
Auteur : Blandine Le Callet
Date de saisie : 08/04/2010
Genre : Romans et nouvelles – français
Editeur : Stock, Paris, France
Collection : Framboise
Prix : 17.00 €
ISBN : 978-2-234-05851-4
GENCOD : 9782234058514
Sorti le : 15/02/2010
- La Radio des libraires : Mireille Chandelier de la librairie ALTÉRITÉ à PARIS, France (visiter son site) – 03/04/2010
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- Le journal sonore des livres : Blandine Le Callet – 03/04/2010
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Blandine Le Callet nous parle dans cette interview d’une pièce montée qui pourrait bien être pièce au sens théatral du terme, une mise en scène des intrigues personnelles des invités, diluées dans la célébration d’un mariage…
- Les présentations des éditeurs : 08/04/2010
«La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Vincent voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème, surmontée du traditionnel couple de mariés. Il se dit : C’est moi, ce petit bonhomme, tout en haut. C’est moi.
Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule. Cette pyramide grotesque ponctuée de petits grains de sucre argentés, de feuilles de pain azyme vert pistache et de roses en pâte d’amande, cette monstruosité pâtissière sur son socle de nougatine. Et ce couple de mariés perché au sommet, qu’est-ce qu’il symbolise, au juste ? Les épreuves surmontées à deux ? L’ascension périlleuse jusqu’au septième ciel ? La prétention de ceux qui s’imaginent que l’amour va durer toujours ?»
Après son succès en librairie, Une pièce montée est adapté au cinéma par Denys Granier-Deferre avec un casting prestigieux : Jérémie Renier, Clémence Poésy, Jean-Pierre Marielle, Danielle Darrieux, Christophe Alévêque, Aurore Clément, Julie Depardieu, Léa Drucker, Hélène Fillières, Julie Gayet, Dominique Lavanant, Louise Monot, Éric Savin, Charlotte de Turckheim.
Blandine Le Callet est née en 1969. Une pièce montée est son premier roman.
- La revue de presse Alexandre Fillon – Lire, mai 2006
Dans un monde parfait, tout se déroulerait comme prévu un jour de mariage. Bérengère et Vincent ont décidé de s’unir pour la vie. Six cents invités sont attendus, des ministres, des anciens ministres, «du beau linge, comme on dit». Les deux familles ont mis les petits plats dans les grands, l’événement se doit d’être parfait. La fausse note n’est pas au programme. Pauline n’est pas née de la dernière pluie. Elle voit bien que ses parents se disputent sans cesse, que papa a des soucis, qu’il n’est pas souvent à la maison… Il y a un moment précis dans l’enfance où l’on prend soudain conscience des problèmes des grands. Pourquoi le prêtre se trompe-t-il dans les prénoms des mariés, pourquoi la jeune mongolienne n’a-t-elle pas aussi le droit d’être sur la photo ? Romancière plus roublarde qu’on ne pourrait le croire, Blandine Le Callet verse du sucre dans le réservoir. La belle mécanique se met à crachoter… Avec Une pièce montée, elle signe d’une plume acérée un premier roman choral aussi maîtrisé que troublant.
- La revue de presse Astrid de Larminat – Le Figaro du 23 mars 2006
… C’est le récit d’un mariage bourgeois par un beau jour de juin en Normandie. L’occasion pour l’auteur de brosser un portrait de famille mi-cruel mi-tendre. Elle varie les points de vue en donnant la parole à un personnage différent dans chaque chapitre : la mariée, la grand-mère, la soeur intello et mal attifée, le jeune dragueur, une autre soeur homosexuelle, l’oncle marginal dont l’épouse, une véritable bombe, est fille d’une femme de ménage, etc…
Un regard amusé et sensible sur la vie, lucide mais attendri sur des gens comme les autres. On retrouve aussi l’atmosphère des films de Chatilliez. D’ailleurs, le cinéma s’intéresse déjà à ce joli roman.
- La revue de presse Christine Ferniot – Télérama du 1er mars 2006
Pauline en rêve parce que c’est la première fois. Madeleine est épuisée par tout ce ramdam. Marie voudrait se faire oublier. Bénédicte ne voit que ce qui cloche. Vincent a mal au ventre. Un mariage, quoi de plus banal pour imaginer une fiction à tiroirs, ce qu’on appelle au cinéma un «film choral». Mais Blandine Le Callet est du genre bravache. Elle a des comptes à régler avec les familles bourgeoises qui ont des filles trop bien élevées, des garçons avec de belles situations, mais aussi des enfants trisomiques qui font tache sur la photo. Comme pour la pièce montée, elle alterne la crème trop sucrée et le caramel qui colle aux dents, tantôt écoeurée, tantôt peau de vache… Subtile, la romancière s’arrête toujours à temps : refusant la charge excessive ou la bonne conscience facile, elle laisse son lecteur faire le bilan…
- La revue de presse Marianne Payot – L’Express du 9 février 2006
Dès la première scène, on se sent en terrain familier. C’est avec la petite Pauline, habillée en demoiselle d’honneur, dans la luxueuse 806 intérieur cuir du père, qu’on entame la journée. L’église du mariage qui est introuvable, les parents qui s’énervent, le petit frère qui régurgite son menu Enfant du Courtepaille, tout le monde connaît. Un moment merveilleux ou éprouvant, c’est selon.
Astucieusement, Blandine Le Callet décline, de chapitre en chapitre, les différents regards. Soeurs, grand-mère, oncle… Les protagonistes des épousailles très bon chic bon genre de Bérengère et de Vincent jouent les témoins. L’occasion de se réjouir, mais aussi de se plaindre, de dénoncer les faux-semblants et de s’adonner à l’introspection… Pièce montée, premier roman arrivé, dit-on, par la poste – un ban pour son éditeur ! – est à conseiller à tout le monde. Sauf, peut-être, aux futurs mariés.
- La revue de presse Jean-Louis Ezine – Le Nouvel Observateur du 2 février 2006
… Blandine Le Callet n’aura pas attendu son énième roman pour imposer d’emblée, sur le thème du mariage justement, l’aisance perverse d’un Edward Albee dans «Qui a peur de Virginia Woolf ?», là où l’on se serait contenté d’un marivaudage chez les bobos, une espiègle bluette dans le genre : j’ai lu Sagan, et voyez comme je le montre.
Le lecteur est ici, au sens propre, à la noce. Autour des mariés, la famille, la tante excentrique, le séducteur impénitent, la grand-mère indigne. Entre la pièce montée, symbole du panthéon conjugal, et le bal du soir, on nage d’abord dans l’églogue, le bucolique. On fait le tour du parc, jamais avec les mêmes. Et par imperceptibles touches l’hypocrisie se fait jour, les masques tombent. L’enfer s’invite, sans que la tendresse ait cessé de ruisseler sur la fête : ça s’appelle traverser les apparences, et c’est le plus rare des talents.
- Les courts extraits de livres : 08/04/2010
Pauline
Elle a bien cru qu’on n’y arriverait jamais. Le voyage a été terrible. Elle n’aime pas la nouvelle voiture de papa, à cause de l’odeur du cuir. Elle a failli être malade. Mais on s’habitue, au bout d’un moment.
Les parents n’ont pas arrêté de se disputer. Pas une grosse dispute. Jamais de grosse dispute. Très peu de mots, quelques phrases, sans crier. Ça a duré des heures, tout le temps du voyage, en fait. Elle n’est pas idiote ; elle sait que la dispute a commencé bien avant le départ de Sceaux. On peut dire que ça fait plusieurs semaines, et même plusieurs mois.
De temps en temps, ils font semblant de ne pas se disputer : on va se promener au parc en famille. Pendant deux heures, papa joue avec eux, et maman prend des photos. Ils rient fort, ils sont gais. Ils croient que ça suffit pour qu’elle ne se rende compte de rien. Mais il ne faut pas croire : elle n’est pas idiote.