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Vauban

Couverture du livre Vauban

Auteur : Anne Blanchard

Date de saisie : 17/05/2007

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Fayard, Paris, France

Prix : 30.00 / 196.79 F

ISBN : 978-2-213-63410-4

GENCOD : 9782213634104

Sorti le : 09/05/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Joachim Salinger – 31/05/2007

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Joachim Salinger – 31/05/2007

  • Les presentations des editeurs : 18/05/2007

Avoir servi les armees francaises pendant pas moins de cinquante-deux annees ; avoir pris part a pres de cinquante sieges victorieux (parmi lesquels ceux de Strasbourg et de Lille) ; avoir – en qualite de commissaire general des fortifications -cadenasse plusieurs dizaines de places et avoir cree neuf villes… Avoir plaide en faveur du Rappel des huguenots peu de temps apres la revocation de l’edit de Nantes et concu le projet d’une Dime royale pour reformer une fiscalite aussi injuste qu’incoherente : autant de titres qui ont valu a Sebastien Le Prestre, sieur de Vauban (1633-1717), une gloire et une popularite inentamees qui l’ont pour ainsi dire momifie et ont permis de forger une legende doree : n’a-t-on pas fini par faire de ce serviteur zele de la monarchie absolue un devancier des Lumieres, de cet artisan du pre carre louisquatorzien l’un des premiers theoriciens des frontieres naturelles et de ce soldat inflexible une sorte de saint laic ?
On en oublie les efforts deployes des son jeune age par un rejeton de la petite noblesse du Morvan pour acceder aux plus hautes charges et s’integrer aux grandes clienteles de la Cour, solliciter grades et gratifications, arrondir son domaine morvandiau, allier ses filles a des familles huppees (en cela il ne differe guere des autres grands commis de Louis XIV). Ce n’est pas diminuer les merites et le role de Vauban que – grace a des documents jusque-la inexploites – de le replacer dans son milieu, dans son cadre de vie, dans les mentalites de son temps. C’est au contraire donner tout son sens et toute sa singularite a l’oeuvre d’un stratege authentique, d’un ingenieur et architecte aux vues revolutionnaires, d’un organisateur infaillible, d’un observateur attentif des realites sociales et economiques d’une France parcourue en tous sens des decennies durant. Demeler la part de verite et la part de legende relatives a un personnage aussi inconteste que Vauban, c’est enfin envisager l’histoire militaire du Grand Siecle d’un oeil radicalement nouveau.

Parue pour la premiere fois en 1996, cette biographie est devenue l’ouvrage classique sur Vauban. En voici une nouvelle edition revue et corrigee, a l’occasion de l’annee Vauban celebree par de nombreuses institutions francaises et internationales.

Professeur a l’universite Paul-Valery, Anne Blanchard (1921-1998) a axe ses recherches sur l’histoire militaire (en particulier sur les ingenieurs et leurs oeuvres) et sur le passe du Languedoc.

  • Les courts extraits de livres : 18/05/2007

La peste

Si les hostilites restent circonscrites a la plaine de Saone, en revanche la peste qui accompagne les armees se repand rapidement de la zone des combats dans toute la province, d’autant plus vite qu’il y a deja des foyers de contagion endemique. Des le printemps de 1636, la peste infecte Dijon d’ou elle chasse Henri de Bourbon qui se refugie avec les etats bourguignons a Beaune. Pour mieux preserver de la maladie contagieuse son fils aine, le jeune duc d’Enghien, qui est venu le rejoindre depuis peu, monseigneur le prince envoie celui-ci a Avallon qui est encore indemne et ou l’air est bon et tempere selon ce qu’en ecrit le jeune duc qu’on espere avoir ecarte de la sorte des perils de guerre et de peste.
L’ancienne cite ligueuse, situee a la limite du Morvan et de la plaine, avait deja tremble en 1634 lors d’une premiere incursion de la maladie. Mais cela avait ete sans lendemain. En 1636, il semble d’abord que tout danger soit ecarte de la region. Cependant en juillet, apprenant l’avance galopante de l’epidemie, les echevins avallonnais s’inquietent serieusement et prennent des mesures energiques pour prevenir, du moins l’esperent-ils, tout risque de contagion. La ville aura portes fermees, guichets gardes […] pour […] ne laisser entrer aucun estranger. On depulsera hors la ville, dans les loges, ceux dont la sante semblerait suspecte. On parfumera les maisons infectees et tous ceux qui sont autorises a y revenir. Pour assurer la police avec le bureau de sante precipitamment mis en place, appel est fait aux retrayants de la ville, c’est-a-dire a des villageois des environs qui doivent un tour de guet a Avallon. Mais, a la fin d’aout, alors que le danger d’infection est pressant et quelques cas de maladie inquietants, les echevins decouvrent avec indignation que subrepticement, ces retrayants sont appeles pour le guet et garde en austres lieux qu’audit Avallon et ceux de Bornault, Champlois, Trinquelin et Saint-Leger-de-Foucherets […] sont appeles pour faire le guet et garde de la maison de la dame de Rueres [Mme de Briquemault, encore elle] quoiqu’ils soient retrayants de ladite ville d’Avallon et que pour ce faict ladite dame de Rueres ayt obtenu de Monseigneur le Prince que les-dits habitants yroient au guet et garde en ladite maison de Rueres…. Voici la un nouveau motif de mecontentement contre les calvinistes du coin !