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Un pont d’oiseaux

Auteur : Antoine Audouard

Date de saisie : 13/07/2007

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Gallimard, Paris, France

Collection : Blanche

Prix : 21.00 / 137.75 F

ISBN : 978-2-07-077953-6

GENCOD : 9782070779536

  • La voix des auteurs : Antoine Audouard – 07/11/2006

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Antoine Audouard – 28/09/2006

  • Les presentations des editeurs : 07/11/2006

Une legende vietnamienne raconte que l’etoile du soir et l’etoile du matin sont amoureuses mais ne peuvent jamais se rencontrer. Deux fois par an, les corbeaux font un pont par-dessus la Voie lactee et leur permettent de se reunir. En 1945, Pierre Garnier s’engage pour aller combattre en Indochine. Il y devient le correspondant du journal des troupes francaises en Extreme-Orient. Alors qu’il eprouve une meme repulsion pour le colonialisme francais et pour le communisme viet-minh, les hasards de liaisons amoureuses violentes et sans espoir et ceux de la guerre le meneront d’un bout a l’autre du pays, jusqu’a la defaite. La vie de Pierre est reconstituee par son fils Andre, le narrateur, qui l’a tres peu connu. Au Vietnam, Andre arpente les rues et convoque des fantomes pour recomposer l’histoire d’une generation humiliee par la defaite de juin 1940, qui rejoignit l’Indochine a la Liberation afin d’y retablir une ” certaine idee de la France “, et dont l’espoir se perdit quelque part entre Dien Bien Phu et les Aures. Le voyage d’Andre a la recherche de ce pere qu’il decouvre trop tard nous entraine au contact d’un univers colonial fascinant et hostile, peuple de personnages de roman nommes Leclerc et Ho Chi Minh, d’Argenlieu et Giap, mais aussi dans la sensualite d’histoires d’amours impossibles, le mystere de secrets qui separent les etres et les pays – a moins qu’un pont d’oiseaux ne traverse le ciel.

Antoine Audouard est ne en 1956. Il est l’auteur de plusieurs romans, dont Adieu, mon unique et La peau a l’envers.

  • La revue de presse Duong Thu Huong – Le Figaro du 26 octobre 2006

Je crois que l’auteur a porte le livre en lui depuis longtemps, qu’il a attendu l’opportunite d’une accumulation obsessionnelle devenue impossible a endiguer et suffisamment puissante pour trouver au bout du compte sous quelle lumiere il peut l’exposer…
En allant a la recherche du pere absent pour fermer la boucle de la relation immortelle entre un pere et un fils, l’auteur a bati un pont entre deux etres, deux coeurs, mais il a aussi permis la jonction de deux generations, deux epoques, deux pays…
Grace a lui, nous faisons connaissance avec des gens venus d’ailleurs, nous les comprenons, nous pouvons pardonner leurs illusions et leurs erreurs, et, en fin de compte, nous les aimons. Parce que eux, c’est nous. Ou plutot, nous aurions ete eux si nous etions venus au monde a un autre moment. Dans ce sens, Un Pont d’oiseaux est le pont des amours.

  • La revue de presse Catherine David – Le Nouvel Observateur du 28 septembre 2006

J’ai des choses a dire, declare Pierre Garnier a son fils Andre, juste avant de passer l’arme a gauche. Les vivants taciturnes deviennent dans la mort de grands bavards. Dedie a la memoire d’Yvan Audouard, pere d’Antoine, Un pont d’oiseaux est un roman a plusieurs entrees. Reportage dans le passe de la France coloniale, meditation sur ce que la guerre fait aux hommes qui la font et a ceux qui en crevent, mais aussi aux femmes qui passent par la, aux enfants a moitie abandonnes, a ce petit garcon qui joue a la guerre sur le tapis du salon, a la jeune fille silencieuse qui essuie le front de l’agonisant. Roman historique ou l’on entend le fracas des bombes, les cris des supplicies, le souffle des fantomes. Roman familial qui traverse les generations et analyse les consequences a long terme des folies humaines.

  • La revue de presse Marc Lambron – Le Point du 21 septembre 2006

C’est l’un des plus ambitieux romans de cette rentree. Pour son septieme livre aux editions Gallimard, Antoine Audouard, entre dans sa jeune cinquantaine, propose une fresque indochinoise qui sonne comme un requiem du reve francais. Anime du gout irremediable des nostalgies anterieures, l’auteur ouvre son recit sur la mort d’un homme, au debut des annees 2000. Qui etait Pierre Garnier ? Tout au long du recit, son propre fils va mener l’enquete sur ce disparu. L’investigation dessine le profil d’un jeune journaliste arrivant en 1945 a Saigon, frais emoulu de la Resistance, pour tomber dans le chaudron des haines coloniales : les Japonais defaits, l’apparition de Leclerc, les operations de Massu vers le delta du Mekong, la guerre secrete du Viet-minh. Une jeunesse francaise ? Oui, mais a l’heure ou un peuple-dragon s’eveille et secoue ses ecailles, pour jeter chacun dans des tenebres qui ressemblent au profond chagrin de la guerre…
Apres 1960, un rideau est tombe sur le grand genre et la vieille epopee ; il reste le roman pour recreer ce que les actes refusent. Jean-Luc Godard a coutume de dire que tout film est un documentaire sur lui-meme. En ce sens, Un pont d’oiseaux est un documentaire sur son ecriture : Audouard rend hommage aux disparus qui ont fait vivre la langue francaise dans laquelle il raconte une mort francaise. Son roman fait entendre une musique bouleversante

  • La revue de presse Gilles Heure – Telerama du 23 septembre 2006

C’est un roman a l’ancienne, qui raconte une histoire, dans une contree romanesque, avec des personnages fictifs qui croisent des personnages ayant existe, tout cela ancre dans une guerre d’Indochine que le roman francais a jusqu’ici bien peu traitee. Andre Garnier part sur les traces de son pere, qui, en 1945, a suivi l’armee en Indochine. Un pere absent, une ombre egaree dans la tourmente d’une periode que le fils, un demi-siecle plus tard, tente de comprendre.

  • Les courts extraits de livres : 07/11/2006

Le disque etait raye et pourtant les paroles changeaient, des details inutiles etaient ajoutes ou retires, avec une coherence d’ensemble dont la logique restait secrete et dont la phrase finale resonnait comme un glas : Moi pas moyen tuer vous. Vous deja morts.
Juste avant de mourir il trembla, tira sur lui les draps comme s’il voulait s’en envelopper. Il ne parlait plus, maintenant, il bavait et ralait. Je m’etais trompe en croyant ses yeux vides ou peut-etre etaient-ils un miroir des miens. Mon fils etait a l’ecole et j’avais toute une matinee pour laisser mourir mon pere. C’etait plus de temps qu’il n’en fallait, plus de temps que nous n’en avions jamais eu.
Il transpirait a grosses gouttes et je posais des gants de toilette sur son front. Je pris sa main dans les miennes; elle etait petite et friable.
Au milieu de son agonie, il tourna son visage vers moi et me considera avec une intensite noire et lumineuse, un serieux d’enfant juste ne. Il claqua la langue sur son palais mais il n’avait pas soif. D’un mouvement du menton il me fit signe d’approcher.
J’ai des choses a dire, murmura-t-il tres bas, mais nettement. Et si cela n’etait pas assez, il repeta plus fort, dans ce qui pour lui devait etre un cri, mais qu’il emit en un croassement : J’ai des choses a dire.
Un soleil de printemps passait a travers les rideaux fermes. Je me levai et ouvris en grand, respirant un air frais, clignant des yeux en me disant que c’etait une de ces journees.
Quand je me retournai il etait mort et j’etais seul avec ses choses a dire.