Auteur : Fred Vargas
Date de saisie : 08/07/2008
Genre : Policiers
Editeur : V. Hamy, Paris, France
Collection : Chemins nocturnes
Prix : 18.00 / 118.07 F
ISBN : 978-2-87858-285-7
GENCOD : 9782878582857
Sorti le : 26/06/2008
- Les presentations des editeurs : 02/07/2008
Adamsberg part pour trois jours de colloque a Londres. Estalere, le jeune brigadier, et Danglard – terrorise a l’idee de passer sous la Manche – sont du voyage. Tout devait se passer de maniere aerienne et decontractee, mais un evenement macabre alerte leur collegue de New Scotland Yard, Radstock.
Clyde-Fox, un original local, lui parle du vieux cimetiere de Highgate. Des chaussures – avec des pieds dedans – font face au cimetiere, un des cimetieres romantiques les plus baroques de l’Occident, un lieu macabre, gothique, unique.
Tandis que l’enquete anglaise commence, les francais rentrent au pays, et se retrouvent confronte a un horrible massacre dans un pavillon de banlieue.
De fil en aiguille, Adamsberg, avec l’aide de Danglard, remonte une piste de vampires, et de tueurs de vampires, jusqu’en Serbie.
Le commissaire est au centre du roman, dans tous les sens du terme. La Boule se trouve presque un rival, Danglard est a deux doigts de tomber amoureux, Retancourt est toujours aussi efficace, mais la brigade est toujours mouvante.
Les livres de Fred Vargas sont traduits dans plus de quarante pays ; ils ont recu nombre de recompenses francaises et etrangeres, dont le prix des Libraires, le prix des Lectrices ELLE, le Deutscher Krimipreis, et par deux fois l’International golden dagger.
- La revue de presse Minh Tran Huy – Le Magazine Litteraire, juillet 2008
Livre apres livre, un schema du polar facon Vargas se degage peu a peu, dans lequel s’inscrit resolument Un lieu incertain, son dernier opus. Il tient essentiellement a la maniere dont la dame travaille sur des cliches qu’elle detourne et reinvente tout a la fois…
La touche Vargas ? Elle tord le poncif tout en s’appuyant sur lui : loin d’un Sherlock Holmes ou d’un Hercule Poirot, Jean-Baptiste Adamsberg est un chef improbable et nonchalant, un pelleteux de nuages aussi attachant que detache du monde, indefini dans sa mise comme dans l’exposition de sa pensee. Ses intuitions defient la logique commune et rencontrent regulierement l’opposition, ou du moins l’incomprehension, des incurables positivistes qui l’entourent tel son adjoint, l’impeccable et erudit Danglard, que seul egare un leger faible pour le vin blanc… Les indices materiels listes avec soin par Conan Doyle, les petites cellules grises celebrees par Agatha Christie, ne seraient guere utiles au personnage fetiche de Fred Vargas sans cette faculte unique, ce genie singulier, a eclipses, qui lui permet de penetrer les sombres desseins de ceux qu’il poursuit…
Travaillant la encore sur les cliches, Fred Vargas deconstruit l’imagerie toute faite de la terreur comme on met a nu un fil electrique, afin de cerner au plus pres l’emotion originelle, viscerale et irreductible qui leur a donne vie…
- La revue de presse Alain Nicolas – L’Humanite du 3 juillet 2008
Au-dela des allusions qui font de son equipe un petit pantheon grec ou hindou, ce sont les grandes structures des mythes qui donnent a ses recits leur ancrage profond sur les representations ancestrales de l’humanite. La mort, la communication avec l’au-dela, la filiation, la sexualite sont la couche primordiale ou se meuvent des etres vivants au-dela de leur enveloppe de papier. Et la part animale, la encore, y jouera un role decisif. Enfin, la logique des signes, ici les noms de lieux et de personnes, fournit l’energie qui conduit a l’interpretation de l’enigme proprement dite. L’anthropologue du rompol – c’est le terme qu’elle emploie pour qualifier ses fictions – montre dans ce dixieme roman une maitrise qui nous etonne a chaque fois. On croyait s’habituer a l’atmosphere de la planete Vargas. Il faut s’y resoudre : elle a change en gardant le meilleur, et nous fait cadeau de ce livre aux resonances infinies, a deguster lentement, malgre son rythme, pour le coup, haletant. On reste sur une question : chef-d’oeuvre du polar ou chef-d’oeuvre tout court ?
- La revue de presse
Elle est vraiment forte, tres forte, voila ce qu’on se dit des le deuxieme chapitre d’Un lieu incertain, le dixieme roman policier de Fred Vargas. Il est evident, des cette affaire de pieds coupes retrouves devant le fameux cimetiere londonien d’Highgate, qu’une main tres ferme tient deja personnages et intrigues, et qu’il va y avoir de l’ampleur, de l’ambition. La colonne vertebrale est inchangee, ca aurait pu poser probleme : on commence a bien connaitre Jean-Baptiste Adamsberg, patron de la Brigade criminelle parisienne, reveur (pelleteur de nuages) mais repute pour ses fulgurances. Idem de son equipe, qui fournit les personnages secondaires. Que cette sorte de famille recomposee ait deja fait l’objet de deux films, pourrait aussi contribuer a un ras-le-bol. Mais, pour que l’on se lasse, il faudrait qu’elle se fasse paresseuse, Vargas. Or elle bataille, dans Un lieu incertain, et sa determination est palpable, jubilatoire.