
Auteur : Bernard Delvaille
Preface : Gerard-Julien Salvy
Date de saisie : 26/05/2007
Genre : Litterature Etudes et theories
Editeur : la Bibliotheque, Paris, France
Collection : Les portraits de la Bibliotheque
Prix : 12.00 / 78.71 F
ISBN : 978-2-909688-42-8
GENCOD : 9782909688428
Sorti le : 12/04/2007
- Les courtes lectures : Lu par Francois Attia – 01/06/2007
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Francois Attia – 01/06/2007
- Les courtes lectures : Lu par Francois Attia – 31/05/2007
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Francois Attia – 31/05/2007
- Les presentations des editeurs : 26/05/2007
A travers les voyages, le latin medieval, la musique, Bernard Delvaille trace le portrait de deux poetes prosateurs suisses, Cendrars, le plus connu, et Cingria, ecrivain aime des ecrivains.
Ils seront amis, puis separes. Truffe de citations, ce double portrait ressemble a une tapisserie cousue de fil d’or, de brocard, dans laquelle l’attention s’enchante. Un amoureux de la langue tisse ses arabesques, emerveille par deux complices.
- Les courts extraits de livres : 26/05/2007
Pour Cendrars, comme pour Cingria, la litterature latine du Moyen Age, par le biais des moines de l’abbaye de Saint-Gall, du plus fameux d’entre eux, Notker et de Remy de Gourmont, eut une importance considerable.
Gourmont avait publie, en 1891, avec une preface de Joris-Karl Huysmans, un livre capital : Le Latin mystique, les poetes de l’antiphonaire et la symbolique au Moyen Age. Il desirait tirer de l’oubli les vieilles hymnes chretiennes de l’antiphonaire, ou sont notes les chants et les antiennes de l’office catholique. Il voulait montrer que le latin des moines-poetes des XIe et XIIe siecles valait bien celui de Virgile ou de Ciceron. Cette langue latine medievale, ecrit-il, est au latin classique ce que Notre-Dame est au Pantheon, ce qu’un poeme de prieres et de larmes est a une ode de Pindare, ce que le Calvaire est aux Jeux Pythiques, ce que Marie est a Diane. Les images, les rythmes des poetes bas-latins nous emeuvent davantage, selon lui, que la rigueur romaine. Et ce sont les textes le plus souvent ignores de la vieille liturgie catholique qu’il presente et traduit dans son livre : Prudence, Sidoine Apollinaire, Fortunat, Wipo, Notker le begue, Marbode, Hildegarde de Bingen, Adam de Saint-Victor, pour citer les plus connus. Mallarme avait evoque, dans Plainte d’automne, le latin enfantin des premieres proses chretiennes et Huysmans, dans A rebours, avait fait son heros Des Esseintes se prendre de passion pour des auteurs encore moins connus, comme Freculfe, Reginon, Walafrid Strabo ou Baudovinia, religieuse de Poitiers. Notons que l’un des poemes les plus celebres de Mallarme est precisement une prose, la Prose pour Des Esseintes.
Hyperbole de ma memoire
Triomphalement ne sais-tu
Te lever, aujourd’hui grimoire
Dans un livre de fer vetu…
Prose ne doit pas etre compris comme le contraire de vers, comme l’affirmait le maitre de philosophie de Monsieur Jourdain, mais hymne latine, generalement chantee entre l’epitre et l’evangile.