Auteur : Tilla Rudel
Date de saisie : 24/08/2006
Genre : Biographies, memoires, correspondances…
Editeur : Menges, Paris, France
Collection : Destins
Prix : 25.00 / 163.99 F
ISBN : 978-2-85620-469-6
GENCOD : 9782856204696
- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
Quand Walter Benjamin se suicide le 26 septembre 1940 a Port-Bou, a la frontiere franco-espagnole, c’est, a bien des egards, la pensee qu’on assassine… S’il meurt inconnu ou presque, Walter Benjamin, ne a Berlin en 1892, connait a titre posthume une gloire qui fait de lui un veritable Socrate des temps modernes. Celui que Susan Sontag presente comme “le dernier Europeen”, “le dernier Intellectuel” est a la fois fils de Moise et de Marx, ami de Brecht, Schotem, Arendt et Adorno en meme temps que frere de coeur de Kafka. Il “invente” la modernite tout en cultivant la melancolie. On lui doit une oeuvre exceptionnelle qui recuse les systemes, abroge les frontieres entre les disciplines, explore nombre de formes, donne au fragment, a l’inacheve, a la citation ses lettres de noblesse. Le destin hors du commun de ce “heros de notre temps” merite d’etre ecrit : rejete par l’Universite de son temps, hante par des figures de suicides, d’exiles, devore par d’impossibles passions feminines, collectionneur fou, rattrape par la pauvrete, Benjamin le juif apatride connait finalement l’exil et la solitude. Il a la passion de Paris ou il vivra si longtemps, de la litterature francaise dont il est un traducteur exceptionnel. Il ne s’installera jamais en Palestine ni en Union sovietique, meme si son coeur et sa raison balancent souvent entre Jerusalem et Moscou. Il voyage, vit et ecrit dans cette Europe qu’il se refuse a quitter quand le chaos s’annonce avec la Seconde Guerre mondiale. L’ange qui etait a ses cotes a la naissance a fini par etre assassine. Benjamin est devenu aujourd’hui une icone. Sa vie, comme son oeuvre, le distingue. Une vie et une pensee faites de malentendus aussi magnifiques que tragiques. Walter Benjamin incarne ainsi, pour des generations, “la purete et la beaute de l’echec”.
Tilla Rudel, juriste de formation, nee a Toulouse, elevee a Jerusalem, Tel-Aviv et Paris, a suivi les traces de Walter Benjamin depuis une vingtaine d’annees et rencontre temoins et specialistes de L’oeuvre. Elle publie ici le premier essai biographique en langue francaise consacre a cet auteur.
- La revue de presse Thierry Gandillot – L’Express du 10 aout 2006
Il n’etait guere aise de rediger une biographie d’un homme qui disait de lui-meme: Pourquoi je ne reconnais personne, pourquoi je confonds les gens ? Resolution de l’enigme. Parce que je ne veux pas etre reconnu; que je veux moi-meme etre confondu. C’est pourtant le defi releve par Tilla Rudel, qui consacre a Walter Benjamin, poete, critique et philosophe, auteur d’une oeuvre inachevee, eclatee, inclassable, un ouvrage sensible et juste, enrichi d’une magnifique iconographie… Le genie de ce philosophe en mouvement, mort sur une frontiere et enterre dans une fosse commune, est aujourd’hui reconnu de tous.
- La revue de presse Jerome Serri – Lire, avril 2006
La biographie d’un promeneur et penseur, ami des plus grands ecrivains de son temps.
Ecrite dans la ferveur et l’admiration, cette biographie, la premiere en langue francaise, consacree a Benjamin (1892-1940) est aussi poignante qu’un kaddish… Si l’abondante documentation photographique concourt a l’emotion de l’ouvrage, songeons, en nous y attardant, au plaisir du jeune Benjamin recevant pour son anniversaire un petit livre de souvenirs sur Baudelaire qui allait l’accompagner toute sa vie…
- La revue de presse Francois-Guillaume Lorrain – Le Point du 16 mars 2006
Depuis vingt ans, une avalanche de livres dechiffre ce penseur judeo-allemand certes admire de son vivant par ses pairs – Gershom Scholem, Hannah Arendt, Theodor Adorno – mais ignore par ses contemporains. On tente donc avec piete de recoller les morceaux d’une oeuvre marquee justement par le fragment et la ruine… c’est le merite de Tilla Rudel que de derouler avec sensibilite le fil d’un itineraire qui ne fut que rejets amoureux, professionnels, et exils, geographiques ou interieurs. Pour une telle oeuvre pie, il fallait une iconographie a la hauteur. Si chere a ce penseur, la photo distille ici la meme melancolie que cette oeuvre ou l’intelligence et la poesie se disputerent un duel au sommet.