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Vous avez dit matiere grise ?

Auteur : Claude Allegre

Date de saisie : 18/11/2006

Genre : Documents Essais d’actualite

Editeur : Plon, Paris, France

Collection : Tribune libre

Prix : 16.00 / 104.95 F

ISBN : 978-2-259-20590-0

GENCOD : 9782259205900

Sorti le : 02/11/2006

  • Les presentations des editeurs : 18/11/2006

A croire les declinologues de tout bord, ce sanctuaire de matiere grise desormais bat de l’aile. Tout est fausse. Car on peut reussir ses etudes universitaires et devenir chomeur… ou bien alors ne trouver que des emplois sans rapport avec les diplomes obtenus.

En quarante ans, le nombre d’etudiants est passe de 200000 a 1600000. Aucun service public n’a subi une telle augmentation de charges : ni la poste, ni la SNCF, ni les impots… ni les hopitaux.

Aussi, arretons de ceder aux trompettes de la sinistrose, de dire haut et fort qu’il y a une crise de l’Universite et donc une crise de l’intelligence. Claude Allegre, en bon pedagogue, dresse pour nous un bien severe mais realiste requisitoire (non sans humour d’ailleurs) et surtout nous propose, dans la derniere partie de ce libelle, des pistes qui sont autant de propositions pour un avenir proche.

Pour avoir passe presque un demi-siecle au service de l’Universite, Claude Allegre s’insurge, retablit quelques bonnes verites historiques, demontre les progres fabuleux qui ont ete realises depuis quarante ans et qui font qu’aujourd’hui elle devrait etre dans le peloton de tete des universites mondiales, pour peu qu’on fasse les efforts necessaires.

Dans un XXIe siecle qui sera sans nul doute le theatre de la bataille de la matiere grise aussi bien sur le plan economique que culturel, une des clefs de notre avenir depend des universites, comme le montre l’exemple americain.

  • Les courts extraits de livres : 18/11/2006

Ayant passe presque un demi-siecle au sein de l’Universite, et consacre sept annees de ma vie a la faire evoluer (un peu), je ne suis pas le moins bien place pour retablir une verite qui fait la part des choses et qui, sans dissimuler ni occulter les faiblesses du systeme, montre les extraordinaires progres qui ont ete faits depuis quarante ans et qui font qu’aujourd’hui rien n’empecherait l’Universite francaise de rejoindre le peloton de tete des universites mondiales pour peu qu’on y consacre l’argent, la reflexion et le courage necessaires. Et cela, bien sur, avec des solutions qui prennent en compte notre histoire, nos traditions universitaires et politiques, les mentalites des professeurs et des etudiants, et aussi le contexte actuel de chomage de masse qui pese sur tout.
L’histoire, et en particulier celle des mentalites (donc des longues durees), pese d’un poids si considerable qu’aucune solution globale ne viendra, fut-ce d’un autre continent, meme si l’on peut s’inspirer de telle ou telle idee interessante. Il faudra inventer des solutions specifiques a la France. Ceux qui ont fait des projets mirobolants en transferant tel quel ce qu’ils ont vu outre-Atlantique se sont fait plaisir a peu de frais mais sans utilite pratique.
Avant de faire un quelconque projet, il faut avoir present a l’esprit l’etat de tension dans lequel s’est trouvee plongee l’Universite francaise pendant quarante ans, consequence d’une croissance exceptionnelle.
En quarante ans, le nombre d’etudiants de nos enseignements superieurs est passe de 250 000 a 2,2 millions, soit environ huit fois plus.
Aucun service public n’a subi ni de pres ni de loin une telle augmentation de charge : ni les PTT, ni la SNCF, ni les impots, ni les hopitaux, ni les grandes ecoles !
L’Universite qui, hors le droit et la medecine, formait traditionnellement surtout des enseignants, s’est vue brutalement obligee de repondre a de nouvelles attentes de la societe. Instruire plus de monde, mais pour quoi faire ? Pour repondre a cette nouvelle demarche quantitative qui devenait du meme coup qualitative, il eut fallu donner des moyens financiers adequats : au niveau des salaires des enseignants, des constructions, des equipements, des frais de fonctionnement, des conditions materielles d’accueil des etudiants (bourses et logements).