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Un Premier amour et autres histoires

Couverture du livre Un Premier amour et autres histoires

Auteur : Maxime Gorki

Date de saisie : 25/05/2007

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Temps des cerises, Pantin, France

Prix : 17.00 / 111.51 F

ISBN : 2-84109-628-9

GENCOD : 9782841096282

  • Les courtes lectures : Lu par Joachim Salinger – 31/05/2007

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Joachim Salinger – 31/05/2007

  • Les presentations des editeurs : 23/05/2007

Publies en Russie de 1895 a 1924 les sept recits qui composent ce recueil sont centres sur la question des femmes. Ce ne sont pas des oeuvres directement engagees dans les combats ideologiques et politiques comme le sont Les Contes d’Italie ou La Mere. Ils ne sont pas non plus concus pour permettre une prise de position du haut de laquelle Gorki devoile un aspect de la realite comme il le fait dans Confession, dans Enfance ou En gagnant mon pain. Il n’abandonne pas pour autant la realite sociale russe qu’il connait si bien mais il s’oriente vers des materiaux plus intimes qui appartiennent a sa vie, a ses souvenirs, cherchant a faire parler des incertitudes qui le tourmentent depuis longtemps et sont un aspect moins connu, voire meconnu de sa personnalite. Il faut prendre en compte cette caracteristique pour bien comprendre tous les aspects de l’ecrivain de combat qu’il fut.

  • Les courts extraits de livres : 23/05/2007

J’avais peur de la laisser seule, mais n’osant pas desobeir, je m’en allai.
Une semaine apres environ, comme elle jouait de nouveau au theatre, en haut on siffla. On sifflait en haut, on protestait en bas, tumulte, dispute, les dames poussaient des cris. Elle put achever l’acte tant bien que mal. Je courus a sa loge : tranquillement assise devant son miroir, elle se poudrait et me demanda :
– Naturellement ce sont eux qui ont organise cela ?
– Je ne sais pas, mais c’est fort probable.
A ce moment-la, le public envahit sa loge avec des excuses, des regrets ; on lui baisait les mains. Elle souriait gracieusement mais ses yeux egares avaient un eclat sauvage. A la representation suivante, il y eut encore des sifflets, du tumulte, on se battit pendant l’entracte, la police s’en mela et le lendemain le chef de la police, un ivrogne grossier, vint la voir. Je ne sais ce qu’il lui dit, mais le soir meme elle me declara qu’elle partait pour Perm ou le theatre etait egalement dirige par son impresario. Et dans le compartiment ou j’etais avec elle, elle me dit :
– Eh bien, Pierrot, vous avez pitie de moi ? Pour que vous en soyez venu a me plaindre, il faut que ca aille bien mal.
Et d’un ton craintif elle demanda doucement :
– Je n’ai donc pas de talent, je suis une ratee, incapable de conquerir les gens ? Dites la verite.
La verite, je la savais, mais je n’osais la dire, car pour cette verite-la elle m’aurait… Je la consolais comme je pouvais, mais elle, parlant toujours, me demandait :
– Mais pourquoi ?
Les routes grondaient, derriere la vitre tout bougeait, tout vacillait. Regardant par la fenetre, elle murmura :
– Je tombe, je tombe…
Jamais elle n’avait parle si plaintivement. Certes elle avait des raisons de se plaindre : bien qu’elle jouat depuis plus de dix ans, elle ne s’etait pas fait un nom ; on ne l’engageait pas a venir jouer dans la capitale, nous trainions avec elle dans des coins perdus et elle avait depense toute sa fortune. Il ne lui restait que sa beaute et sa fraicheur qui semblaient lui etre attachee pour l’eternite…