les porte. Les grosses pierres, qui irradiaient au contact de la lumiere, semblaient animees d’une vie propre. Pas reglementaire pour un sou.