Auteur : Bernard Chambaz
Date de saisie : 28/08/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Ed. du Panama, Paris, France
Prix : 20.00 / 131.19 F
ISBN : 978-2-7557-0365-8
GENCOD : 9782755703658
Sorti le : 28/08/2008
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Le courrier des auteurs : 11/07/2009
On se plaint que la Librairie ne vaut plus rien, que le trafic des Livres ne va plus “, voila ce que dit au passage mon Furetiere, anticipant les contradictions du XXIe siecle, rappelant que la librairie n’est pas seulement ce monde merveilleux et tout sauf desuet ou nous partons a l’aventure sous l’egide d’un vaillant capitaine car etre libraire signifie au quotidien des palettes de livres a porter, a decharger, a classer, a recharger, dans un flux de plus en plus tendu, oui, libraire est aussi un metier manuel comme macon de sorte qu’il abolit la vieille division entre travail intellectuel et travail manuel qui obsedait mon pere, et je l’ai verifie au cours d’une nuit blanche magique, c’etait le dimanche 11 septembre 2005, sous un immense chapiteau surchauffe de la fete de l’Humanite quand on s’est mis a ranger, avec Roselyne, Emile, Pablo et toute l’armada des benevoles, des milliers et des milliers de livres dans des cartons, romans poemes sciences humaines politiques economiques memoires bandes dessinees etc et c’est vrai les livres de poemes etaient les moins lourds a porter, les ranger sans discontinuer entre sept heures et onze heures du soir, sans trop se demander pourquoi il y avait tant de livres, et ce qui etait plaisant en idee est assez vite devenu ingrat, heureusement vers neuf heures il a plu et a onze heures on a dispose en longueur trois tables a treteaux et des chaises et on s’est assis et un camarade libraire cuisinier a apporte un grand chaudron de pates et des carafes de vin rouge avant des gobelets de cafe et malgre la fatigue les convives etaient joyeux comme dans un film italien des annees soixante, puis on s’est remis au travail, jusqu’a l’aube ou presque et je peux jurer que vers Drancy l’aurore avait les doigts-de-rose comme chez Homere et moi les doigts gourds.
Bernard Chambaz
- Les presentations des editeurs : 11/07/2009
1962, j’ai treize ans, ma grand-mere americaine est entre deux ages, on manifeste a Charonne pour la paix en Algerie, mon pere s’active au comite central du parti communiste, John Glenn imite Iouri Gagarine, on ecoute les Beatles chanter Love me do, Anquetil gagne son troisieme Tour de France, on voit West Side Story, on survit a la crise des fusees de Cuba, je mange toujours des salammbos, je joue encore au foot pres des boulevards de ceinture et les femmes ressemblent de plus en plus a Marylin. Trois ans plus tard, le roman commence. Dans les annees quatre-vingt, tout s’accelere. Apres Kinopanorama, Yankee explore le communisme, mon pere et moi et compose le deuxieme volet de la trilogie Mes disparitions.
Bernard Chambaz romancier, poete, essayiste, enseigne l’histoire et publie regulierement depuis 1983. Prix Goncourt du Premier roman en 1993 pour L’Arbre de vies (Francois Bourin, 1992), il a conquis un large public avec Martin cet ete Julliard, 1994). Il a publie Entre-temps (1997), Echoir (1999) et Ete (2005) dans la collection Poesie/Flammarion et a recu le prix Apollinaire pour ce dernier. Son amour du cyclisme l’a conduit a faire le Tour de France en 2003 (A mon tour, Seuil, 2003) et le Giro (Evviva l’Italia, Panama, 2007). Et c’est en connaisseur qu’il a ecrit une histoire du journal fonde par Jaures, L’Humanite, 1 904-2004 (Seuil, 2004). Premier volume d’une fausse trilogie, Kinopanorama, paru en 2005 chez Panama, sera remis en vente a l’occasion de la sortie de Yankee. Le dernier volume s’intitulera Ghetto.
- La revue de presse Jean-Claude Lebrun – L’Humanite du 4 septembre 2008
Sur tout cela l’auteur pose aujourd’hui un regard certainement sans indulgence, mais reconnait la force de l’attachement. Et il en revient donc a ce pere, qu’il n’a en fait jamais cesse de maintenir au coeur de son recit. Puisqu’en celui-ci s’incarne tres precisement la complexite de la relation. Le texte s’est ainsi lentement eleve a une hauteur ou la sensibilite, la comprehension, la lucidite et la ferme beaute de l’ecriture ne font plus qu’une. On se trouve ici dans le tout meilleur de l’oeuvre en prose commencee en 1992. Un univers est en train de s’ouvrir, dont on n’avait rien soupconne. Le versant juif et americain de la famille, le pere qui n’a plus rien d’un monolithe, du coup rehausse aux yeux du fils qui fait maintenant sien ce qui fut seme en lui. Pour tenir enfin cette conversation a laquelle ni l’un ni l’autre n’avaient pu auparavant se resoudre.
- Les courts extraits de livres : 11/07/2009
MAI 1965 – JANVIER 1969
Capitaine deploya la banderole.
Il me tendit un manche et je n’eus d’autre choix que de saisir le bout de bois auquel il avait agrafe une vieille piece de drap. Nous etions une petite centaine a proferer des slogans bien sentis et a defier les forces de l’ordre fraichement debarquees des paniers a salade ou elles essaieraient de nous embarquer. Apres le temps des bravades, les choses serieuses commencerent. Je ressentis une exaltation inconnue a courir et a faire courir les policiers en kepi comme j’avais vu dans les films muets avec le petit bonhomme a la canne, au chapeau melon et aux pieds en canard. Je decouvrais de nouvelles sensations fortes et un nouveau lexique qui venait enrichir l’univers lie aux policiers. Outre les flics, il y avait les cognes les bourres les poulets les hirondelles, ils agitaient des matraques et portaient des pelerines. Le sort du monde etait en jeu meme si l’agitation restait circonscrite a un perimetre reduit aux abords du cinema Champollion et du square donnant sur la librairie Maspero.
J’en aurais volontiers decousu a la loyale, mais les policiers ne brillaient pas par leur noblesse d’ame. Face a nos poings nus, ils levaient le baton qui leur servait d’habitude a assurer la circulation. Je me mefiais de la matraque, un coup de pelerine me gifla le visage. Le regard brouille, je rendis le coup dans le vide, puis je reculai pour evaluer le prejudice. Je ne saignais pas, tant mieux, je ne risquais pas de tacher la chemise que j’avais choisie pour la circonstance ce matin, la chemisette blanche a col anglais que ma grand-mere americaine m’avait donnee apres la mort de mon grand-pere, tant mieux et tant pis car je n’aurais pas dedaigne quelque trophee rapporte de pareille expedition, au coeur du Quartier latin, comme s’il s’etait agi du coeur de l’Afrique noire, a l’instar des magnifiques Burton et Livingstone aureoles de cicatrices, les exhibant a qui mieux mieux dans le secret d’un cabinet aux murs recouverts de cartes d’etat-major et de croquis a l’aquarelle, quand ils s’etaient rencontres au siege de la Societe royale de geographie a Londres apres leur decouverte des sources du Nil (le camarade Burton) et du Zambeze (le camarade Livingstone). A defaut, j’aurais pu arborer une de ces balafres que se distribuaient a coups de sabre les etudiants prussiens de notre lecon d’histoire, a en croire une image ou deux garcons en uniforme se tailladaient joyeusement le visage.
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