
Auteur : Patrick Modiano
Date de saisie : 00/00/0000
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Gallimard, Paris, France
Collection : Blanche
Prix : 12.00 / 78.71 F
ISBN : 978-2-07-077333-6
GENCOD : 9782070773336
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- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
J’ecris ces pages comme on redige un constat ou un curriculum vitae, a titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n’etait pas la mienne. Les evenements que j’evoquerai jusqu’a ma vingt et unieme annee, je les ai vecus en transparence – ce procede qui consiste a faire defiler en arriere-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d’autres ont ressentie avant moi : tout defilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie.
- La revue de presse Michel Grisolia – Lire de fevrier 2005
… Apres avoir travaille dans le flou, Modiano, magistral chef operateur d’un film a episodes des annees quarante, fait le point. Le titre de l’ouvrage ? Une reference au Pedigree de Simenon.
Le couple qui a donne naissance a Patrick M., le 30 juillet 1945, ignore l’austerite puritaine de la famille Simenon ; il evolue, lui, entre demi-monde et haute pegre. Dans Un pedigree, l’ecrivain considere ses geniteurs comme deux papillons egares et inconscients au milieu d’une ville sans regard… un pere qui, parmi ses frequentations feminines, comptait une Mauricienne, une danseuse finlandaise, habituee de la rue Lauriston, mais aussi une jeune juive allemande autrefois fiancee a Billy Wilder… Droles de gens, drole d’epoque. Modiano les evoque cette fois-ci d’une plume distante, methodique, atone sinon monotone, pour ne pas risquer d’enjoliver, de diaprer l’odieux et l’innommable. C’est sur le mode le plus direct (trop direct ?) qu’il a choisi d’en finir avec une vie qui n’etait pas la sienne. En a-t-il termine une fois pour toutes avec ce qui l’a fonde comme ecrivain ? Si les causes de sa maladie d’enfance sont identifiees ici jusque dans ses moindres details, le traumatisme est-il pour autant gueri ?
- La revue de presse Michele Gazier – Telerama
Apres une trentaine de livres de fiction, Patrick Modiano affronte sa propre histoire. Delaisse les bouleversants fantomes qui traversent son oeuvre, cesse de conjuguer memoire fictive et reelle, nostalgie, enquete et brumes romanesques, et dit je en parlant de lui pour la premiere fois. Je suis ne le 30 juillet 1945, a Boulogne-Billancourt, 11 allee Marguerite, d’un juif et d’une Flamande qui s’etaient connus a Paris sous l’Occupation. Des la premiere phrase, a la sobriete mysterieuse, le lecteur se retrouve pourtant installe dans un roman de Modiano. Meme ton, meme precision et meme flou maitrise. Meme maniere de dire l’evidence et le malaise. Cette fois, simplement, Modiano n’emprunte pas la voix d’un personnage pour peindre son propre coeur… Un pedigree ne compte que 120 pages, qu’on ne saurait, pourtant, boucler en une heure ou deux. Ces pages denses et dechirantes dans leur pudeur glacee sont la matrice de l’oeuvre, la terre ingrate dans laquelle Modiano a fait pousser les fleurs melancoliques de sa douleur. Un pedigree est l’esquisse d’une vie rapportee de la maniere la plus froide, la plus distante possible. Un bucher de souffrance qu’il faut arracher de soi en evitant les brulures. Modiano relit sa vie pour eclairer le chemin de ses romans et peut-etre pouvoir vivre enfin une vie d’homme apres une jeunesse de chien… Sont-ce ses 60 ans tout proches qui ont pousse Modiano a raconter sa jeunesse comme jadis, en 1941, Simenon avait voulu ecrire la sienne alors qu’il se croyait condamne et qu’il souhaitait laisser ce temoignage a son fils enfant ? Outre la solitude desesperee de ce garcon que pere et mere, trop egoistement centres sur leurs vies incertaines, placaient de foyers etranges en pensionnats desesperants, le lecteur de Modiano s’attachera ici a retrouver les traces de ses romans, les germes de son imagination d’ecrivain dans ce recit exigeant comme un inventaire…
- La revue de presse Jean-Paul Enthoven – Le Point
Depuis longtemps – presque trente livres, deja… – Patrick Modiano a vaporise tant de brouillard sur sa vraie vie et ajoute tant de fausses pistes a son vrai passe que ses plus fervents exegetes etaient en droit de s’interroger : cet ecrivain desormais sexagenaire a-t-il traverse une veritable existence ? Est-il petri de souvenirs ou d’illusions ? A-t-il reve sa biographie ou reellement vecu ses obsessions ? Et sa memoire, cette usine a bizarre, se nourrit-elle de fiable ou de flou ? J’etais de ceux qui, jusque-la, avaient renonce a en savoir davantage : Modiano, artiste du vague, n’avait pas interet a preciser les choses ; et son style de brume n’exigeait aucune mise au point puisqu’il tenait, magiquement, a un don (peu commun) de la derealisation.
Or, contre toute attente, le romancier de La petite Bijou et de Rue des Boutiques Obscures revendique sa part d’aveux. En ce debut d’annee, il troque l’indistinct contre l’explicite. Il traque le sfumato au profit du constat. On a meme l’impression qu’un certain Modiano Patrick, convoque par erreur dans un commissariat de quartier, redige et signe son propre proces-verbal (nom, prenom, date de naissance…) afin de semer les fantomes qui l’escortent. Ce n’est pas un roman mais un etat civil (facon Drieu la Rochelle). Ou un plan-sequence couvrant les vingt et une premieres annees de sa vraie vie. Pourquoi vingt et une ? On va comprendre. Disons d’abord que ce chef-d’oeuvre est Un pedigree – l’etymologie suggere d’ailleurs que le mot vient de pied de grue et designe les pointilles qui, dans un arbre genealogique, relient l’ancetre au rejeton -, qui, par enchantement, propose du Modiano concentre, de l’elixir modianesque, du jus de passe reduit a son essence. Aucune metaphore dans ce texte. Rien que des faits, des dates, des lieux. Et un son de melancolie obstinee… Ce Pedigree fera date pour les theoriciens de la litterature qui ne savent pas encore s’il convient d’etre pour ou contre Sainte-Beuve. Ni si l’oeuvre d’un romancier est une variable independante de sa biographie. Ni si l’on ecrit pour montrer, ou pour escamoter, un secret. Modiano tranche dans le vif – lui-meme – et s’extasie devant le miracle de sa survie. Il lui a fallu quatre dizaines d’annees pour passer de la fiction au reel. Pour degrader son imaginaire au rang de curriculum vitae. Maintenant, il ecrit a l’os. Il n’a plus peur. Jusqu’ou le menera ce jeu ? Car, pour un romancier, fut-il aussi puissant que Modiano, le gout de la verite peut devenir le plus redoutable des pieges.
- La revue de presse Josyane Savigneau – Le Monde
Les lecteurs de Patrick Modiano, les amoureux de ses atmospheres de brume et de crepuscule, des femmes a eclipses, des deambulations dans Paris sur les traces d’on ne sait trop qui, des enquetes qui tournent court, vont etre desarconnes par ce recit, Un pedigree. A moins de s’interesser plus a la litterature qu’aux peripeties et anecdotes romanesques, plus a la construction d’une oeuvre d’ecrivain qu’a des livres. A moins d’avoir une idee sur l’autobiographie, sur l’autofiction et ses pieges.
Patrick Modiano – pourquoi ce clin d’oeil vers le Simenon de Pedigree, des souvenirs romances racontant les seize premieres annees de sa vie ? – ne veut tomber dans aucun piege. L’annee de ses 60 ans – il est ne a Boulogne-Billancourt le 30 juillet 1945 – il a decide de publier un bref texte, une sorte de proces-verbal de sa vie avant la litterature.
Contrairement a ceux qui font profession de romancer a longueur de livres leurs enfances sinistres, cet homme qui a ete sauve – de la folie, de la delinquance, de la mort peut-etre – par la litterature, cet homme dont la verite tient, comme chez tout vrai ecrivain, dans le style, est alle jusqu’a renoncer a son style pour faire le constat laconique, precis, sans commentaire, et sans meme toutes les informations (de quoi son frere Rudy est-il mort, en 1957, a l’age de 10 ans ?) d’une existence dont il ne reconnait que le nom qu’il a garde, Patrick Modiano… Se sentir en transit dans une enfance desastreuse, une adolescence gachee, est certainement un sentiment assez repandu. Mais la force de Modiano est d’avoir refuse d’en faire de la litterature, de chercher a expliquer, a comprendre son pere, a justifier sa mere, a interpreter ses propres reactions.
Voila pourquoi ce livre est important et derangeant… Ce refus de l’introspection, du pathos, du sentimentalisme fait a la fois l’etrangete et la force de ce livre. Il est certainement ecrit avec emotion, et le sens du tragique n’est pas absent du propos detache de Modiano. Mais cette maniere de renvoyer a leur deploration, a leurs cliches, a leur ressassement ceux qui s’imaginent que la litterature est faite pour nous entretenir de nos chagrins et de “nos vies devastees”, comme ils disent, est une demonstration implacable…
- La revue de presse Jean-Baptiste Harang – Liberation
Vous qui avez lu les livres de Patrick Modiano, vous surtout qui avez lu tous les livres de Patrick Modiano, vous recevrez celui-ci comme un aveu, une catharsis, une douleur, une douleur apaisee, un cadeau, un trousseau de cles inutiles pour une oeuvre aux portes grandes ouvertes, comme la poignee de hasard des petits cailloux noirs qu’il aurait semes sous lui, enfouis, sous la terre et le goudron, dans l’espoir de ne jamais revenir, de ne jamais se retourner sur son fantome, ces cailloux ont germe comme des cives sous les pas abuses et desabuses de ce chaland nonchalant des rues de Paris : vingt romans imparables. Vous qui avez lu tous ses livres, vous recevrez celui-ci comme un viatique, le bagage et les gages necessaires pour reprendre tout le voyage, de la Place de l’Etoile a Accident nocturne. Vous saurez mettre des noms propres sur des visages aux noms d’emprunt, vous saurez que les vrais noms s’empruntent autant que les faux, que les passeports s’echangent comme au bonneteau, vous saurez rectifier de peu quelques noms de lieu, vous saurez pourquoi tout a commence bien avant de naitre, que la guerre qui precede notre venue au monde est notre propre guerre, vous saurez pourquoi un enfant meurt (vous ne saurez pas de quoi), pourquoi une automobile peut renverser un chien, un homme, pourquoi les cafes sont tristes a la Porte d’Orleans, et les silhouettes solubles dans le brouillard, pourquoi ne pas trop compter sur ses parents, et ne pas leur en vouloir. Et vous serez bien avances.
Car tous ces details donnes, accumules, ces bribes de vraie vie, brutes, parfois pointees au seul titre d’un element dans une liste forcement incomplete, tous ces efforts a vider les poches de sa memoire, en vrac, d’un geste preste, pour s’en debarrasser, pour n’avoir pas le temps de le regretter, comme deposes sur la table de metal du douanier. Tous ces points de vague lumiere piques comme des etoiles dans le ciel d’une oeuvre que vous avez si bien lue ne l’eclairent pas : comme dans ces allees de penombre qui conduisent la nuit vers des gares de province, les halos chiches de lumiere ne font qu’assombrir l’obscurite qui separe les reverberes.
Vous qui avez lu tous ses livres et nous autres qui ne les avons pas tous lus, et peut-etre meme, a tort, pas tous aimes, nous serons bouleverses par Un pedigree… Patrick Modiano a prefere ne pas rencontrer de journaliste pour parler d’Un pedigree, il a bien fait, ces gens-la sont, dit-on, avides d’eclaircissements, il leur repond page 112 : Malheureusement, on ne vous pose jamais les bonnes questions.
- La revue de presse Daniel Rondeau – L’Express
Un pedigree est le recit d’une enfance singuliere, redige d’une plume seche et hative, pourtant non sans charme. Autour d’un petit garcon, des ombres s’agitent, sans le voir. Lui les regarde, protege d’elles, de leur indifference, du desordre de leurs ames, par une armure transparente qui est le privilege de son age. Leur agitation ne le concerne pas et le mal qui regne sur le monde le preserve du pire, comme dirait Jouhandeau. Si leurs fantomes nous semblent etrangement familiers, c’est parce qu’ils viendront habiter dans son oeuvre, quand il sera grand, c’est-a-dire quand il sera entre dans sa propre vie, ce qu’il fera en revant, a Pigalle, a la fin des annees 1950. Fin d’une jeunesse… c’est un enfant qui observe et qui parle, seul au milieu du chaos, parfois frole par l’aile de deux papillons egares et inconscients, qui symbolisent ses parents. Plus les choses sont mysterieuses, plus il les aime. Quand le mystere vient a manquer, il l’invente. Ainsi nait une vocation. C’est celle d’un romancier qui ne cherche pas le secret des etres, mais les saisit dans le flou de leurs trajectoires, quand leurs noms se sont detaches de leurs pauvres enveloppes terrestres et scintillent dans son imagination comme des etoiles lointaines.
- La revue de presse Jerome Garcin – Le Nouvel Observateur
Le ton est laconique, parfois extenue. Jamais Patrick Modiano ne hausse le ton, jamais non plus il ne cede a la nostalgie. Simplement, il met les choses au clair. Une fois pour toutes. Il n’y reviendra pas. On a tellement interroge ce romancier, ne en 1945, sur l’origine de ses obsessions circulaires qu’il lui fallait bien, un jour ou l’autre, passer aux aveux. J’ecris ces pages, explique-t-il, comme on redige un constat ou un curriculum vitae, a titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n’etait pas la mienne.
En 122 pages aussi compactes et meticuleuses qu’un rapport de police, Patrick Modiano accumule donc les dates, les faits, les adresses, les preuves. Par un paradoxe troublant, plus il est precis, plus il est trouble. C’est, d’une certaine maniere, le miracle de la litterature : si Un pedigree contient, page apres page, toutes les cles de l’oeuvre romanesque de Modiano, elles ne sauraient ouvrir la porte vert-de-gris de son imaginaire. La biographie du sexagenaire est enfin devoilee, mais le mystere de l’ecrivain demeure. On le savait deja, la verite, c’est le style. La figure centrale de cette confession lapidaire est, evidemment, paternelle… on ne lit ni rancune ni emotion retrospective. Une seule phrase tremblee lui echappe. Elle est cachee page 44. A part mon frere Rudy, sa mort, je crois que rien de tout ce que je rapporterai ici ne me concerne en profondeur. En fevrier 1957, il a en effet perdu son frere avec lequel, le dimanche precedent, il avait range une collection de timbres. Patrick Modiano a enterre sa jeunesse, mais jamais il n’a fait le deuil de son double. Un ange dans la nuit.
- La revue de presse Annick Geille – Le Figaro
Un apres-midi, sortie d’ecole : personne n’est venu me chercher. Patrick Modiano n’a pas ete un enfant battu. Mais pour ses parents, un paquet encombrant que des grandes personnes, plus ou moins bien disposees a son endroit, deposaient ici ou la, l’oubliant parfois, en fonction des circonstances. Plonge par ceux qui avaient pour devoir de l’en proteger, dans l’etrangete du monde, Patrick dut mourir a lui-meme pour survivre.
Avec Un pedigree, l’auteur de La Place de l’Etoile,… organise pour la premiere fois sa propre retrospective.
Dans ce Grand Palais de l’egotisme, il expose les toiles maitresses de son paysage intime, ouvrant ainsi les portes de son atelier… Chaque coup de pinceau accentue le contraste entre ombre et lumiere, si bien que l’enfance ratee de l’auteur lui permet de composer plusieurs sequences graphiques, et meme cinematographiques, ou se retrouvent sans peine ses lecteurs habituels… Ne pourrait-on pas imaginer pour ce bref livre deux niveaux de lecture : d’abord, l’histoire d’une enfance pietinee. Au second degre, Un pedigree montre l’artiste en train de realiser son autoportrait en creux… le parti pris de l’ecrivain etant la volonte de se tenir a distance, Patrick Modiano se livre en prenant soin, par pudeur, d’effacer. Il va si loin dans le non-dit que nous restons parfois au bord de la route.
Sans doute, voulait-il se delester du poids de son enfance dans l’urgence…
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