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Villa belza

Couverture du livre Villa belza

Auteur : Bernadette Pecassou-Camebrac

Date de saisie : 30/08/2007

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Flammarion, Paris, France

Prix : 21.00 / 137.75 F

ISBN : 2-08-068938-X

GENCOD : 9782080689382

Sorti le : 24/09/2007

  • La voix des auteurs : Bernadette Pecassou-Camebrac – 11/09/2007

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Bernadette Pecassou-Camebrac – 11/09/2007

  • Les presentations des editeurs : 31/08/2007

En retournant vivre sur sa terre natale, le Pays basque, dans une Villa dangereusement perchee face a l’ocean, la belle Sophie n’imaginait pas a quel point sa vie serait bouleversee. Avec son epoux, Maurice, brillant entrepreneur, elle s’enivre d’abord des fastes et fantaisies des Annees Folles. Biarritz est alors plus flamboyante que jamais et le rendez-vous des mondains et des artistes de toute l’Europe : Sophie y rencontre, entre autres, Ravel, Stravinsky et Chanel. Mais tout bascule lorsque Maurice, au mepris des lois basques, decide de batir une demeure a l’interieur du pays. Orkatz Garay, gardien des traditions, veut lui barrer la route.
Alors que Sophie decouvre d’etranges secrets sur son mari et comprend qu’elle est enfermee dans une cage doree, elle se prend de passion pour Orkatz. Une passion violente. Le Basque aura-t-il le courage de s’opposer aux siens pour vivre ses sentiments ? Dechiree entre deux hommes, deux visions du monde, Sophie va devoir se liberer, trouver la force de devenir elle-meme.
L’histoire d’une terre, l’emancipation d’une femme et l’eternel conflit entre progres et traditions se melent dans ce roman, porte par une ecriture energique, empreint de secrets et porteur de courage, d’espoir, d’amour et de liberte.

Bernadette Pecassou-Camebrac a publie trois romans a succes chez Flammarion : La Belle Chocolatiere (2001), Le Bel Italien (2003) et L’Imperatrice des roses (2005).

  • Les courts extraits de livres : 31/08/2007

1

Il l’avait emmenee de Paris dans ce splendide hotel de Biarritz, et il avait fait en sorte d’arriver de nuit.
Au matin il s’etait leve avant elle, lave et habille, puis il l’avait attendue car elle adorait passer des heures dans la salle de bains. Il se tenait maintenant pres de la haute croisee et, quand elle fut enfin prete dans la jolie robe sombre qui lui allait si bien, il ouvrit grand les doubles fenetres et s’ecarta.
– Regarde, lui dit-il, c’est pour toi.
Il avait les yeux brillants et elle courut a la fenetre comme une enfant a qui on vient de promettre le ciel.

2

– Tu vois, la ? Dis-moi ce que tu vois.
Il etala devant ses yeux un plan detaille d’architecte. Sophie, encore sous le choc de sa decouverte, balbutia :
– Euh, des traits. Je vois de gros traits noirs. Maurice redressa le torse :
– Les gros traits, ma cherie, ce sont des pieux en acier qui s’enfoncent dans la mer sur plus de cinquante metres de profondeur. Il y en a cent, tu m’entends, cent pieux en acier qui sont ancres dans une plate-forme sous-marine en beton arme rattachee elle-meme au rocher. La Villa est indestructible.
L’assurance de son mari l’interpella, au moins tout autant que le faste de son cadeau. Elle rejeta d’un mouvement de tete la meche brune qui retombait sur son front hale. Sa coupe a la garconne accentuait chez elle cet air autoritaire qu’elle avait volontiers en toutes circonstances. Question de temperament, disait-on a son sujet.
– Du beton ! fit-elle. Mais comment peux-tu etre si sur de toi ? Ce beton, pourquoi tiendrait-il ? On ne sait pas, ca peut s’emietter avec toute cette eau, a force. Maurice, mon amour, c’est merveilleux ! Une maison a nous, ici, je ne m’y attendais pas. Mais pourquoi sur ce rocher en plein vent, a un endroit si dangereux ? Il y a partout des terrains a vendre et pour une maison, rien ne vaut de la pierre sur un sol ferme.
Maurice ne repondit pas tout de suite. S’il avait construit la Villa en depit de toute raison a l’extreme bord d’un enorme rocher qui plongeait dans les abysses, c’etait pour lui prouver que par amour pour elle il pouvait aller au bout de tout. Meme au bout de la terre, juste avant qu’elle ne bascule dans la mer. Maurice etait ainsi, toujours a l’extreme bord. Sophie aimait passionnement son caractere etrange et passionne, mais elle sentait confusement ce qu’il y avait d’extremement ambigu et parfois meme d’inquietant dans les exces de son mari. Cette Villa, par exemple, c’etait trop !