
Auteur : Christophe Donner
Date de saisie : 04/10/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Grasset, Paris, France
Prix : 20.90 / 137.10 F
ISBN : 978-2-246-62581-0
GENCOD : 9782246625810
Sorti le : 22/08/2007
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- Le choix des libraires : Choix de Veronique de la librairie DEVELAY a VILLEFRANCHE SUR SAONE, France – 17/09/2008
Un roman deroutant, irritant meme, lorsque le narrateur se complait dans ses problemes personnels. Puis il devient interessant lorsque le sujet : le destin de Louis XVII, devient le centre du livre.
Cependant c’est avec un regard partisan que Christophe Donner percoit cette periode de notre histoire.
- Les portraits de Patricia Martin : Christophe Donner – 17/09/2008
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Christophe Donner – 24/09/2007
- Les presentations des editeurs : 17/09/2008
Qui a tue l’enfant du Temple ?
C’est la question que se pose aussitot Henri Norden, quand on lui demande d’ecrire le scenario d’un film consacre au fils de Marie-Antoinette et de Louis XVI.
Principal suspect : Jacques-Rene Hebert, ecrivain favori des sans-culottes et directeur du Pere Duchesne, le journal le plus scandaleux et le plus celebre de la Revolution.
A l’heure ou l’on pense avoir authentifie le coeur de Louis XVII, le tabou sur le destin de ce roi sans lendemain est-il vraiment leve ? La reponse est expiatoire. Si elle n’est pas dans le film de Norden, elle se trouve dans le roman de Donner.
Christophe Donner est ne en 1956 a Paris. Cineaste et ecrivain, il est notamment i’auteur de L’Esprit de vengeance (1991), L’Empire de la morale (2001), et Bang ! Bang ! (2005), parus chez Grasset.
- La revue de presse Vincent Roy – Le Monde du 5 octobre 2007
La Revolution, l’enfance… L’auteur de L’Empire de la Morale (Prix de Flore, 2001, Grasset) est dans son element. Donner veut venger son enfance en vengeant celle de l’arriere-petit-fils de Louis XV – qui est aussi le fils naturel de Fersen, nous apprend-on ! Norden s’en charge en enquetant sur l’intimite de Louis XVII, sur son martyre : “Raconter l’histoire de l’enfant-roi, c’etait comme s’il avait enfin atteint la source.” Atteindre la source, ici, c’est pretendre indirectement a l’autobiographie, a l’autoportrait ; Christophe Donner a ecrit, non sans un certain humour, qu’il etait Contre l’imagination (Fayard, 1998). Un roi sans lendemain n’est donc pas, on s’en doute, un roman historique, un polar sur fond d’Ancien Regime. Ou pas seulement. C’est une farce ambigue dans laquelle il n’est pas aise de demeler la part de provocation, d’outrance, et la part d’excitation rageuse de son auteur, qui promene sa mauvaise foi comme d’autres leur chien : sans laisse.
- La revue de presse Albert Sebag – Le Point du 20 septembre 2007
Dans quelles conditions est mort Louis XVII ? Christophe Donner repond a sa maniere dans Un roi sans lendemain. Un roman eblouissant au style ravageur. Il faudrait etre un bien sombre abruti pour ne voir dans la nouvelle livraison de Christophe Donner qu’un roman historique retracant les heures illustres de la Revolution francaise. Comme il serait stupide d’imaginer qu’en s’attelant au destin tragique du jeune Louis XVII l’ecrivain n’a eu d’autre souci que de nous offrir un polar historique. Son projet est un peu plus vaste : camper la barbarie des peuples et de leurs gouvernants lorsque la tempete s’empare des cranes…
En somme, l’ecrivain vient de nous donner son oeuvre maitresse. Comme si l’amour qu’il decrit avec la belle Dora l’avait transporte dans une dimension superieure. Etre aime rend serieux, non ?
- La revue de presse Philippe Lancon – Liberation du 13 septembre 2007
En voila un qui a pige son epoque : avant moi, le deluge. Christophe Donner ecrit comme si sur le sujet qui lui sert de miroir, ici la Revolution francaise, rien de valable n’avait ete publie avant lui. Evidemment, c’est une farce, mais on dirait qu’il y croit. Il promene son ambiguite et son personnage sur cette route vide, videe par le regard qu’il porte sur lui-meme, avec un sourire de bonimenteur en coin. L’idee qu’il peut ecrire n’importe quoi, choquer le lecteur, le bourgeois, le journaliste, l’historien, tout ca c’est la meme chose, cette idee l’excite, l’amuse, le ravit, l’enivre, puisqu’il sait qu’il est drole, que c’est un roman et qu’il a du talent…
C’est le sens du roman : l’ecrivain est l’enfant et l’assassin, la victime et le bourreau, l’accusateur et le coupable, le sauvage et le mondain. Et les personnages qu’il recrute ne parlent que de lui, ou de ce qu’il voudrait
- La revue de presse Jerome Garcin – Le Nouvel Observateur du 30 aout 2007
Un roi sans lendemain est le grand roman qu’on attendait de Christophe Donner. Un roman ou, comme on le dit des chevaux accomplis (l’autre passion de cet ex-apprenti jockey), il se rassemble. On y retrouve en effet, dans une langue d’une velocite et d’une ferocite qui est sa marque, sa passion du cinema, son gout pour la castagne (les producteurs sont des goujats, les critiques litteraires ne lisent pas), ses propres souvenirs d’une enfance revoltee, de l’autofiction (moi et les femmes, moi et mon editeur, moi et l’imagination) et surtout une illustration, grandeur nature, de ce sentiment dont son oeuvre s’est longtemps nourrie : la haine. Elle oppose ici, pendant la Revolution francaise, Jacques Rene Hebert, fondateur du Pere Duchesne, grand dispensateur de bougre et de foutre, chef du club des Cordeliers, contempteur des Girondins, a un enfant, le petit Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie- Antoinette, mort au Temple en 1795. Il avait 10 ans…
Il raconte la Revolution comme si elle venait d’avoir lieu. Il fait le portrait de Louis XVII comme s’il avait la folle illusion de pouvoir encore le sauver…
Au passe simple, il prefere le present complexe. C’est que l’emotion qu’or eprouve pour un garconnet supplicie est intemporelle. A sa maniere, il revolutionne le roman historique. Pour un peu, l’auteur de M’en fous la mort recrirait la geste nationale.
- La revue de presse Nathalie Crom – Telerama du 23 aout 2007
Depuis qu’il ecrit, Christophe Donner a toujours ete, au fond, l’un et l’autre de ces deux personnages a la fois : l’ecrivain barbare, jouisseur, sans morale ni remords, et l’enfant inconsolable. On se tromperait donc gravement a lui attribuer, a travers Un roi sans lendemain, la pretention de livrer son interpretation du moment historique revolutionnaire. Un roi sans lendemain n’est rien d’autre que le plus abouti des exercices autobiographiques : un roman lucide, explosif et poignant.
- La revue de presse Sebastien Lapaque – Le Figaro du 23 aout 2007
La litterature et le cinema se sont beaucoup interesses a Louis XVI et a Marie-Antoinette, mais tres peu a Louis XVII. L’enfant du Temple est le grand refoule de l’imagination francaise…
A deux siecles de distance, Christophe Donner prend le probleme a bras-le-corps dans un roman historique d’un genre un peu particulier…
Un roi sans lendemain mele art poetique, education sentimentale, reconstitution historique et apprentissage politique. Christophe Donner y affiche un humour grincant et un sens de la distance qui manque trop souvent aux adeptes de l’autofiction. Le titre du roman fait echo a un mot de Louis XVII a Marie-Antoinette : Maman, est-ce qu’hier n’est pas encore fini ? Les anciennes tyrannies pouvaient bien priver les individus de leur or, de leur liberte ou de leur vie. Il restait des choses auxquelles Domitien et Neron n’avaient jamais acces. Dans sa geole du Temple, l’enfant-roi fut amene a comprendre qu’aux hommes, les tyrans modernes prendraient desormais tout, en les arrachant a la Memoire et au Temps.
- Les courts extraits de livres : 17/09/2008
Henri en etait a la cinquieme ou sixieme version de son livre sur Ulises.
Mais bon sang, se dit-il, pourquoi est-ce que je me fais autant de mal, depuis tant d’annees, a precher dans le desert la cause du vrai, de l’intime ? A quoi mene cette obsession de toucher au nerf ?
Il se leva d’un bond, propulse par le desir fou d’en finir avec l’autobiographie, en finir avec tout ce travail d’introspection, tellement epuisant au bout du compte. Il avait alors repris son livre depuis le commencement, passant allegrement de la premiere a la troisieme personne du singulier.
Pour un ecrivain comme Henri, c’etait un revirement complet. Ses recits farouchement autobiographiques lui avaient valu une reputation d’ennemi du roman, reputation a laquelle il avait fini par s’attacher, tout en continuant d’ecrire des romans, mais a la premiere personne, afin de brouiller les pistes. Car s’il se mefiait de l’imagination, il ne s’etait pas gene pour s’en servir a l’occasion. Au bout du compte, il avait un peu tout essaye, mais on n’avait retenu de lui que son cote rebelle, c’est-a-dire autobiographique.
Le veritable defi, c’etait d’ecrire a la troisieme personne. Parler de lui comme d’un personnage, qui n’etait donc pas tout a fait lui, ca, il n’avait jamais ose. Pourtant, tres vite, il en avait ressenti un soulagement profond, un souffle liberateur l’emportait, le poussait dans l’ecriture, et a sa grande surprise. A sa grande joie, il avait decouvert que son texte, initialement ecrit a la premiere personne, ne perdait rien au change, au contraire, le il ne prenait pas la place du je, mais y ajoutait un vernis subtil, autorisant des digressions plus longues, plus malicieuses, et meme des incursions a l’interieur de sa personne, encore plus profondes, plus intelligentes. Comme quoi.
La seule chose sur laquelle Henri ne reviendrait pas, c’etait le titre, Me faire ca a moi, il le garderait, il le trouvait trop bon.
Lui faire ca a lui, ca n’a aucun sens, se dit-il. Et de toute facon, on n’en est pas encore la. L’important, c’est d’aller au bout de cette version, la septieme sera la derniere.
Me faire ca a moi. Il se repetait l’ironique formule, a la fois comme un remede et comme le couronnement de ses efforts pour en finir avec l’autobiographie, quand le telephone sonna sur son bureau.
– Simon a l’appareil. Dis-moi : est-ce que ca te dirait d’ecrire un scenario sur Louis XVII ?
– Louis XVII ?
– Je t’explique : ma fille veut produire un film sur Louis XVII.
– Je ne savais pas que ta fille etait productrice. Henri ne savait pas non plus qui etait Louis XVII. Au lycee, Henri ne s’etait interesse qu’aux mouvements de masse, les guerres, les revolutions. Il avait quitte le lycee a quatorze ans pour faire la revolution. Ca n’avait pas marche, il etait reste seul dans la rue, et maintenant il avait des manques.
Tandis que Simon Lechinar lui parlait au telephone, Henri prit le Petit Robert des noms propres et tourna les pages a la recherche de Louis XVII.